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Les plus grands derbies du monde, partie 2 : la Madonnina et la bataille de Prague

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Il existe des derbies footballistiques partout dans le monde. Les passions qu’ils déchaînent et rivalités qu’ils exacerbent ne sont pas les mêmes d’une ville à l’autre, d’un pays à l’autre ou d’un continent à l’autre. Mais quels sont les derbies les plus acharnés de la planète foot ? Aujourd’hui, nous poursuivons notre tour du monde de ces duels si particuliers avec la rivalité milanaise et de l’électricité dans le ciel stambouliote.

Cette saison, les deux clubs de Milan ne se disputent pas que le titre de club de la ville, mais aussi le Scudetto. Cela faisait longtemps que ce n'était plus arrivé.
Cette saison, les deux clubs de Milan ne se disputent pas que le titre de club de la ville, mais aussi le Scudetto. Cela faisait longtemps que ce n’était plus arrivé.© iStock

LE DERBY DELLA MADONNINA : AC MILAN – INTER

Peu de villes peuvent se targuer d’avoir remporté autant de titres internationaux que Milan. Les deux clubs partagent le même stade depuis des années. Au départ, l’AC Milan était le club des classes populaires tandis que l’Inter était plutôt réservé à la bourgeoisie, mais c’est désormais du passé et les barrières sociales entre les deux clubs ont aujourd’hui disparu.

Le derby milanais est un des plus pacifiques d’Europe, rien à voir avec celui de Rome où la Lazio et l’AS Roma se haïssent à tel point qu’un jour, même les dirigeants en sont venus aux mains. C’est dû au fait qu’à Milan, les deux clubs ont connu énormément de succès. De 1963 à 1969, ils se sont partagé quatre Coupes d’Europe des Clubs Champions, l’ancêtre de la Ligue des Champions.

Évidemment, il y a eu des derbies milanais légendaires, comme celui du 6 novembre 1949, remporté 6-5 par l’Inter. L’AC Milan menait 1-4 après 19 minutes et des fans de l’Inter avaient quitté le stade avant même le repos. Ils ont vite fait demi-tour en entendant les cris de joie. En deux minutes, le score est passé à 3-4. Et lors d’un quart d’heure complètement fou, l’Inter est passé devant pour s’imposer 6-5. L’histoire des derbies milanais retiendra aussi celui d’octobre 1950 lorsque l’attaquant de l’Inter Benito Lorenzi, le roi de la provocation, a placé un demi-citron sous le ballon alors que les joueurs et l’arbitres discutaient à propos d’un penalty très contesté. Les supporters de l’AC ont tenté de le faire comprendre aux joueurs mais en vain: Milan a raté le penalty, le ballon est passé plusieurs mètres à côté du but.

Aujourd’hui, les supporters de l’AC Milan et de l’Inter assistent au derby vêtus des couleurs de leur club. Et il est désormais très rare qu’après une défaite, un supporter s’absente au travail.

Des agents de sécurité maîtrisent un supporter qui a pénétré sur la pelouse durant un Slavia Prague - Sparta Prague.
Des agents de sécurité maîtrisent un supporter qui a pénétré sur la pelouse durant un Slavia Prague – Sparta Prague.© getty

UNE CONFRONTATION ENTRE LE BIEN ET LE MAL: SLAVIA PRAGUE – SPARTA PRAGUE

Les deux clubs de la capitale tchèque se sont affrontés plus de 300 fois. Ils règnent sur le pays. Le Sparta est le club de la capitale qui a remporté le plus de trophées: douze titres de champion de République tchèque depuis 1993 et vingt championnats de Tchécoslovaquie auparavant.

À Prague, on affirme que le duel entre la Slavia et le Sparta est une confrontation entre le bien et le mal. Le mal, c’est le Sparta. Au fil des années, le club de la classe moyenne ouvrière est devenu le plus puissant. Il est soutenu par l’extrême droite. Le Slavia, lui, est le plus vieux club de République tchèque. Ses fans sont généralement des étudiants ou des diplômés de l’enseignement supérieur. Ce sont des fanatiques. Lors des derbies, ils entonnent des chants insultants à l’égard du Sparta. Le Slavia s’estime toujours lésé par le gouvernement, qui soutient le Sparta. Surtout depuis qu’il a dû déménager dans un autre quartier de la ville. Le jour du derby, les restaurants sont pleins, mais les supporters des deux camps sont séparés. Les fans du Slavia qui y travaillent ne sont pas obligés de servir ceux du Sparta. Et inversement.

Les deux parties s’accordent tout de même sur un point: ils détestent un autre club de la capitale, le Dukla, le club de l’armée. Sportivement, le Slavia a pour l’instant pris le dessus: il vient d’être sacré champion trois fois d’affilée.

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