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Les plus grands derbies du monde, partie 5 : le paradis au goût d’enfer de Buenos Aires et un Fla-Flu à l’ombre du Corcovado

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Il existe des derbies footballistiques partout dans le monde. Les passions qu’ils déchaînent et rivalités qu’ils exacerbent ne sont pas les mêmes d’une ville à l’autre, d’un pays à l’autre ou d’un continent à l’autre. Mais quels sont les derbies les plus acharnés de la planète foot ? Pour la dernière partie de notre périple, destination l’Amérique du Sud avec les duels bouillants entre les deux clubs phares de Buenos Aires et de Rio de Janeiro.

LE PARADIS A UN GOÛT D’ENFER : BOCA JUNIORS – RIVER PLATE

Au début, les deux clubs jouaient à La Boca, un quartier portuaire sinistre de Buenos Aires. Mais lorsque River Plate a déménagé vers le quartier le plus chic de la ville, la rivalité a augmenté. Le derby de la capitale argentine est un classique. Les matches à La Bombonera, le stade du Boca, sont à couper le souffle. Le bruit de la foule est si assourdissant que les tribunes semblent vaciller.

Diego Maradona a joué un rôle capital dans de nombreux derbies. Tout comme ses parents, il était fan de Boca Juniors et il avait la chair de poule à chaque fois qu’il parlait de son premier match et de son premier but dans ce clash. Mais le duel des géants était bien plus important que Maradona. À Buenos Aires, on dit que ce match est le paradis sur terre, mais c’est plutôt l’enfer. Il est arrivé un nombre incalculable de fois que les noyaux durs des deux clubs s’affrontent après la rencontre. Des gars impitoyables qui trempent dans le milieu des armes et de la drogue et des règlements de comptes qui ont causé bien trop de morts.

Dans le football argentin, on peut se permettre beaucoup de choses, mais il est interdit de perdre le derby entre Boca Juniors et River Plate. Même l’illustre César Luis Menotti, qui a entraîné les deux clubs, en a fait l’expérience: alors qu’il avait été champion du monde en 1978 avec l’Argentine, Boca l’a limogé après une défaite face au rival.

Les plus grands derbies du monde, partie 5 : le paradis au goût d'enfer de Buenos Aires et un Fla-Flu à l'ombre du Corcovado
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LE FLA-FLU POUR LA DOMINATION DE RIO : FLAMENGO – FLUMINENSE

Un derby historique a eu lieu le 15 décembre 1963 au stade Maracaña. Les deux clubs partageaient la même enceinte mais, les jours de derby, ils déménageaient dans le plus grand stade du monde. Lors des jours précédant la rencontre, seuls 10.000 tickets avaient été vendus. On annonçait de la pluie et ça rebutait beaucoup de monde. Mais la météo s’est finalement montrée clémente. Le matin, le soleil brillait sur Rio et une marée humaine s’est mise en route. Finalement, on a dénombré exactement 194.603 personnes au stade. Un record absolu. Le match s’est terminé sur un nul blanc.

Fluminense et Flamengo détiennent également un autre record: ce derby s’est joué dans 27 stades différents. Il a même eu lieu une fois en Espagne. Lors de ces rencontres, deux mondes s’affrontent: Flamengo est le club des ouvriers et Fluminense, celui de l’aristocratie. À Flamengo, on a connu des joueurs comme Zico, Sócrates ou Ronaldinho, même si ce dernier a aussi porté le maillot de Fluminense à la fin de sa carrière. Le derby est déjà séculaire: le 7 juillet 1912, le tout premier Fla-Flu a vu Fluminense s’imposer 3-2 devant 800 spectateurs.

Ronaldinho offre un apercu de son talent à Darío Conca lors du match Flamengo - Fluminense du 13 mars 2011.
Ronaldinho offre un apercu de son talent à Darío Conca lors du match Flamengo – Fluminense du 13 mars 2011.© BELGAIMAGE

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