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Leander Dendoncker et le costume d’Axel Witsel

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Chez les Diables rouges, difficile d’enfiler un costume qui semble taillé sur mesure pour Axel Witsel depuis près d’une décennie.

En l’absence du milieu de terrain de Dortmund, Roberto Martínez confie la fonction à Leander Dendoncker, pourtant de plus en plus souvent utilisé en défense chez les Wolves de Nuno Espírito Santo. En 180 minutes, éparpillées entre la pelouse charcutée de Den Dreef et le pré abondamment arrosé de Prague, l’ancien d’Anderlecht raconte un football qui ne tient pas en place.

Dendoncker semble ne jamais pouvoir s’affranchir de son éternel besoin de courir et finit parfois par s’éparpiller.

Face au bloc gallois, la discipline est parfois excessive en première période. Les mouvements plus robotisés qu’élégants desservent l’impression générale sur une prestation sérieuse, bouclée avec 96% de passes réussies, une seule perte de balle dans sa partie de terrain et un pourcentage flatteur de duels défensifs gagnés. Surtout, Dendoncker brille loin du ballon, par sa faculté à courir sans systématiquement s’attendre à entrer en possession. Leander ouvre des espaces avec la balle, et les referme sans elle, grandissant dans la rencontre quand les lignes s’étirent et font briller ses jambes infatigables.

Visiblement plus apte que Youri Tielemans à multiplier les efforts, et sans doute conscient d’être moins à l’aise pour recevoir le ballon bas et sous pression, l’homme tout-terrain de Wolverhampton s’aventure plus loin de sa défense lors du voyage à Prague, au point d’être l’auteur de la première grosse opportunité diabolique sur le sol tchèque. Trois dribbles tentés, quatre ballons récupérés dans le camp adverse et une frappe: la facture n’a plus grand-chose à voir avec le devis habituel d’un numéro 6.

Là est sans doute la plus grande différence avec ce que propose Witsel, au-delà des apparences qui donnent forcément l’avantage à l’ancien Rouche, taillé pour défiler sur les podiums ballon au pied. Dendoncker semble ne jamais pouvoir s’affranchir de son éternel besoin de courir, et finit parfois par s’éparpiller. Abandonnés par un Kevin De Bruyne qui n’a jamais refermé son couloir quand le ballon passait derrière lui, Tielemans et Dendoncker ont dû couvrir à deux la largeur d’un terrain rendu rapide par la pluie abondante et ont trop souvent oublié de protéger le coeur du jeu en éteignant des incendies sur les côtés.

La présence de Witsel aurait-elle évité l’ouverture de ces brèches? En seconde période face aux Anglais, en novembre dernier, la même absence d’implication défensive de KDB dans le couloir droit avait également permis aux Three Lions de multiplier les opportunités en associant Jack Grealish, Harry Kane et Bukayo Saka dans la zone d’un Witsel souvent effacé. Comme si le problème était plus une question de structure que de personne.

Chiffres

76%

Face aux Tchèques, Leander Dendoncker n’a réussi que les trois quarts des 45 passes qu’il a tentées, souvent gêné par la pression adverse et l’absence de solutions.

6

À Prague, l’ancien milieu de terrain d’Anderlecht a perdu six ballons dans sa moitié de terrain, mais en a également récupéré quatre dans le camp des équipiers de Tomas Soucek.

73

Face aux Gallois, Robocop a été alerté à 73 reprises par une passe de l’un de ses coéquipiers. Le monopole du ballon était moins évident chez les Tchèques, avec seulement 29 passes reçues.

27%

Souvent submergé dans l’impact, Dendoncker n’a remporté qu’un peu plus d’un quart de ses duels défensifs en Tchéquie.

0/10

En dix titularisations sous le maillot des Diables rouges, le marathonien de Passendale n’a jamais connu la moindre défaite internationale, avec huit victoires et deux matches nuls.

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