Marc Degryse

Lamkel Zé, un pétage de plombs à plusieurs millions: « Il faut le virer »

Du côté d’Anvers, on risque de penser pendant très longtemps encore au scénario du match retour contre l’AZ, à l’élimination, à la chance ratée de jouer les poules de l’Europa League. À quelques dizaines de secondes près, c’était bon.

Le plus malheureux, c’est que cette élimination a été provoquée par des pétages de plombs impardonnables à ce niveau. Déjà, j’ai du mal à comprendre qu’un gars aussi expérimenté que Dieumerci Mbokani réussisse à prendre deux cartons jaunes en quelques minutes. Quand tu as été averti, tu fais gaffe, tu sais que tu es en sursis. Mais non, c’était comme s’il n’avait rien compris de tout ça, et donc, il a laissé son équipe continuer à dix.

Mais alors, que dire de Didier Lamkel Zé ? On peut donner une circonstance atténuante à Mbokani. Ce n’est pas du tout son style de déconner, de faire n’importe quoi, d’abandonner ses coéquipiers. Chez Lamkel Zé, c’est la routine. Et c’est comme s’il n’avait pas vu que l’arbitre n’avait pas peur de donner une deuxième carte jaune à un joueur peu de temps après lui en avoir montré une première. C’est tout à fait impardonnable, ce qu’il a fait dans ce match. Il a très fort contribué à une catastrophe à plusieurs millions.

J’ai l’impression que ce type, il n’en a jamais assez. Comme s’il avait l’impression qu’il n’était pas encore allé assez loin dans la démesure. Il déconne en semaine ? OK, il remet ça le week-end, il se bat avec Sinan Bolat à l’entraînement et il saute logiquement de la sélection pour le match du dimanche. Mais qu’attend l’Antwerp pour intervenir ? Il y a la possibilité d’une sanction exemplaire, mais non, ce n’est pas ça, la solution. Il faut le virer. Le club a été beaucoup trop coulant par rapport à ses débordements. La saison passée, c’était un gros incident avec Jelle Van Damme. Cet été, encore un dérapage et un séjour dans le noyau B. Maintenant, ceci. Non, c’est incurable dans son cas. Quitte à perdre de l’argent, l’Antwerp doit prendre une décision radicale. Il suffit d’un gars pareil pour faire exploser un vestiaire, c’est beaucoup trop dangereux. Je ne parle pas de ses qualités footballistiques, qui sont évidentes. Mais le foot que tu as dans les pieds, ça ne représente que 50 % de ce qu’il faut pour être un bon joueur. Le reste, c’est la tête, le mental. Sur ce plan-là, Lamkel Zé est complètement à la ramasse. Laszlo Bölöni perdra son crédit d’entraîneur s’il continue à lui pardonner ses écarts.

Pour Didier Lamkel Zé, la déconne, c’est la routine. Une seule solution : dehors.

Je reste sur la même soirée européenne, avec un exemple à l’opposé de celui de Lamkel Zé. La Gantoise a fait le boulot contre Rijeka et jouera les poules de l’Europa League. Dans cette équipe, il y a un joueur dont le mental est un gros point fort : Jonathan David. Il est jeune, il a des grandes qualités de footballeur, mais aussi la tête qui va avec. Il est capable, par moments, de faire la différence sur une phase individuelle, mais la plupart du temps, il choisit l’option collective, il n’essaie pas de se mettre en avant. Il est déjà très adulte. Il se contrôle en permanence, même dans les situations les plus chaudes. Gand va avoir encore beaucoup de plaisir avec lui à court et à moyen terme.

On pourrait aussi s’étendre sur le cas Alexis Saelemaekers. Pendant des semaines, il n’a pas joué. Il aurait pu faire un scandale, crier qu’il avait des qualités et se plaindre qu’on ne lui faisait plus confiance. Au lieu de la jouer à la Lamkel Zé, il est resté dans l’ombre, il a bossé, il n’a rien lâché. Il a fini par convaincre son coach qu’il devait rejouer. Et il a été l’homme de la victoire contre le Standard. Encore un bel exemple de mental.

Tu peux avoir des frasques en début de carrière, ce n’est pas irrécupérable si tu te reprends à temps. Regarde Dodi Lukebakio et Benito Raman, qui n’ont pas toujours été les plus stables dans la tête. Petit à petit, ils ont compris, appris de leurs erreurs. Maintenant, ils sont en Bundesliga à un bon niveau. Deux bons exemples.

Lamkel Zé, un pétage de plombs à plusieurs millions:
© BELGAIMAGE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire