© BELGA (DAVID CATRY)

Les Red Flames battues en Suisse : l’EURO attendra… (VIDÉO)

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

Dominées par les Suissesses, les Red Flames ont trop tardé à se réveiller pour espérer prendre une sérieuse option sur la qualif’. Même si celle-ci n’est pas en péril, il faudra aller la chercher en Lituanie (27/10) et à Louvain, lors du match retour contre la… Suisse (1/12).

À la 35e minute de ce choc entre la Suisse et la Belgique, Elena Dhont s’élance à toute vitesse pour récupérer le ballon avant la capitaine Lia Wälti. Loupé, étant donné que c’est la Suissesse d’Arsenal qui mettra le pied en premier, envoyant valdinguer la Red Flame. Une action qui symbolise assez bien la physionomie des septante première minutes de cette douloureuse défaite belge dans les Alpes (2-1). Un revers qui permet à la Suisse de repasser devant dans la course au ticket européen, alors que la Belgique pouvait espérer la reléguer à cinq points en cas de victoire, avec encore deux matches à disputer seulement. Une belle occasion s’est donc envolée dans le ciel de Thoune.

Plus alerte, mieux en place, plus costaude, plus audacieuse, plus technique, plus présente au pressing, plus… tout, la Suisse a dominé les débats jusqu’à la réduction de l’écart signée Tessa Wullaert à la 70e minute. « La Suisse n’était pas meilleure, mais nous devons nous en prendre à nous-mêmes, surtout en première période », expliquait la capitaine après le match, avant de mettre l’attentisme de son équipe sur ce fameux « excès de respect » dont fait encore trop preuve la Belgique. « C’est frustrant, car contre des équipes qui sont meilleures, nous avons toujours peur et nous courons derrière les faits. »

Comme (trop) souvent, les Belges n’ont pas eu ce « déclic mental » pour montrer leur vraie valeur dans un moment-clé, se montrant trop timides et timorées dans l’adversité. Oui, il reste encore un peu de travail à ce niveau-là pour franchir le cap qui sépare encore les Belges du top européen.

Dans le stade de Thoune, les Flames ont dû courir après les faits, mais surtout après le score, et ce dès la cinquième minute. La faute aux libertés accordées à la jeune Malin Gut au moment d’armer une solide frappe du droit, imparable pour Nicky Evrard. Entre passes trop peu tranchantes et manque d’allant général, voir les Belges revenir au vestiaire avec un seul but dans la casquette à la mi-temps est encore bien payé. À la 64e, c’est au tour de Alisha Lehmann de doubler la mise. Comme en début de match, l’attaquante de West Ham profite du laxisme belge pour accélérer et fixer Evrard d’un tir lointain. Et bien placé, certes, mais les latitudes laissées à des joueuses qui évoluent dans des top clubs ne pardonnent pas à ce niveau. Trop de fois, les Suissesses parviendront à perforer la défense belge, que ça soit dans l’axe ou en prenant les latérales dans le dos.

C’est surtout Elena Dhont, titulaire après une très bonne demi-heure contre la Roumanie et seule véritable satisfaction de la soirée, qui se montre la plus active,

Devant, on ne parvient pas à accélérer le jeu, à commencer par Wullaert, sevrée de ballons et solidement cadenassée par la défense adverse durant les 45 premières minutes de jeu. En réalité, c’est surtout Dhont, titulaire après une très bonne demi-heure contre la Roumanie et seule véritable satisfaction de la soirée, qui se montre la plus active, en grattant ballons et coups francs (qui ne donneront rien). Mais ce n’est pas suffisant. Étouffées par le pressing des Suissesses, les joueuses d’Ives Serneels ne parviennent pas à réagir face aux offensives adverses. Une absence de rébellion qui ouvre les portes à la Suisse. « Nous ne nous sommes pas créé assez d’occasions. Nous n’étions pas dans le match durant les quinze premières minutes. Nos passes n’allaient pas comme elles devaient. Elles en ont bien profité », analysait de son côté Kassie Missipo. On aurait tendance à dire que c’est sur l’ensemble de la première période que le jeu belge ne tournait pas rond.

Regain de forme en deuxième

Qu’a bien pu dire Serneels à ses joueuses à la mi-temps ? Toujours est-il que les Red Flames proposent un peu plus de football en seconde période. Il faut toutefois attendre l’heure de jeu pour assister à la première grosse occasion belge, suite à un relais entre Wullaert et Dhont. C’est peu. Et c’est d’autant plus inutile que deux minutes plus tard, la Suisse claque son deuxième but de la soirée.

La montée de Tine De Caigny, blessée face à la Roumanie, change la donne. L’arrivée de l’Anderlechtoise à la place de la latérale gauche Davina Philtjens, coïncide à un coup d’accélération côté belge. Grâce à ses décrochages, Wullaert parvient à fluidifier le jeu noir-jaune-rouge et à distiller quelques centres à destination des tours que sont De Caigny, Justine Vanhaevermaet et Marie Minnaert. À la 70e, l’attaquante est à la conclusion d’un mouvement entamé suite à une récupération de balle de Dhont. Servie dans la surface, la numéro 9 fait parler sa technique pour crucifier la gardienne Gaelle Thalmann (rien à voir…).

Nous devons jouer sans crainte, en mettant de la pression vers l’avant. C’est notre jeu.

Tessa Wullaert

Le quart d’heure suivant est à l’avantage des Flames, face à des Suissesses un peu cramées physiquement. Les occasions s’enchaînent, mais ni Wullaert, ni Minnaert, ni Vanhaevermaet ne trouvent la faille. On sent qu’il y a la place, mais c’est trop tard, la Suisse tient le coup. Et sa victoire, face à l’équipe qui avait entamé la soirée en tant que leader du groupe H. Un succès qui permet à la fois aux Helvètes de remettre les points sur les « i » après le faux-pas croate (1-1 à Zapresic), mais aussi de récupérer la première place de la poule (avec seize points) aux Flames, désormais deuxièmes avec quinze points. On notera qu’outre les vainqueures des groupes, les trois meilleures dauphines sont directement qualifiées pour l’EURO. « Maintenant, on doit se concentrer sur la Lituanie et après, essayer pendant nonante minutes de jouer comme nous l’avons fait en seconde période (contre la Suisse, ndlr). Là, nous avons montré ce que nous pouvons faire. Nous devons jouer sans crainte, en mettant de la pression vers l’avant. C’est notre jeu. La première période, c’était trop peu », concluait Tessa Wullaert. C’était surtout trop timide, pas vraiment le trait de caractère qu’on s’attend à retrouver chez une équipe qui veut gagner sa place parmi les places fortes du Continent.

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