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Ligue des Nations: Où en est l’Italie? Où sont les Italiens?

Pas très présents sur les terrains de Serie A, encore moins sur ceux de Ligue des champions: mais où sont donc les joueurs italiens à même de redresser la Nazionale de Roberto Mancini, qui fait ses débuts officiels vendredi en Ligue des Nations face à la Pologne ?

Mancini n’a pas traîné pour faire passer son message. Dès la première conférence de presse du rassemblement, lundi, le sélectionneur nommé au mois de mai a lancé l’alerte. « Il n’y a jamais eu aussi peu d’Italiens sur les terrains, c’est un point bas », a affirmé l’ancien entraîneur de l’Inter Milan et de Manchester City.

De fait, selon les chiffres avancés par le quotidien Corriere dello Sport, moins de 40% des joueurs utilisés lors des trois premières journées de Serie A (39,66%) étaient Italiens. Ce chiffre est en baisse constante depuis la saison 2006/07, celle qui a suivi le dernier titre mondial de la Nazionale, où il dépassait 70% (71,32%).

L’argument a même été repris par Matteo Salvini, l’homme fort du gouvernement italien et patron de l’extrême droite, qui s’est dit « heureux » que des « responsables importants du monde du football » lui « donnent raison ».

« Il faut une limite au nombre de joueurs étrangers sur le terrain pour laisser de l’espace et donner confiance à tous ces jeunes Italiens qui sont sacrifiés », a estimé le vice-Premier ministre.

Les meilleurs joueurs italiens s’exportant traditionnellement assez peu, ils ne sont pas non plus très nombreux à l’étranger.

Dans la très large liste (31 joueurs) bâtie par Mancini, on trouve ainsi en tout et pour tout trois éléments de Chelsea (Zappacosta et les deux Brésiliens naturalisés Jorginho et Emerson) et le « Français » Balotelli. Verratti (Paris SG) et Pellegri (Monaco) sont, eux, blessés.

Alors qu’il doit reconstruire après le désastre qu’a été la gestion de son prédécesseur Gian Piero Ventura, qui a abouti à la non-qualification pour le Mondial, une première depuis 1958, Mancini manque de matière première.

– ‘Un peu de courage’ –

Il a ainsi fait le pari d’appeler quelques joueurs très inexpérimentés, à l’image du milieu offensif de l’AS Rome Nicolo Zaniolo qui, à 19 ans, n’a jamais joué en Serie A et n’a disputé qu’une poignée de matches en Serie B.

« Nous sommes ici pour trouver des solutions. Nous savons qu’il y a des problèmes, notamment en terme de temps de jeu, et c’est pour ça qu’on essaie de connaître tout le monde », a déclaré Mancini.

« A l’étranger, ils n’ont pas peur de mettre sur le terrain des joueurs de 18 ou 19 ans. Il faut un peu de courage et leur faire confiance », a-t-il ajouté.

Effectivement, les promesses italiennes restent souvent cantonnées au championnat Primavera (réservé aux jeunes) plutôt que d’être lancées dans le grand bain. L’une des solutions envisagées a été la création d’équipes B, à l’image de celles qui en France évoluent en National 2 (4e div.). Mais parmi les clubs de l’élite, seule la Juventus Turin a lancé son équipe réserve.

Les équipes nationales de jeunes ont pourtant obtenu des résultats encourageants, les U17 et les U19 étant vice-champions d’Europe en titre. Mais si certains jeunes pourraient sans doute trouver plus d’espace, l’Italie sait aussi qu’elle n’a ni Mbappé ni Dembélé pour lui faire croire à un avenir radieux.

« Nous sommes l’Italie. Nous devons jouer bien et nous devons y arriver vite », a pourtant lancé Mancini.

Pour y parvenir et pour attaquer la Ligue des Nations, il a appelé des jeunes (Zaniolo, Barella…) et des joueurs comme Chiesa (20 ans) ou Bernardeschi (24 ans) pourraient être titularisés contre la Pologne, en plus du gardien Donnarumma (19 ans). Mais les piliers s’appellent toujours Bonucci (31 ans), Chiellini (34 ans) et, Mancini l’espère, Balotelli (28 ans).

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