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Luka Modric, la cheville ouvrière du triangle des Bermudes du Real Madrid

Steve Van Herpe
Steve Van Herpe Steve Van Herpe est rédacteur de Sport/Voetbalmagazine.

Le Croate de 36 ans, mélange de finesse technique et d’abnégation, incarne comme nul autre le Real Madrid de cette saison. « Nous gagnons par chance ? Je ris lorsque je lis cela », explique-t-il.

Quel est le joueur de Los Blancos qui a le plus couru lors de cette campagne de Ligue des champions ? Avec un total de 110 kilomètres, c’est le jeune Brésilien Vinícius Júnior. La deuxième place chez les Madrilènes revient à Luka Modric, qui du haut de ses 36 ans, a parcouru 105,4 kilomètres. Un chiffre qui en dit long sur sa condition physique alors qu’il est au crépuscule de sa carrière.

Avec 643 passes réussies, le Croate est également troisième dans les statistiques de la plus prestigieuse des compétitions de clubs, en matière de ballon. Seuls Rodri (Manchester City) et Antonio Rüdiger (Chelsea) font mieux que l’ancien Ballon d’or. Modric est le pivot de ce Real, mais il fait bien plus que simplement distribuer le jeu.

La grinta qu’il apporte sur le terrain est également frappante. Il suffit de repenser à son tacle sur Lionel Messi en quart de finale contre le PSG et à la façon dont il a volé le ballon à Ilkay Gündogan contre Manchester City la semaine dernière. Il annonçait ainsi la résurrection du Real, car deux minutes plus tard, Karim Benzema prolongeait un centre de Ferland Mendy dans le but.

Après l’élimination du PSG par le Real, Modric est rentré au vestiaire comme un possédé, criant fort et embrassant tous ceux qu’il a rencontrés sur son chemin, qu’il s’agisse de joueurs, d’entraîneurs ou de physiothérapeutes.

Modric n’a pas changé, mais parfois la perception que les autres ont de lui change », déclarait Carlo Ancelotti, qui voulait faire venir le stratège croate au PSG il y a une décennie et qui l’a eu sous sa direction lors de son premier passage auReal Madrid entre 2013 et 2015. Le technicien italien a ensuite remporté la Ligue des champions lors de sa première saison, mais a terminé la deuxième sans remporter le moindre titre. Carletto attribue d’ailleurs cette contre-performance aux blessures de Modric, qui avait manqué trente matches à l’époque. Bien qu’une grande partie du vestiaire souhaitait continuer avec lui, Florentino Pérez a évincé le T1 transalpin d’une manière pas très élégante. Selon l’expression, un entraîneur qui ne gagne pas un seul prix en une saison au Real, sait quelle heure il est.

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Le Triangle des Bermudes

Lors du précédent mandat d’Ancelotti, Toni Kroos trottait déjà dans l’entrejeu merengue, mais Casemiro était encore dans l’ombre de Xabi Alonso et Sami Khedira. Le premier entraîneur à avoir réellement lancé la sentinelle brésilienne a été le successeur d’Ancelotti, Rafael Benítez. Depuis lors, il fait partie intégrante de l’équipe de départ.

Le problème de Zinédine Zidane la saison dernière était que le trio du milieu composé de Kroos-Casemiro-Modric, surnommé par le Brésilien comme « le triangle des Bermudes », s’est essoufflé entre avril et mai. C’est aussi une saison où le Real a dû faire face à un nombre extraordinaire de blessures dues à un personnel médical dramatique.

Tout ceci a bien changé maintenant, grâce au retour du physio italien Antonio Pintus. Modric en tire également les bénéfices.

Des victoires qui ne s’expliquent pas que par la chance

Cette saison en Ligue des champions, le Real Madrid est déjà passé plusieurs fois par le chas de l’aiguille. Pour certains, cela s’explique uniquement par la chance. Lors de la conférence de presse précédant le match retour contre Manchester City, Luka Modric a donné une réponse claire à cette question : « Nous rigolons quand les gens disent que nous gagnons par chance. Il faut avoir quelque chose de plus que ça, c’est-à-dire la qualité, le caractère, la personnalité et la confiance en soi. »

Il est clair que le Real peut avoir beaucoup de confiance en ses moyens après la courte défaite 4-3 lors de son duel hors de ses bases. « Nous pouvons toujours nous en servir car nous savons que nous n’avons pas joué un bon match à Manchester mais que nous avons quand même marqué trois fois », a ajouté Modric. « Au Bernabéu, nous devrons disputer un match complet, tant sur le plan défensif qu’offensif. Nous devons tous faire un gros effort. »

Ce ne sera pas à lui de décider…

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