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Le Real Madrid refuse d’être mêlé à l’affaire Ronaldo

Le Real Madrid contraint à une mise au point: l’ancien club de Cristiano Ronaldo a publié un inhabituel communiqué pour prendre ses distances avec l’affaire des accusations de viol formulées contre l’attaquant portugais, niant y être mêlé.

Une semaine après la réouverture d’une enquête de police aux Etats-Unis visant la superstar du football mondial, le feuilleton s’est poursuivi ces dernières heures: d’une part avec des informations de presse au Portugal éclaboussant le Real, qui a promis des poursuites pour diffamation, et de l’autre avec des déclarations d’un avocat de Ronaldo tentant de décrédibiliser des documents révélés par le magazine allemand Der Spiegel, qui maintient ses informations.

Dans un communiqué publié jeudi après-midi, le Real a annoncé porter plainte contre le quotidien portugais Correio da Manhã: le journal écrivait mercredi qu’une des lignes de défense du footballeur pourrait consister à alléguer des pressions du club madrilène, qui venait de recruter Ronaldo, pour justifier qu’il ait passé un accord de confidentialité avec son accusatrice.

« Le Real Madrid communique qu’il a entrepris des actions légales contre le quotidien portugais Correio da Manhã pour la publication d’une information entièrement fausse et qui atteint gravement l’image de notre club », annonce le Real, exigeant une « rectification totale ».

– Tourmente –

Le club ajoute n’avoir « connaissance d’aucun fait qui se réfère à ce que dit ce journal » et assure n’avoir par conséquent pu exercer la moindre intervention sur un sujet que la direction du Real « ne connaît absolument pas ».

Ronaldo (33 ans), transféré cet été de Madrid à la Juventus Turin, est dans la tourmente après la réouverture la semaine dernière à Las Vegas d’une enquête sur les accusations portées par Kathryn Mayorga, 34 ans aujourd’hui, qui affirme dans une plainte au civil avoir été violée par le footballeur le 13 juin 2009. Le joueur a nié « fermement » ces accusations.

La date évoquée n’est pas neutre car deux jours auparavant, le 11 juin 2009, Ronaldo faisait les gros titres de la presse mondiale pour son retentissant transfert de Manchester United vers le Real Madrid en échange de 94 M EUR, un record à l’époque.

Et le Correio da Manha assurait mercredi que dans les mois suivants, les avocats de Ronaldo et du Real se seraient « réunis plusieurs fois pour définir la meilleure stratégie pour répondre à cette affaire ».

« Nous attendons les actions qui seront engagées par le Real Madrid. Nous défendrons notre travail », a réagi Carlos Rodrigues, directeur du journal portugais, au micro de la radio TSF. « L’information a été correctement vérifiée. Nous sommes absolument certains de la qualité de l’information publiée. »

– « Pures inventions » –

Sur un autre front du dossier, un des avocats de Ronaldo a affirmé mercredi que des documents publiés dans les médias ces derniers jours et qui contiennent des « déclarations supposées » de Ronaldo « sont de pures inventions ».

Plusieurs médias ont reproduit un document présenté comme l’accord prévoyant le versement de 375.000 dollars à Kathryn Mayorga en échange de son silence.

« En 2015, des dizaines d’entités en Europe ont vu leurs données pillées par des pirates informatiques », a souligné Me Peter Christiansen dans un communiqué. « Un organe de presse a fini par publier de manière irresponsable certains documents volés, dont une partie importante a été modifiée et/ou complètement fabriquée », a-t-il poursuivi dans une allusion à Der Spiegel qui a lancé l’affaire.

Contacté par l’AFP, l’hebdomadaire allemand a maintenu ses informations. « Notre article est méticuleusement approfondi. Nous disposons de centaines de documents provenant de différentes sources qui appuient notre reportage. Nous n’avons aucune raison de penser que ces documents ne sont pas authentiques », a déclaré le magazine dans un courrier électronique.

Ronaldo avait été cité fin 2016 dans le cadre des révélations des « FootballLeaks », une enquête collaborative de plusieurs médias européens. D’après des médias portugais, ces fuites de documents avaient non seulement mis au jour des soupçons d’évasion ou d’optimisation fiscale, mais également des affaires comme l’accusation de viol visant Ronaldo.

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