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La corruption hante encore le football italien

C’est cette fois le club de Serie B de Catania qui est impliqué dans des faits de corruption.

Neuf ans après le scandale à grande échelle du Calciopoli, qui avait provoqué la relégation de la Juventus, la corruption hante encore le football italien. Cette fois, c’est le club sicilien de Catane, relégué en 2014 après neuf ans de présence en Série A, qui est dans l’oeil du cyclone. Le 23 juin dernier, sept personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles le président du club, Antonino Pulvirenti.

Pulvirenti, un self made man élu Entrepreneur sicilien de l’Année en 2006 et fondateur de la compagnie aérienne à bas prix Wind Jet (aujourd’hui en faillite), avait racheté Catane en 2004 et l’avait ramené en Serie A en 2006, après une absence de 22 ans au plus haut niveau. Il y a trois ans, le Sicilien vivait encore sur son nuage. Ses joueurs venaient de décrocher la huitième place, égalant ainsi le meilleur résultat de l’histoire du club. Un exploit qui remontait aux années soixante.

Mais la joie fut de courte durée. Relégué en Serie B la saison dernière, le club faillit même se retrouver un étage plus bas. Pulvirenti ne voyait pas cela d’un bon oeil et il ne trouva rien de mieux que de corrompre des adversaires. Catane termina à la quinzième place avec trois points d’avance sur la première place relégable.

Entre-temps, Pulvirenti a admis avoir truqué cinq rencontres en fin de saison. Il affirme avoir payé 100.000 euros par match, à répartir entre différents joueurs qu’il appelait « trains » dans les différentes conversations téléphoniques dont les enquêteurs ont pris connaissance. Grâce à cela, Catane a remporté quatre matches et fait un nul. Pour récupérer son « investissement », il aurait parié de fortes sommes sur ces rencontres. Un chef d’accusation qu’il nie formellement.

La saison dernière, Catane était le club de Jean-François Gillet, qui y était sous contrat jusqu’au 30 juin 2017 mais s’est entraîné avec le FC Malines la semaine dernière. Le troisième gardien des Diables Rouges était arrivé de Torino en janvier. En 2008-2009, alors qu’il évoluait à Bari, en Serie B, il avait été convaincu de trucage de matches. Il avait été suspendu pour 43 mois, sanction finalement ramenée à treize mais qui lui avait tout de même coûté sa place en sélection pour la Coupe du monde au Brésil.

Jusqu’ici, il n’est pas concerné par le dossier Catane. Pulvirenti affirme ne pas avoir tenu ses joueurs au courant de ses manoeuvres de corruption afin d’éviter qu’ils ne parient massivement sur les rencontres concernées.

La Lega Pro, qui regroupe les clubs italiens de D3 et de D4, enquête également sur des matches truqués. Carlo Tavecchio, président de la fédération italienne, a déjà fait savoir que la reprise des championnats de Serie B et de Lega Pro, prévue pour le 21 août, pourrait être reportée afin de permettre le bon déroulement de l’enquête judiciaire. On ne sait pas encore quelle sanction attend les clubs concernés.

Par Benedict Vanclooster

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