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La nouvelle ère espagnole enfin installée?

Décevante lors des trois dernières grandes compétitions, le public s’impatiente de retrouver la grande Espagne du début des années 2010. À l’aube de se lancer dans sa campagne pour la Coupe du monde 2022, ce soir face à la Grèce, Luis Enrique a insufflé une nouvelle ère au sein de la sélection. Même si celle-ci à tarder à s’installer, elle laisse entrevoir de belles choses à l’avenir.

Éliminés en phase de poule de la Coupe du monde en 2014, battus en huitième de l’Euro en 2016, et au même stade au Mondial 2018. La Roja connait un énorme passage à vide depuis 7 ans maintenant. Ils avaient illuminé l’Europe à partir de 2008, et cet Euro acquis en Autriche et en Suisse. Ils sont ensuite montés sur le toit du football mondial, lors de la coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud. Avant d’atteindre l’apogée de leur ère en 2012, pour l’Euro en Ukraine et en Pologne. À cette époque, ils étaient considérés comme l’une des meilleures nations de tous les temps. L’Espagne disposait des meilleurs joueurs, grâce notamment à la domination barcelonaise de l’époque. En témoigne, le 11 de départ de la finale de 2010, où 6 titulaires étaient Blaugrana. Le fameux « tiki-taka » de Guardiola, avec le Barça, était alors retranscrit avec la Roja de Del Bosque.

La Roja, en 2010, soulève sa première Coupe du Monde.
La Roja, en 2010, soulève sa première Coupe du Monde.© belga

Une transition délicate

Mais toute période de règne a une fin. Lors de la coupe du Monde 2014, l’effectif se fait vieillissant, à court de nouveauté. Même si la plupart brillent en club, la sélection a besoin d’un second souffle, de nouveaux styles de jeu. En phase de poule a lieu la revanche de 2010, face aux Pays-Bas. 7 des 11 titulaires d’Afrique du Sud le sont à nouveau au Brésil. Et le constat fut foudroyant, et sonna la fin de l’ère espagnole. Une défaite 5 buts à 1, et une élimination en poule.

Malgré le désastre, Vincente Del Bosque est maintenu à la tête de l’équipe. Certains cadres s’en vont, d’autres joueurs arrivent, mais la transition met du temps à se concrétiser. L’Euro 2016 se termine en huitième de finale, battu par l’Italie. Là encore le tenant du titre s’écroule. On comprend alors qu’il va falloir du temps, et probablement un nouvel homme à la tête de la Roja. Julen Lopetegui prendra la succession du mythique Del Bosque. Et les résultats avant la coupe du Monde en Russie sont plutôt prometteurs. Malheureusement, Lopetegui lâchera ses hommes, juste avant la compétition, impatient de rejoindre le Real Madrid. Figure du football espagnol, Fernando Hierro les mènera durant le mondial. Mais, encore une fois, à court d’idées tactiques, les coéquipiers de Sergio Ramos s’arrêteront en huitième, battu par le pays hôte russe.

Changement radical avec Luis Enrique

Le moral est alors au plus bas. Mais, rapidement, l’idée d’instaurer un entraineur qui a tout gagné en club fait surface. Le profil de Luis Enrique apparait comme le profil parfait. Auteur du quintuplé à la tête du Barça en 2015, l’espagnol n’a plus entrainé depuis son départ de la Catalogne en 2016. Il impose alors ses idées, et procède à des choix forts. Exit certains joueurs peu performants et vieillissants, comme Piqué, Diego Costa, ou encore David Silva. Et apporte de nouveaux joueurs, qui peuvent provenir aussi des « petits » clubs espagnols, comme Oyarzabal à la Real Sociedad, ou Canales au Betis, fait plus rare auparavant. Les jeunes performants sont immédiatement testés en sélection, à l’image d’Ansu Fati, ou plus récemment Pedri et Bryan Gil. Durant ces dernières années, les joueurs espagnols se sont beaucoup plus exportés dans les championnats italien, allemand, ou anglais. Ce qui permet d’apporter de nouvelles facettes au jeu voulu par Enrique. Et cette nouvelle ère compte déjà un match référence. Le dernier match de la Roja en Ligue des Nations s’est conclu par un résultat historique, face à une des meilleures équipes nationales. La bande à Enrique a laminé les hommes de Joachim Löw, 6-0. Un festival, qui promet peut-être un retour au sommet.

Vincent Attardo (st.)

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