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M’Gladbach-Bayern, sommet vintage de la Bundesliga

Mönchengladbach-Munich: le leader de la Bundesliga accueille samedi (15h30) le champion en titre, dans un sommet de la 14e journée au parfum « vintage » qui s’annonce explosif et peut constituer un tournant d’un championnat plus ouvert que jamais.

Quoi qu’il arrive, le Bayern Munich, vainqueur des sept dernières éditions du championnat, ne repartira pas en leader du Borussia Park: les « Poulains », qui restent sur cinq victoires consécutives à domicile, comptent 28 points, soit quatre de plus que les Bavarois, 4e depuis leur défaite surprise à domicile la semaine dernière contre Leverkusen (2-1).

Géants des « seventies »

Günter Netzer et Berti Vogts contre Franz Beckenbauer et Gerd Müller: l’affiche réveille des souvenirs de matches au sommet entre les deux géants du foot allemand des années 1970.

Pour les Rhénans, cette époque marque l’apogée de leur histoire: cinq titres de champions entre 1970 et 1977, deux coupes de l’UEFA (ancêtre de la Ligue Europa en 1975 et 1979) et une finale de Coupes des clubs champions (ex-Ligue des champions) perdue en 1977 contre Liverpool.

Pour les Bavarois, ce fut au contraire le début de leur épopée moderne: champions en 1972, 73 et 74, ils ont surtout remporté trois C1 consécutives (1973, 1974, 1975), à l’époque où seul le champion national pouvait y participer.

Depuis, les deux clubs ont suivi des chemins différents. Le Borussia a connu des revers de fortune, avec un passage en deuxième division au tournant du siècle, avant de vivre une période de renouveau depuis une décennie.

Le Bayern, sous l’impulsion de Uli Hoeness, s’est en revanche transformé en titan du football européen. Il est aujourd’hui l’égal des plus grands clubs d’Espagne ou d’Angleterre en terme de budget et de palmarès. Et avec ses stars Lewandowski, Coutinho, Coman ou Müller, le « Rekordmeister » reste le favori du choc de samedi.

Berti Vogts, l’une des idoles du glorieux Mönchengladbach, mesure l’enjeu de la rencontre: « Si Gladbach n’a pas peur du grand Bayern, nous pouvons avoir la surprise de les voir gagner », assure-t-il, « et si le Borussia arrive à battre le Bayern samedi, ce sera difficile de les faire redescendre du sommet, parce qu’ils arriveront dans les matches suivants avec une énorme confiance en eux ».

« Pressing et agressivité »

Les clés de cette réussite inattendue sont multiples, mais l’arrivée à l’intersaison d’un entraîneur de 43 ans depuis le Red Bull Salzburg, Marco Rose, a clairement donné une identité nouvelle au jeu de Mönchengladbach. « Son style, avec du pressing et de l’agressivité, convient très bien à notre jeune équipe », s’enthousiasme le milieu de terrain international suisse Denis Zakaria, l’un des piliers du Borussia, « c’est exactement ce dont nous avons besoin et qui nous a peut-être manqué ces dernières années ».

De jeunes attaquants comme le Suisse Breel Embolo ou le Français Marcus Thuram, nouvelle coqueluche du Borussia Park (6 buts, 5 passes décisives), mettent en musique sur le terrain la partition de leur coach.

Face à l’euphorie qui s’est emparée de la région depuis quelques semaines (des drapeaux du Borussia flottent sur les jardins ouvriers le long de la ligne de chemin de fer qui mène à Mönchengladbach), le club essaie pourtant de raison garder.

« Nous n’avons joué que 13 journées (sur 36, ndlr.), nous devons continuer à penser match après match », martèle Rose, porté aux nues par la presse locale pour avoir réussi le meilleur début de saison du club depuis… 1976-77, année du dernier titre de champion!

Cette première place n’arrive pourtant pas par hasard. « Ces huit dernières années, nous nous sommes qualifiés cinq fois pour l’Europe », rappelle le vice-président Rainer Bonhof, autre star des années 70: « Ce n’est pas immérité, parce que tout le monde travaille dur pour ça », reconnaît-il, « mais combien de temps encore allons nous en être récompensés? On verra bien… »

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