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L’Euro 2020 à travers l’Europe pour « renforcer la fête du football ! »

Anthony Planus
Anthony Planus Journaliste

L’Euro 2020 se tiendra pour la première fois à travers toute l’Europe, comme le souhaitait le président de l’UEFA, Michel Platini, qui, moins de six mois après avoir lancé cette idée originale, a réussi jeudi à la faire approuver.

Le comité exécutif de l’instance dirigeante du football européen a donné son feu vert à un Euro éparpillé dans plusieurs grandes villes du Vieux Continent, et non plus organisé par un, voire deux pays, comme c’était le cas jusqu’à présent depuis sa création en 1960.

« Un Euro pour l’Europe », a résumé Gianni Infantino, le secrétaire général de l’UEFA lors d’une conférence de presse. Mais un « Euro pour l’Europe » n’est pour l’heure qu’une feuille vierge selon lui, sur laquelle tout reste à écrire. « La seule chose qui a été décidée est que le concept change. Combien de villes, je ne le sais pas, nous verrons ! », a souligné l’Italien. « Nous voulions prendre l’avis de nos fédérations avant de faire ces choix. La réponse a été extrêmement positive et a abouti à cette décision aujourd’hui ».

Sur les 53 fédérations nationales que compte le continent, seule la Turquie, qui avait fait acte de candidature pour accueillir l’Euro 2020, a fait part de son opposition. Mais elle pourra peut-être se consoler si Istanbul obtient les jeux Olympiques de 2020.

« Bien sûr, M. Senes Erzik, comme la Turquie, qui a déjà essuyé trois échecs, fut un peu déçu de cette décision. Les autres ont vu cela comme la chance d’avoir des matches de l’Euro, de construire un stade, et de renforcer leur propre football », a précisé Gianni Infantino.

« Un pays non qualifié aura certainement des matches de l’Euro »

Pour concrétiser cette idée, l’UEFA a confié à son comité des compétitions d’équipes nationales le soin de lui soumettre des propositions sur le format, les structures du tournoi et le nombre de villes hôtes. Un projet, s’il est prêt, pourrait être adopté dès le prochain comité exécutif de l’UEFA à Nyon le 25 janvier, ou plus probablement lors du suivant le 28 mars à Sofia.

« Le processus de candidature commencera juste après ce comité exécutif. Cela prendra probablement un an. Le choix des villes hôtes est prévu pour le printemps 2014, six ans avant l’évènement », a expliqué le secrétaire général. « Evidemment, le fait que le choix des villes sera fait bien avant les qualifications signifie qu’au moins une ville d’un pays non qualifié aura certainement des matches de l’Euro ».

Plusieurs avantages

La question sur laquelle devront plancher les experts sera aussi de savoir si les équipes qualifiées pourront jouer à domicile ou non, ce qui pourrait être un avantage d’une part, mais aussi jouer sur l’ambiance dans la ville, d’autre part.

Selon l’UEFA, un Euro itinérant offre plusieurs avantages. « Le point principal est de donner à plus de villes, plus de pays la possibilité de participer à cette célébration d’un Euro pour l’Europe », a insisté Gianni Infantino. Pour les pays, c’est aussi un moyen de réduire le fardeau financier de la tenue du tournoi, surtout que la compétition va s’élargir à 24 équipes. Pour les supporteurs, les déplacements entre grandes villes pourraient être aussi plus faciles que lors du dernier Euro.

Pour le secrétaire général, c’est clair: « Je pense que nous allons renforcer la fête du football ! »

Steven Martens (URBSFA) : « une opportunité unique de posséder à nouveau un stade moderne à Bruxelles »

Steven Martens, le secrétaire général de l’Union Belge, a réagi de manière très enthousiaste à l’annonce du comité exécutif de l’UEFA. « Ce projet est très positif pour le football belge. Après l’échec de la candidature belgo-néerlandaise pour le Mondial 2018, ceci est une opportunité plus réduite mais plus réaliste d’accueillir un grand événement de football à Bruxelles, capitale de l’Europe », a-t-il déclaré, indiquant que l’URBSFA voulait poser la candidature de Bruxelles parmi les treize villes hôtes qui seront désignées en mai 2014 pour cet Euro 2020.

« C’est une opportunité unique de posséder à nouveau un stade moderne à Bruxelles, répondant à toutes les normes de confort et de sécurité », selon Martens.

« Maintenant on va faire le tour des instances responsables. Des contacts avaient déjà été pris parce qu’on savait que le projet avait beaucoup de chances de passer, mais maintenant c’est du concret. Nous n’avons pas de temps à perdre. On sera vite en 2014 lorsque la décision tombera et pour l’instant nous n’avons pas de stade à présenter. Mais Bruxelles faisait déjà bien sûr partie de notre plan de développement pour 2020, avec la rénovation de cinq grands stades en Belgique, dont un dans la capitale. A ce niveau rien ne change », a conclu le secrétaire général.

Alain Courtois : « une idée géniale »

Un Championnat d’Europe 2020 dans des villes de plusieurs pays forcera les autorités belges à prendre rapidement une décision sur le devenir du stade Roi Baudouin, a pour sa part affirmé jeudi soir Alain Courtois, premier échevin à la Ville de Bruxelles et ex-cheville ouvrière de la candidature belgo-néerlandaise à l’organisation de la Coupe du monde de football 2018.

« Lorsqu’il m’en avait parlé, j’avais trouvé géniale l’idée de Michel Platini d’organiser la compétition dans plusieurs villes d’Europe. Le choix des villes sera arrêté en 2014. En tant que capitale de l’Europe, il faudrait que Bruxelles soit de la partie », a-t-il expliqué.

Au niveau de la Ville de Bruxelles, il importe de prendre une décision sur le devenir du stade Roi Baudouin dans le contexte du projet Neo de réaménagement du plateau du Heysel, a-t-il rappelé. Il faudra, selon lui, soit une rénovation lourde, soit envisager la démolition et la construction d’un nouveau stade à cet endroit ou ailleurs.

« L’option prise par l’UEFA n’est pas pour nous déplaire. Elle forcera une décision là où pendant des années, certains n’ont rien voulu faire », a-t-il dit. L’accord de majorité communale prévoit de « doter la Ville d’un stade moderne répondant aux normes internationales de confort, de sécurité, en partenariat avec la Région, l’Etat fédéral et le secteur privé (sportif et financier) ».

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