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L’avenir de Joachim Löw à la tête de la Mannschaft remis en question

Au lendemain de l’élimination inattendue de l’Allemagne au premier tour de la Coupe du monde de football, la grande question qui se pose chez les champions du monde 2014 est l’avenir de Joachim Löw, le sélectionneur allemand.

A la tête de la Mannschaft depuis 2006, après avoir été l’adjoint de Jürgen Klinsmann depuis 2004, « Jogi » avait prolongé le 15 mai son contrat avec la fédération allemande (DFB) jusqu’à l’issue du Mondial 2022 au Qatar.

Mardi, à la veille du match décisif contre la Corée du Sud (perdu 2-0), le président de la DFB, Reinhard Grindel, avait confirmé que le coach resterait à son poste « quoi qu’il arrive » dans ce Mondial. « Personne mieux que lui ne peut gérer la reconstruction qui sera indispensable après le Mondial. »

Bien entendu, il n’imaginait pas que l’Allemagne échouerait au 1er tour, du jamais vu depuis l’instauration des groupes au 1er tour. Il faut remonter à 1938 pour voir l’Allemagne être renvoyée à la maison dès le 1er tour (après une défaite 4-2 contre la Suisse).

La pression médiatique en Allemagne ne manquera pas de peser sur la décision qui sera prise.

A la question de savoir s’il restera à son poste, Löw a répondu jeudi soir: « Il est trop tôt pour que je puisse répondre à cette question. Nous avons besoin de quelques heures pour voir les choses clairement. La déception est au fond de moi. Je ne pouvais pas imaginer qu’on perdrait contre la Corée du Sud. Je suis choqué parce qu’on n’a pas réussi. C’est prématuré pour moi de dire quelque chose, je suis incroyablement déçu. Vers où allons-nous nous diriger à partir d’ici ? Nous devons prendre un peu de temps et en parler calmement. »

Reinhard Grindel a ajouté que Löw et son staff technique devront analyser la performance allemande en Russie. « Ils devront nous l’expliquer et ensuite nous en tirerons les conséquences. »

Si elle n’a jamais été éliminée à l’issue de la phase de groupes, avant cette année, l’Allemagne a connu trois éliminations aussi rapides lors d’Euro. A chaque fois, elle a eu comme conséquence le renvoi du sélectionneur national: Jupp Derwall en 1984, Erich Ribbeck en 2000 et Rudi Voeller en 2004.

La Mannschaft subit les foudres de toute la presse allemande

La Mannschaft, qui subit les foudres de toute la presse nationale après sa piteuse élimination dès le premier tour de la Coupe du monde en Russie, sera de retour en Allemagne jeudi en début d’après-midi.

« Sortis! » est le titre le plus en vogue dans la presse allemande qui se désole de la qualité du jeu proposé par le champion du monde en titre sortant.

« Pas de mot! » titre en Une Bild accompagné d’une photo du milieu de terrain Toni Kroos dépité, se tenant les hanches. Le journal populaire le plus lu d’Allemagne ironise ainsi car il avait choisi le même titre près de 4 ans plus tôt après l’extraordinaire victoire des Allemands 7-1 sur les Brésiliens, avec une photo du même joueur, exultant alors. Dans ses pages, le journal parle de « Honte de Kazan ». « Le cauchemar est devenu réalité: le champion du monde 2014 doit rentrer de Russie après seulement 10 jours. Réduit en cendres et décombres », après la défaite contre la Corée du Sud (2-0) qui l’a condamné à la dernière place du groupe.

L’ex-capitaine de l’équipe nationale, Michael Ballack a lui relevé « qu’on peut être éliminé tôt avec une mauvaise équipe, mais pas avec une telle équipe ! ». Un autre ancien capitaine, champion du monde 1990, Lothar Matthäus a lui reproché à l’équipe « son manque d’unité », son « absence de volonté » et « pire encore: elle a fait preuve de suffisance ».

Pour Kicker, il s’agit « d’une défaite collective: il n’y avait pas de véritable équipe en Russie ». « La manière, sans force, sans idée, sans solution dont l’équipe nationale a joué contre le Mexique (défaite 1-0), la Corée du Sud et malgré une victoire tardive aussi contre la Suède (victoire 2-1 à la dernière minute) était inhabituelle et effrayante », explique le magazine sportif.

Comme d’autres journaux, la Frankfurter Allgemeine Zeitung pose la question de l’avenir du sélectionneur Joachim Löw dont le départ pourrait symboliser « un renouveau ». « Que la fête soit finie avant même qu’elle n’ait commencée reste encore supportable – à la seule condition que les stratèges du football allemand reconnaissent les faiblesses actuelles et agissent en conséquence », analyse le journal conservateur.

L’avenir du sélectionneur pourrait d’ailleurs se décider dans les jours à venir en concertation avec la Fédération, selon Bild.

(AFP)

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