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Le match à ne pas louper ce week-end: Hellas – Atalanta

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Chaque vendredi, Sport/Foot Magazine vous présente son conseil foot du week-end. On démarre la rubrique en Italie, avec du football suicidaire dans la ville des amants maudits.

Les buts tombent comme des aces sur un jeu de service d’Ivo Karlovic. Contre Brescia, les hommes de Gian Piero Gasperini ont encore frappé six fois. De quoi porter leur total de 2020 à 58 réalisations. En 18 matches. Sans grand nom pour l’emmener, l’attaque de l’Atalanta est devenue l’une des plus terrifiantes du Vieux Continent.

La Dea, installée dans un 3-4-2-1 qui a toujours été la marque de fabrique de son coach, n’en finit plus de faire trembler les défenses et les filets. Chacun de ses matches est un festival offensif, et ses prestations époumonantes monopolisent le crachoir des analystes. Dans les médias italiens, on parle ainsi de plus en plus souvent de Jens Bangsbo, professeur de physiologie danois et inventeur du yo-yo test, variante du fameux test du bip qui fait cauchemarder bien des élèves au cours d’éducation physique. Installé à temps partiel dans le staff de Gasperini depuis 2018, il est l’homme qui fait courir plus longtemps Timothy Castagne et ses coéquipiers.

Gasperini, lui, les fait courir mieux. Chaque mouvement semble chorégraphié, dans un football audacieux où les membres de la défense à trois peuvent se retrouver aux abords de la surface, voire à la conclusion des actions souvent initiées par le génial Papu Gomez, maître à jouer des autres Nerazzurri du nord. Souvent aligné en piston gauche, le Néerlandais Robin Gosens est l’un des symboles de ce football sans frontières : référencé comme défenseur, il facture neuf buts et huit passes décisives en championnat, soit sept de plus que Theo Hernandez (Milan) et Aleksandar Kolarov. L’allégorie d’une Dea inarrêtable, où le danger vient de partout.

LES ROCS DE VÉRONE

Ouragan médiatique des dernières semaines, l’Atalanta éclipse les autres belles surprises de la saison italienne. Il y a le Sassuolo de Roberto De Zerbi, juché sur son 4-2-3-1 spectaculaire, mais surtout l’Hellas Vérone d’Ivan Juric, le coach croate qui a fait du promu gialloblú l’une des sensations de la saison.

Les parallèles entre son football et celui de Gasperini sont nombreux. Entre la défense à trois, les courses à couper le souffle et le jeu résolument vertical, les styles ne manquent pas de points communs. Pourtant, c’est surtout derrière que l’Hellas brille. Son jeune défenseur albanais Marash Kumbulla, vingt ans à peine et 11,5 duels défensifs disputés par match, est déjà sur la liste de courses de tous les ténors de la Botte. Quant au Kosovar Amir Rrahmani, cité au Standard l’été dernier, il rejoindra le Napoli en fin de saison. Les deux hommes sont les pions majeurs de la quatrième meilleure défense du Calcio. Une arrière-garde protégée par l’ancien Brugeois Sofyan Amrabat, cocktail de technique balle au pied et d’agressivité défensive qui le rend indispensable. « Amrabat joue jusqu’à ce qu’il meure », a d’ailleurs récemment résumé Juric.

L’Hellas harcèle très tôt les pieds de son adversaire, et le force à passer par la voie des airs, où les Gialloblú font la loi. 40,6 duels aériens disputés par match, c’est un record en Italie, et un festin pour le front de Rrahmani (71% de duels aériens remportés). Un style qui avait longtemps fait souffrir l’Atalanta en Lombardie, au mois de décembre dernier.

REVANCHE EN APNÉE

Au stade Bentegodi, les Véronais voudront se venger de ce but de Berat Djimsiti, tombé à la 93e minute pour offrir la victoire à la Dea au match aller alors que l’Hellas avait mené à deux reprises, grâce à son attaquant Samuel Di Carmine, bien servi par le déroutant Darko Lazovic, occupant prolifique du couloir gauche (6 passes décisives cette saison). Un pétard allumé par Ruslan Malinovskyi et un penalty provoqué par Castagne avaient remis l’Atalanta à flots dans ce duel aux allures de Pro League.

Avant de vous installer devant votre écran, prévoyez de l’oxygène. Les deux équipes n’ont pas l’habitude de s’économiser, ni de calculer les risques en faisant tourner le ballon. Avec 100 pertes de balle par match, l’Hellas est l’équipe la moins conservatrice d’Italie, alors que l’Atalanta la talonne avec 96,7 ballons perdus. Et comme les deux formations font également partie des cinq pressings les plus efficaces de la Botte, le ballon n’aura que peu d’occasions de respirer. L’apnée peut aussi être un spectacle.

Hellas Vérone – Atalanta, samedi 18 juillet à 17h15 au stade Bentegodi.

LE RÉSUMÉ DU MATCH ALLER

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