© belga

Maxence Caqueret, le nouveau diamant de l’OL

Depuis Xavi et Iniesta et la révolution espagnole, on le sait : les petits gabarits aussi peuvent s’imposer dans l’entrejeu. Même en France, le pays des costauds.

Après la superbe victoire de l’Olympique lyonnais sur Manchester City en quart de finale de la Champions League, les louanges ont plu sur l’entrejeu de l’équipe rhodanienne. Le trio n’a pas encore la renommée de Busquets, Xavi et Iniesta ni de Kroos, Modric et Casemiro, mais Bruno Guimarães (22 ans), Maxence Caqueret (20 ans) et Houssem Aouar (22 ans) ont affiché une énergie et une maîtrise du ballon qui promettent. Si le talent d’Aouar est connu de tous les observateurs depuis un moment, c’est Caqueret qui a été mis en lumière par l’exploit de l’OL. Le Lyonnais a même eu droit à un long portrait dans Le Monde, lundi dernier.

Le public français le connaît depuis cet hiver et son éclosion en équipe A. Le club, lui, le connaît depuis longtemps, de même que tous les amateurs de football du bassin du Rhône. Comme l’écrit Le Monde, Maxence Caqueret est de ces élèves qui « connaissent l’alphabet avant d’entrer à l’école ». Le quotidien reprend là les mots de son premier entraîneur, Jean-Louis Farizon, qui l’a guidé au FC Corbas. Il s’y est distingué dès l’âge de cinq ans. Officiellement, il ne pouvait pas encore jouer, comme le stipulent les règles du district, mais exception a été faite pour lui. C’est que son talent est immense : contrôle, touche de balle, passing . Intelligence, aussi, souligne son entraîneur. « Les petits ont tendance à se regrouper autour du ballon. Maxence avait compris qu’il fallait s’en écarter. »

Il a ses raisons. Elles sont physiques. Caqueret est petit et mince, il l’a toujours été. C’est pour cette raison que la première équipe à laquelle ses parents l’ont proposé l’a refusé. Elle ne trouvait rien à ce frêle garçonnet, qui ne mesure toujours que 1m74 pour 63 kilos. Le comparer à Xavi n’est donc pas vraiment tiré par les cheveux. Il n’est pas facile de se frayer un chemin dans le football français musclé et athlétique.

Caqueret face à Adrien Rabiot et la Juventus.
Caqueret face à Adrien Rabiot et la Juventus.© belga

Lyon mise justement là-dessus. Il n’axe pas sa formation sur la prise de kilos de muscles, même si Maxence a appris à tenir bon, mais sur sa touche de balle et sa lecture du jeu : un crochet à gauche, un à droite, une touche de l’extérieur du pied, un bon placement. Il sait également se faire entendre sur le terrain, d’après ses entraîneurs chez jeunes. Caqueret parle sans arrêt. Il a été capitaine dans toutes les catégories d’âge. Pour faciliter son éclosion, Lyon a quand même mis l’accent, un moment, sur le physique, durant sa post-formation. Le club l’a écarté des terrains durant un mois pour lui permettre de travailler intensément son développement athlétique.

Il a intégré le noyau A en décembre 2018. Un an plus tard, il a pointé du nez en équipe première. Très progressivement : une ou deux titularisations, puis un temps de répit. Même si c’est pénible, il parvient à tempérer son impatience. Rudi Garcia a fait preuve d’intelligence : il n’a pas brûlé son jeune talent et a du même coup surpris la Juventus puis Manchester City. En janvier déjà, Garcia ne tarissait pas d’éloges à propos du jeune footballeur qui, dans un trio médian, a conféré de l’énergie au pressing tout en étant calme ballon au pied. L’entraîneur pensait déjà que Caqueret allait insuffler une nouvelle dynamique à son équipe, à l’issue d’une saison médiocre en Ligue 1.

Ces dernières semaines lui ont donné raison. Le Covid-19 a quelque peu freiné la progression de l’équipe, mais Lyon a bien résisté en Ligue des Champions. Et maintenant, tout le monde découvre son talent. Pour les uns, Caqueret est une révélation, pour les autres, il confirme simplement contre les plus grands ce qu’ils avaient toujours su : Lyon possède une nouvelle perle.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire