« Klopp marque à jamais les clubs qu’il a entraînés »

Ce titre n’a rien à voir avec le match d’hier. Cette chronique a été écrite bien avant. Ni surtout avec le match aller face au Barça. Je ne sais pas encore si Jürgen Klopp est « mort » avec ses idées ou s’il a atteint l’immortalité  » liverpoolienne  » en se qualifiant.

Quoi qu’il soit advenu, il est depuis longtemps et pour toujours dans notre imaginaire. Celui qui nourrit nos plus beaux rêves footballistiques. Klopp marque à jamais les clubs qu’il a entraînés. Il est devenu un label. Une référence qui donne des idées. Qui inspire les gens intelligents. Tels des dirigeants de clubs. Et pas des moindres.

Norwich vient d’être champion de Championship. À lui la Premier League. Quel rapport avec Klopp ? Simple, l’entraineur de Norwich s’appelle Daniel Farke. Il est arrivé en Angleterre en 2017. En provenance de Dortmund. Il y entraînait l’équipe B. Tout comme David Wagner avant de signer à Huddersfield ainsi que son successeur Jan Siewert.

Donc, les trois derniers  » Trainer  » de l’équipe réserve du Borussia ont directement fait le très grand saut vers le championnat le plus riche au monde. Plus que des  » Klopinettes « . La filiation est évidente. L’exemple aussi. Jürgen embellit le jeu mais pas que.

Klopp a une grande qualité très appréciée par les dirigeants. Quand il arrive dans un club, il n’arrive pas avec son petit papier en forme de liste de courses.  » Il me faut six joueurs si vous voulez que je fasse des résultats.  »

Non, il fait d’abord avec ce qu’il a et puis il demandera. Exemple, il arrive à Dortmund et le bilan achat-vente de son premier mercato est de 1,5M? de dépense. Le deuxième 4,7M?. Le troisième 1,4M?.

On résume : pour arriver à détrôner le Bayern, Klopp a dépensé en net 7,6M?… en trois ans. Le tout avec une moyenne d’âge de 22 ans et en sachant que le seul Robert Lewandowski a couté 4,5M?. Vous avez dit rentabilité ? Ce genre de détail donne envie de s’y frotter.

Klopp marque à jamais les clubs qu’il a entraînés. Il est devenu un label.

Wagner, Siewert et Farke sont des apôtres de cette philosophie. Pour le plus grand bonheur de leurs employeurs. À l’image de Dean Hoyle, le président de Huddersfield. Impressionné par le parcours de Klopp avec le Borussia mais aussi de ses premiers mois sur le banc de Liverpool, il décide de se rendre à Dortmund. Pour comprendre.

Il y reste quelques jours et comprend. Et donc il veut le coach de l’époque : Thomas Tuchel. Mais celui-ci a déjà l’ambition des sommets. Le numéro 1 n’est pas disponible ? Pas grave, je prends le numéro 2. David Wagner, qui n’a jamais entraîné une équipe A, est engagé.

Il sera remplacé dans la Rhur par un certain Daniel Farke. On en reparle tout de suite. Après avoir précisé qu’en 18 mois, Wagner fait passer les  » Terriers  » de relégables en Championship à, pour la première fois de leur histoire, la Premier League. Tout ça en n’ayant gagné que 10 des 32 premiers matchs de son règne. Le prix à payer pour faire assimiler le style Dortmund à des footballeurs anglais.

Wagner ne finira pas sa deuxième saison de Premier League. C’est lui qui est allé proposer de céder sa place. Le président a longtemps refusé. Puis cédé. Et donc il l’a remplacé par le coach de l’équipe B de… Dortmund : Jan Siewert. Qui, pour seule expérience avec des adultes, s’était tapé une D4 allemande. De laquelle il fut viré après 10 mois.

Hudderfield ne s’est pas sauvé mais Siewert n’a pas été viré. Non, non. Les joueurs ont demandé qu’il reste. Le président n’avait pas besoin d’être convaincu. Il va donc croiser Daniel Farke. Arrivé à Norwich, lui aussi, sans aucune expérience avec une équipe professionnelle. Et pourtant, il a sublimé le jeu des Canaries qui vont re-siffler sur les pelouses de Premier League.

Il y a beaucoup d’argent en Angleterre mais il y a aussi des idées et de l’intelligence chez les dirigeants. Plus qu’une mode, la filière Dortmund est une assurance de sérieux, d’idées, de dignité d’un football spectaculaire et offensif, de prise de risques, d’audace, de plaisir. Sans jamais oublier le respect du club qui vous emploie.

Alen Terzic est l’actuel entraîneur de l’équipe B de Dortmund. On retient déjà son nom…

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