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Jose Mourinho quitte le Real Madrid

José Mourinho n’a pas réussi son pari avec le Real Madrid: arrivé en 2010, il part en laissant une équipe divisée et sans avoir offert au club « la Decima », la dixième Ligue des champions de son histoire.

Le président du Real, Florentino Perez, qui avait misé sur le
Portugais en payant sa clause de cession de 8 millions d’euros à l’Inter Milan, a annoncé officiellement lundi le départ du technicien, normalement sous contrat jusqu’en 2016.

Au cours de ses trois ans à la Maison Blanche, « The Special One » (tel que l’intéressé s’était défini lors de son passage à Chelsea), arrivé au Real précédé de sa réputation d’entraîneur-miracle, a failli dans sa mission principale: aider les Blancs à remporter une Ligue des Champions qui les fuit depuis 2002.

Le Portugais, qui a lui-même reconnu que son exercice 2012-2013 au Real avait été « la pire saison de sa carrière » repart de Santiago-Bernabeu avec un bagage somme toute (relativement) léger pour lui: un championnat, une Coupe du Roi et une Supercoupe d’Espagne.

L’entraîneur de 50 ans, toujours soucieux de sa réputation, a beau organiser sa propre défense avec des arguments pertinents « avant mon arrivée, le Real n’était plus tête de liste en Ligue des Champions et n’avait plus atteint les demi-finales depuis 2003 »-, il reste tout de même sur un constat d’échec sur la scène européenne.

Bras de fer avec Casillas

Friand de records et ayant à coeur de les souligner, Mourinho
pourra toujours arguer du fait qu’il est devenu le 3e entraîneur -après l’Italien Trapattoni et l’Autrichien Happel- à avoir remporté quatre championnats dans quatre pays différents (Portugal, Angleterre, Italie et Espagne).

La Liga conquise l’année dernière avait même fière allure: un
record de 100 points jamais signé jusqu’alors et 121 buts inscrits, soit plus que le Real de John Toshack en 1990.

Mais derrière ce succès, Mourinho n’a pas réussi à maintenir la dynamique qui l’aurait emmené lui et ses joueurs sur le toit de l’Europe. Lui, d’habitude si réputé pour son excellent rapport avec les joueurs, a fini par perdre l’appui de son effectif lors de cette dernière saison, au point de se mettre à dos une bonne partie de l’équipe et des supporteurs.

Le Portugais, parti en croisade contre ceux qui regimbaient contre
son autorité, aura notamment commis l’erreur d’engager un bras de fer – peu justifié sportivement – avec Iker Casillas, le gardien et
capitaine emblématique des Blancs.

Après l’avoir déjà relégué sur le banc en décembre, Mourinho a
profité de la fracture au pouce gauche du champion du monde et double champion d’Europe pour ne plus le faire jouer jusqu’à la fin de saison, lui préférant l’ex-Sévillan Diego Lopez, arrivé au mercato.

Des choix tactiques hasardeux

Cette décision a provoqué un malaise au sein de l’équipe, malaise qui a sans doute en partie influencé les résultats irréguliers des
Merengue. Signe fort: même le défenseur central Pepe, demeuré
jusqu’ici loyal à « Mou », a demandé à son entraîneur « plus de respect » envers Casillas, ce qui lui a valu de terminer l’année sur le banc.


En janvier déjà, le président Florentino Perez avait dû jouer les pompiers de service après que, selon le journal espagnol Marca, Casillas et Ramos lui eurent communiqué la volonté d’une partie des joueurs de quitter l’équipe si Mourinho restait à la fin de la saison.

Tactiquement non plus, le Portugais n’a pas eu que des choix
heureux quand, au lieu de lancer le meneur de jeu Özil dans l’axe lors de la demi-finale aller de C1 à Dortmund (défaite 4-0), il avait
relégué la perle allemande sur le côté droit, confiant les clés du jeu à Modric.

Copieusement sifflé par une partie du public lors de ses dernières
apparitions, lâché par un président qui pense désormais à l’enjeu de sa réélection en juillet, le natif de Setubal quitte donc le Bernabeu avec un rêve inachevé: devenir le premier entraîneur à gagner trois Ligues des Champions dans trois pays différents. En Espagne, « The Special One » ne sera pas devenu « The Only One ».

Belga

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