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Les sponsors encouragent la FIFA à faire le ménage

Plusieurs entreprises multinationales, dont Nike, Adidas et Coca-Cola, associées au sponsoring de la Coupe du monde de football ont exhorté la FIFA à faire le ménage en son sein après l’inculpation de plusieurs de ses dirigeants pour corruption.

Les cartes de crédit Visa sont même allées jusqu’à menacer de se désengager. Faute de changements, « nous avons informé (la FIFA) que nous réévaluerions notre parrainage », a fait valoir Visa dans un communiqué, évoquant ses « profondes déception et inquiétude ». « En tant que sponsor, nous comptons sur la FIFA pour prendre des mesures rapides et immédiates pour régler ces problèmes », a ajouté Visa, expliquant que son parrainage avait pour but d' »encourager les communautés au rassemblement et de célébrer l’esprit de compétition et de réussite personnelle ».

« Cette longue controverse a terni la mission et les idéaux de la FIFA et nous avons déjà exprimé de façon répétée nos inquiétudes sur ces accusations sérieuses », a réagi pour sa part Coca-Cola, qui verse une trentaine de millions de dollars à la FIFA par an. Même son de cloche chez le géant du fast-food McDonald’s qui a souligné prendre « très au sérieux » les problématiques ayant trait à l’éthique et à la corruption, et jugé « extrêmement inquiétantes » les révélations de la justice américaine.

Idem pour le brasseur belgo-brésilien AB Inbev (Anheuser-Busch), autre sponsor important par le biais de sa marque de bière Budweiser, qui souhaite que « tous ses partenaires maintiennent de grandes exigences en matière d’éthique et opèrent dans la transparence ». L’équipementier sportif allemand Adidas de son côté a souligné qu’il maintenait son soutien financier au football mais a encouragé la FIFA « à continuer de mettre en place et à respecter des normes conformes à la transparence dans tout ce qu’elle fait ».

Nike coopère à l’enquête

Selon le département de la Justice américain (DoJ) qui a inculpé des dirigeants de la FIFA, « certains faits répréhensibles sont liés à la sollicitation et à la réception de pots-de-vin et de dessous de table liés au sponsoring de la fédération brésilienne de football (CBF) par un important équipementier sportif américain, la sélection du pays hôte de la coupe du Monde 2010 et l’élection du président de la FIFA en 2011 ».

Selon des documents judiciaires, l’entreprise américaine en question a également signé un contrat exclusif en 1996 pour équiper et chausser exclusivement la sélection brésilienne. Cet accord sur 10 ans, était évalué à 160 millions de dollars. Parallèlement, cette même société aurait versé 40 millions de dollars sur un compte bancaire suisse appartenant à un responsable d’une entreprise achetant et vendant des droits marketing au Brésil. Une partie de cet argent aurait été versée à un responsable de « haut rang » de la FIFA et à un dirigeant du football brésilien.

Le sponsor officiel de l’équipe brésilienne est Nike qui a affirmé « coopérer » avec l’enquête américaine. « Nous avons coopéré et continuerons de coopérer avec les autorités », écrit la marque à la célèbre virgule.

Le géant du gaz russe Gazprom s’est borné à souligner qu’il n’y avait pas d’accusation « concrète » contre lui. C’est la Russie qui doit organiser la Coupe du monde de football en 2018.

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