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L’impressionnante politique de transferts de Liverpool

Grâce à une politique de transferts rigoureuse, Liverpool est devenu ces dernières saisons l’une des meilleures équipes d’Europe. Ce soir, elle devrait valider son billet pour les demi-finales de la Ligue des champions pour la troisième fois en cinq ans. Analyse.

Après le match aller de la semaine dernière à Benfica, Luis Diaz a pu rentrer en Angleterre avec le trophée de l’homme du match. L’ailier a été un véritable poison pour la défense lisboète tout au long du match. Grâce à une merveilleuse passe décisive et un but important, il a joué un rôle majeur dans la victoire 1-3 de Liverpool. Arrivé l’hiver dernier en provenance du FC Porto, le Colombien a conquis le coeur des fans des Scousers en un rien de temps.

Solde de transfert positif

C’est presque devenu une marque de fabrique de Liverpool ces dernières années. Les nouveaux joueurs deviennent rapidement des maillons importants du noyau de Jürgen Klopp et leurs valeurs marchandes montent en flèche. Si l’on regarde les transferts entrants des cinq saisons écoulées, difficile de trouver de véritables flops. À l’été 2017, Mohamed Salah s’installe à Anfield en provenance d’une AS Roma qui a reçu 42 millions d’euros pour le libérer. Cinq saisons plus tard, l’ailier gauche a inscrit 117 buts en Premier League. Il est ainsi devenu le meilleur buteur africain de tous les temps en Angleterre. Pendant la même période de transferts, l’arrière gauche Andrew Robertson a été acheté à Hull City, club de deuxième division, pour la modique somme de 9 millions d’euros. Depuis lors, l’Écossais est devenu indéboulonnable dans son couloir gauche et s’est érigé comme l’un des meilleurs défenseurs latéraux du monde. Une excellente affaire à tous points de vue.

En janvier 2018, pour attirer Virgil van Dijk , Liverpool doit quasiment payer un montant dix fois plus élevé à Southampton. Mais ces 84 millions d’euros restent cependant un investissement rentable puisque la défense de Liverpool, pas toujours irréprochable à l’époque, est devenue une une forteresse imprenable avec le Néerlandais comme leader. Au cours du même hiver, Liverpool a aussi accepté de céder son attaquant vedette Philippe Coutinho au FC Barcelone pour la somme monstrueuse de 135 millions d’euros. Grâce à la vente du Brésilien, le club a terminé la saison avec une balance des transferts positive de 10 millions d’euros. Et vu le parcours de Coutinho depuis lors, désormais obligé de se relancer dans un club de moindre envergure comme Aston Villa, autant dire que les dirigeants Reds ont eu le nez creux en acceptant de s’en séparer.

Virgil Van Dijk (à gauche) a coûté quasiment 10 fois plus d'argent qu'Andrew Robertson (à droite), mais les deux joueurs sont d'indiscutables réussites pour Liverpool.
Virgil Van Dijk (à gauche) a coûté quasiment 10 fois plus d’argent qu’Andrew Robertson (à droite), mais les deux joueurs sont d’indiscutables réussites pour Liverpool.© iStock

Premier titre de champion en 30 ans

Avant le début de la saison 2018-19, il est devenu évident que Liverpool devait trouver un autre gardien de but pour encore gagner en solidité derrière. Les gaffes de Loris Karius avaient coûté une finale de Ligue des Champions 2018 contre le Real Madrid. L’autre gardien, notre compatriote Simon Mignolet, avait réalisé de bonnes saisons mais n’inspirait pas non plus une confiance extrême au tout haut niveau.

La solution a été trouvée grâce à Alisson Becker. Le Brésilien a quitté la Roma pour la ville portuaire en échange de 62 millions d’euros en juillet 2018. Depuis lors, la question du gardien n’a plus vraiment fait débat dans les travées d’Anfield Road. Cet été là, les milieux de terrain Fabinho et Naby Keita ont aussi solidement renforcé le noyau de Liverpool. Grâce à ces achats qui ont apporté de la qualité, les Reds ont terminé deuxièmes de la Premier League et ont remporté la Ligue des champions.

La période estivale suivante, Liverpool s’est montré beaucoup plus calme sur le marché des transferts. Seul Takumi Minamino a posé ses valises à Anfield en provenance du RB Salzbourg. L’équipe de Jürgen Klopp a misé sur cette stabilité pour réaliser une saison phénoménale. Elle remportait ainsi haut la main son premier titre de champion d’Angleterre en trente ans.

La saison suivante, le champion en titre s’est à nouveau renforcé car les possibilités de rotation au sein de son onze de base n’étaient pas toujours importantes. Thiago Alcántara est arrivé du Bayern Munich, qui venait de soulever la Ligue des Champions et Diogo Jota a été arraché à Wolverhampton en janvier 2020. Liverpool a terminé la saison à la troisième place de la Premier League , parvenant ainsi à se qualifier une nouvelle fois pour la Ligue des champions. À l’été 2021, le talentueux défenseur Ibrahima Konaté a quitté le RB Leipzig pour Liverpool et, en janvier dernier, c’est Luis Diaz qui est venu en droite ligne de Porto.

Aucun transfert raté

Il est interpellant de constater que pas un seul transfert entrant n’a échoué à Liverpool au cours des cinq dernières années. De plus, les nouveaux venus ont besoin de très peu de temps pour s’adapter et ils semblent évoluer dans l’équipe comme s’ils y jouaient depuis des années.

Ce n’est pas le cas parmi les autres mastodontes de la Premier League. A Manchester United, Donny Van De Beek n’a jamais trouvé sa place et a été prêté cet hiver à Everton. Jack Grealish, malgré son titre de transfert le plus cher de l’été 2021, passe plus de temps sur le banc de touche de Manchester City que sur la pelouse et Romelu Lukaku n’a pas réusssi à convaincre depuis son retour à Chelsea pour 115 millions d’euros. Liverpool a dépensé beaucoup moins d’argent que ses concurrents. Depuis 2017, les Reds ont dépensé plus de 500 millions d’euros en transferts. Cela les place à la sixième place de la compétition anglaise. Chelsea et Manchester City ont tous deux dépensé près de 900 millions d’euros et même le rival de la ville, Everton, se trouve plus haut dans le classement que Liverpool. Tout ça pour finalement lutter pour sa survie au sein de la plus haute division du football anglais.

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