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Le PSG, 50 ans de passion, de démesure et d’ambitions

Image bling-bling, crises à répétition et succès marquants: né officiellement le 12 août 1970 pour être le « grand club » qui manquait à Paris, le PSG fête son cinquantième anniversaire mercredi avec un quart de Ligue des champions, le trophée qui manque à sa consécration.

Constat amer et consultation populaire

Tout commence avec le constat amer de Jacques Georges, le président de la Fédération française (FFF) de l’époque. A la fin des années 1960, toutes les capitales européennes ont un ou plusieurs grands clubs qui luttent pour le titre national… sauf Paris.

Or, selon lui, la capitale française, « au football, comme dans d’autres domaines, se doit d’être une Ville Lumière ». Une « consultation populaire » est donc lancée pour choisir notamment le nom du futur club: Inter de Paris, Racing Club de Paris ou Paris Football Club ? Le dernier l’emporte auprès des 60.000 suffrages.

Mais pour concrétiser le projet, les premiers dirigeants Pierre-Étienne Guyot et Guy Crescent cherchent à fusionner la nouvelle entité avec un club de première division. Sans succès.

Pressé par le temps, le « PFC » se tourne vers le Stade Saint-Germanois, en 2e division, pour lui donner un ancrage territorial. C’est la naissance du Paris Saint-Germain.

Scission, maillot Hechter et Coupe de France

Deux ans après, premier coup de théâtre de son histoire mouvementée. Le « grand club » parisien, victime de son succès, se scinde en deux en 1972: le Paris FC évolue en Division 1, le Paris SG est relégué en Division 3.

Sous la houlette du couturier Daniel Hechter, nouvel homme fort du club, le PSG retrouve l’élite en 1974, année où il s’installe au Parc des princes. Et se dote d’un maillot emblématique, bleu avec une colonne rouge sur le torse.

Mais à la suite d’un scandale financier, Hechter est écarté de la présidence en 1978. Le publicitaire Francis Borelli prend le relais (1978-1991), période où il réussira à repousser les visées hégémoniques du Matra Racing de Jean-Luc Lagardère.

Avec notamment l’Algérien Mustapha Dahleb (1974-1984) comme première star, le club remporte surtout sous sa conduite ses premiers trophées majeurs: deux Coupes de France (1982, 1983) et un titre de champion de France (1986).

Canal+ et la Coupe d’Europe

C’est avec Canal+ que le club prend une autre dimension. En 1991, la chaîne cryptée, diffuseur du championnat de France, s’empare du PSG. Le journaliste Michel Denisot en prend la présidence.

Avec les recrutements d’Artur Jorge puis Luis Fernandez au poste d’entraîneur, et surtout de plusieurs joueurs majeurs (Paul Le Guen, Ricardo, David Ginola, Alain Roche, Vincent Guérin, Antoine Kombouaré, Bernard Lama, George Weah, Rai, Youri Djorkaeff, Bruno N’Gotty…), le club parisien prend une dimension européenne.

Après plusieurs épopées inachevées, notamment un match de légende contre le Real Madrid en quart de finale de Coupe UEFA (4-1) en 1993, le PSG remporte en 1996 la Coupe des Coupes aux dépens du Rapid Vienne (1-0). C’est la deuxième fois seulement qu’un club français gagne une compétition européenne, après Marseille et la Ligue des champions 1993.

Mais face aux crises à répétition au début des années 2000, malgré l’éclaircie Ronaldinho, l’ère Canal+ n’échappe pas au déclin. La chaîne cryptée cède le club à Colony Capital (2006-2011), mais rien ne s’arrange.

Pis, sans le doublé d’Amara Diané contre Sochaux (2-1) lors de l’ultime journée de la saison 2008, le club descendait en 2e division…

L’ère QSI, une dimension mondiale

« Sans manquer de respect à personne, je pense que ce club est né le jour où les Qataris sont arrivés »: la formule de Zlatan Ibrahimovic, quatre ans après son arrivée royale en 2012, résume la transformation radicale du club parisien depuis son rachat par le richissime fonds souverain QSI en 2011.

Javier Pastore, Thiago Silva, David Beckham, Dani Alves, Neymar, Kylian Mbappé, Gianluigi Buffon… Les centaines de millions d’euros injectés par le nouveau propriétaire qatari attirent les plus grandes stars et font basculer Paris dans une autre dimension.

En près d’une décennie, le PSG voit ses revenus multipliés par six (637 M EUR de chiffre d’affaires en 2019) et son nombre de « followers » à travers le monde atteindre 90 millions.

Archi-dominateur sur la scène nationale, le PSG vit toutefois les plus grandes désillusions de son histoire en Coupe d’Europe, avec surtout la « remontada » du FC Barcelone de 2017…

Déjà considéré comme une « marque globale », il ne manque plus que la Ligue des champions pour faire entrer Paris dans le cercle des « grands clubs ».

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