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Les rêves de Fenerbahçe

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Mesut Özil, à l’automne de sa carrière, peut-il encore rehausser le niveau de l’ancien champion de Turquie?

Brian Priske a probablement déjà sondé ses attaquants Ally Samatta (28 ans) et Michael Frey (27 ans) sur les atouts du Fener, qui n’a plus remporté de titre depuis 2014. Ali Koç (54 ans), qui est depuis juin 2018 le 37e président du club fondé en 1907, s’était montré très satisfait du tirage au sort. Versée dans le groupe D, son équipe doit en découdre avec l’Antwerp, l’Olympiacos et l’Eintracht Francfort. « Nos adversaires sont renommés et donc attractifs. En plus, nous allons ainsi revoir de vieilles connaissances », a déclaré l’homme d’affaires, en référence à Mathieu Valbuena (Olympiacos). « Si nous exploitons pleinement nos qualités, nous devrions normalement nous qualifier sans problème pour la phase suivante. »

Özil et les siens doivent absolument faire le plein de points face à l’Antwerp.

Après deux journées, le club d’Istanbul est toutefois déjà obligé de réaliser un six sur six face à son adversaire belge, car il a très mal entamé sa campagne: un nul 1-1 à Francfort et une défaite 0-3 contre le club du Pirée. Il était certes privé de Mesut Özil (32 ans), malade, contre les Grecs. Ce mauvais départ occulte quelque peu son excellent début de saison en Süper Lig. Après huit journées, Fenerbahçe était en tête avec 19 points sur 24 et un goal-average de 12-6, devant Trabzonspor (18 points) et le tenant du titre, Besiktas (17).

Fenerbahçe a terminé l’exercice précédent en troisième position, en partie à cause de ses dettes. Il compte maintenant réaliser son rêve: remporter le vingtième titre national de son histoire. Depuis juillet, l’entraîneur portugais Vitor Pereira (53 ans) est chargé de mener cette mission à bien, avec un noyau rajeuni. L’ancien entraîneur du FC Porto, d’Al-Ahli, de l’Olympiacos, de Munich 1860 et de Shanghai Port a déjà dirigé l’équipe turque de janvier à août 2016. Il a été vice-champion de Turquie, mais a conquis quatre titres dans autant de pays différents. L’ancien médian défensif a une belle carte de visite, mais suite aux économies que le club a dû réaliser en été, il dispose de renforts moins spectaculaires que d’habitude. « Toutefois, notre équipe est animée d’une énergie nouvelle et elle est nettement plus soudée. »

Fenerbahçe n’en est pas moins sous pression et tous les regards sont tournés vers l’ancien international allemand, Özil. Depuis son arrivée en janvier 2021, il est le chef d’orchestre de l’équipe et son capitaine cette saison. Le club compte sur son expérience et son leadership. Il a pris un départ prometteur en éliminant le HJK Helsinki (1-0 et 5-2) lors des play-offs de l’Europa League. Le technicien est le pion central de l’équipe, que ce soit en 3-4-3 ou dans le 3-4-2-1 que Pereira développe pour retirer le meilleur rendement possible de son meneur de jeu. Cependant, le champion du monde 2014 ne rajeunit pas et est très fragile. Pereira préfère le ménager mais s’oppose à la direction, qui veut qu’il joue constamment. Özil est de toute façon indispensable aux attaquants Enner Valencia et Mergim Berisha.

Début octobre, lors du match gagné 2-1 contre Kasimpasa, entraîneur et joueur sont entrés en conflit. Özil, auteur de trois buts et un assist en neuf matches jusqu’à présent, s’est vexé de son statut de réserviste et a jeté son maillot à la tête de l’entraîneur. Toutefois, Koç s’est voulu rassurant. Il a tenté de calmer le jeu en précisant: « Mesut va montrer au monde entier qu’il nous a rejoints pour devenir le leader absolu de l’équipe. »

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