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Les propos du président de la FIFA Gianni Infantino sur « le travail digne » des travailleurs migrants au Qatar provoquent la polémique

A six mois du coup d’envoi de la Coupe du monde de football au Qatar, la FIFA, l’instance mondiale, « devrait prendre ses responsabilités en matière de droits humains au lieu de couvrir les horribles abus concernant les conditions de travail » sur les chantiers des stades. L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) l’a indiqué dans un communiqué, mercredi, en réponse aux propos du président de la FIFA Gianni Infantino.

Mardi, durant un congrès à Los Angeles, Infantino avait déclaré que travailler sur les chantiers de construction des stades du Mondial avait donné de la « dignité » et de la « fierté » aux travailleurs migrants. « La FIFA s’est engagée, en vertu de ses propres statuts, à veiller à ce que les pays hôtes respectent les règles fondamentales en matière de droits de l’homme », rappelle HRW.

« Des millions de travailleurs qui ont émigré au Qatar sur base de promesses d’opportunités économiques n’ont pas trouvé ‘dignité et fierté’, mais ont été, au contraire, soumis à de graves abus, dont certains peuvent s’apparenter à de l’esclavage moderne. Ces abus, qui ont lieu dans le cadre restrictif du système kafala (une mise sous tutelle des travailleurs étrangers, ndlr), étaient déjà bien documentés lorsque la FIFA a attribué le Mondial au Qatar en 2010. »

« La dignité et la fierté passent par une rémunération équitable, des conditions de vie et de travail sûres et des contrats honorés », poursuit l’ONG. « Pour de nombreux travailleurs migrants au Qatar, la réalité s’est traduite par des frais de recrutement exorbitants dont il faut parfois des années pour les récupérer, par des mois de retard ou de non-paiement des salaires et par des lieux de travail dangereux et des logements inadéquats qui ont entrainé, selon les rapports, 6.000 décès inexpliqués et des familles qui ont perdu des proches et leurs moyens de subsistance. »

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