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La « magie » Favre peut-elle opérer aussi en Ligue des Champions?

En Allemagne, Lucien Favre est un magicien! Mais sa formule, qui permet à l’équipe de gamins du Borussia Dortmund de caracoler en tête de la Bundesliga, peut-elle fonctionner aussi en Europe? Début de réponse mercredi à Tottenham.

A vrai dire, ce 8e de finale de Ligue des champions contre le solide 3e de la Premier League n’arrive pas au meilleur moment pour le coach suisse de 61 ans. Euphoriques depuis des mois, ses protégés viennent de concéder trois nuls consécutifs, et d’encaisser six buts sur leurs deux derniers matches.

Pas de quoi paniquer pour Favre, qui avait prévenu plusieurs fois en début de saison: « Il y a beaucoup de jeunes dans cette équipe. Nous avons un gros potentiel de progression technique et tactique, mais ça ne prend pas deux ou trois mois, ça prend beaucoup plus de temps, surtout avec des joueurs très jeunes ».

Son problème, aujourd’hui, est plutôt d’avoir réussi trop vite et trop bien. Dortmund a terminé en tête de sa poule de Ligue des champions cet automne, et mène toujours le championnat avec cinq points d’avance sur le Bayern Munich. De quoi susciter des attentes qui n’existaient pas en début de saison.

– Coup de génie –

Grâce un subtil mélange entre touche personnelle et respect de la culture du club, l’ancien entraîneur de Nice a apporté à Dortmund un équilibre et une fluidité qui lui avaient manqué la saison dernière.

Son football est fait de rigueur défensive, de possession de balle et de liberté laissée aux attaquants inspirés. Et l’incroyable succès de son coaching (Paco Alcacer a par exemple marqué 11 de ses 12 buts comme joker) n’a fait que renforcer son aura de magicien.

Avec un effectif très largement renouvelé en début de saison, il est aussi parvenu à dégager rapidement une ossature. Sa décision d’associer le Belge Axel Witsel et le Danois Thomas Delaney en milieux récupérateurs a même été un coup de génie, tant le duo apparaît désormais comme indispensable à la stabilité de l’équipe.

Le Suisse a aussi tout de suite intégré que la mise en orbite de très jeunes joueurs faisait partie de l’ADN du club. Il n’a jamais hésité à aligner cinq voire six garçons de moins de 23 ans, et a fait un titulaire de la pépite anglaise de 18 ans Jadon Sancho.

– Reus et Alcacer absents –

Cette jeune troupe, qui domine actuellement l’Allemagne, doit dorénavant faire ses preuves dans la phase finale de Ligue des champions, où règnent traditionnellement les cadors européens.

Jusque-là, le Borussia a démontré qu’il tenait la route dans les très gros matches: il a remporté 3-2 en novembre le « Klassiker » contre Munich, après avoir été mené deux fois au score. Et a infligé un historique 4-0 à l’Atletico de Madrid en poule de Ligue des champions, ne s’inclinant que 2-0 au retour en Espagne.

Contre Tottenham, l’absence de plusieurs joueurs clés sera cependant un lourd handicap. Le capitaine et attaquant Marco Reus, âme de l’équipe et dépositaire de ses valeurs mentales, souffre d’un claquage à une cuisse. Le pilier de la défense centrale en début de saison, le Suisse Manuel Akanji, est arrêté par une blessure à la hanche. Le buteur Paco Alcacer sera également indisponible, tout comme les défenseurs Julian Weigl et Lukasz Piszczek.

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