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Ligue des champions – Monaco: Finir froidement le travail

Attention à la bête blessée. Monaco n’est qu’à un pas d’une demi-finale de Ligue des champions, mais il faut confirmer mercredi (20h45) l’avantage de l’aller (3-2) contre Dortmund, encore marqué par l’attentat contre son bus.

On en oublierait presque la performance sportive, mais la jeune équipe de Leonardo Jardim peut entrer pour la quatrième fois de l’histoire du club dans le dernier carré de la C1, après 1994, 1998 et 2004.

Pour y parvenir, Monaco a même le luxe de jouer sur son point fort, les contre-attaques éclairs, puisque le Borussia doit se livrer et exposer une arrière-garde pas vraiment hermétique.

Mais le BVB a d’autres atouts, offensifs notamment, justement comme Monaco, et une belle résilience aussi, forgée sur les séquelles de l’attaque dont l’équipe a été la cible une semaine plus tôt seulement.

Les joueurs et l’entraîneur, Thomas Tuchel, racontent depuis que jouer au football est une excellente thérapie. Sur le terrain, ils pensent moins à l’attentat. Déjà à l’aller ils semblaient concentrés sur le jeu dès la deuxième mi-temps, après avoir laissé échapper la première, terminée à 2-0 pour Monaco.

« Je me réveille toutes les nuits »

« Je me réveille toutes les nuits », a révélé le gardien de but Romain Bürki, dans le journal suisse Der Bund. Mais sur le terrain, il est heureux « de pouvoir se changer les idées et ne pas trop penser à ce qui s’est passé ».

A son image, les jaunes et noirs ont fait preuve de cran en dominant l’Eintracht Francfort (3-1) samedi, quatre jours après la triple explosion qui a choqué le monde du football et blessé Marc Bartra. Bref, si l’enquête piétine, le Borussia galope.

La jeune équipe de Monaco doit donc conserver le même cynisme froid qu’à l’aller pour écarter définitivement son adversaire.

Jardim peut compter sur son infernal quatuor offensif, Bernardo Silva et Thomas Lemar pour créer des brèches, Radamel Falcao et le gamin en or Kylian Mbappé pour les exploiter.

En revanche l’entraîneur portugais doit encore se passer d’un élément de son autre quatuor, celui de la récupération du ballon, formé par les deux défenseurs centraux et les deux milieux défensifs. Cette fois, le précieux Fabinho, qui avait raté son premier penalty à l’aller, après 17 réussis, fera défaut (suspension).

Le 54e match de Monaco

Depuis la phase à élimination directe, Monaco a toujours manqué d’un de ces quatre éléments. Jemerson puis Kamil Glik, de la charnière, ont loupé chacun une manche de la double confrontation contre Manchester City, et à la récupération, l’indispensable Tiémoué Bakayoko était suspendu pour l’aller à Dortmund.

Il avait été remplacé par Joao Moutinho, qui sera son partenaire au milieu mercredi soir.

Sur les côtés, Benjamin Mendy, absent en Allemagne, est de retour, il a joué tout le match contre Dijon (victoire 2-1). La place de latéral droit, Djibril Sidibé se remettant d’une appendicite, se jouera entre Andrea Raggi, un peu lent mais expérimenté, et Almamy Touré, plus vif mais plus tendre. Le Malien avait correctement tenu le couloir gauche à Dortmund.

Jardim a savamment dosé le roulement de son effectif, mais la saison commence à être longue: l’ASM aborde son 54e match et la fatigue pèse. L’équipe de Didier Deschamps en 2004 était arrivée exsangue en finale et avait explosé contre le FC Porto (3-0).

Tuchel aussi a ménagé ses joueurs. Il a retrouvé Marco Reus, buteur dès la 2e minute contre Francfort pour son retour de blessure, et l’a relayé à la pause par Ousmane Dembélé. Le prodige français, sorte de Mbappé de la Ruhr, a donné trois caviars en 45 minutes, dont un décisif pour un but de Pierre-Emerick Aubameyang.

Mais c’est la récupération psychologique qui devrait être décisive pour ce quart retour…

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