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Le Bayern fatigué et décimé avant de défier la Lazio

Deux matches de suite sans victoire, et l’alerte sonne au Bayern! Impérial depuis des mois, le « Rekordmeister » traverse un passage à vide juste au moment d’aborder la phase finale de Ligue des champions, mardi à Rome contre la Lazio.

Certes, un faux pas du champion en titre en huitième de finale aller serait un séisme sur la planète football: l’ogre bavarois reste sur 17 matches sans défaite dans la compétition-reine (16 victoires, un nul), un record absolu.

Et les trois saisons précédant sa victoire, il n’avait été éliminé à chaque fois que par le futur vainqueur (Real Madrid en 2017 et 2018, Liverpool en 2019).

Mais samedi, le Bayern s’est incliné en championnat à Francfort (2-1), cinq jours après avoir concédé un nul à domicile (3-3) contre le mal classé Bielefeld. Son avance sur Leipzig au classement a fondu à deux points.

« Lâcher cinq points en une semaine, c’est beaucoup trop pour le Bayern et ce n’est pas ce que nous attendons », a fustigé le patron du club Karl-Heinz Rummenigge, histoire de rappeler à tout le monde qu’à Munich, seule la victoire est acceptable.

Blessures et coronavirus

Les champions d’Europe auraient pourtant des excuses. La fatigue, d’abord. Le match de Rome sera leur 13e depuis le 1er janvier, et le voyage au Qatar mi-février, pour aller remporter le Mondial des clubs, a lourdement pesé sur les organismes, avec notamment une nuit complète d’attente à l’aéroport de Berlin à la suite d’un retard.

Les absences de joueurs clés ensuite. Benjamin Pavard et Thomas Müller, positifs au coronavirus, sont en quarantaine. Serge Gnabry, Corentin Tolisso et Douglas Costa sont blessés. Aucun d’entre eux ne devrait jouer contre la Lazio.

Samedi à Francfort, Flick a dû rapiécer son onze type avec les moyens du bord. Le flanc droit (celui de Pavard) a été confié à Niklas Süle, défenseur central de métier. Le poste de milieu relayeur a échu à Marc Roca, qui n’avait joué que deux mi-temps complètes avec le Bayern depuis le début de saison. Et ce n’est pas faire injure à Eric-Maxim Choupo-Moting de dire que, dans une position de milieu offensif inhabituelle pour lui, il n’a pas fait oublier Thomas Müller.

« Nous venons de traverser des jours agités, il ne faut pas l’oublier. Nous ne sommes que des êtres humains », a plaidé Hansi Flick: « au niveau des absents, c’est un peu tendu en ce moment. Mais la saison est longue, et quand tout le monde sera revenu, ça ira dans la bonne direction », a assuré le technicien bavarois.

31 buts encaissés

A condition, bien sûr, de rester en course en C1. L’élimination en janvier en Coupe d’Allemagne par une équipe de deuxième division, Holstein Kiel, a tout de même rappelé que, malgré leur historique sextuplé de trophées en moins d’un an (triplé coupe-championnat-Ligue des champions, supercoupes d’Allemagne et d’Europe, Mondial des clubs), les guerriers de Munich ne sont pas invulnérables.

Pour découvrir leur talon d’Achille, il suffit de jeter un oeil aux statistiques: 31 buts encaissés en 22 journées de championnat. La plus mauvaise défense du top 7, à égalité avec Dortmund.

La puissance du Bayern, ce sont ses attaquants, dont évidemment le redoutable Robert Lewandowski, meilleur buteur de la dernière Ligue des champions (15 buts) mais, curieusement, auteur de trois buts seulement en phase de poules cette saison.

La Lazio peut sans doute se dire qu’elle défie le tenant du titre au meilleur moment possible. Mais un succès des Romains n’en serait pas moins un exploit inédit: en 70 rencontres sous le règne de Hansi Flick, le Bayern n’a encore jamais aligné trois matches de suite sans victoire.

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