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Jean-François Gillet : « Nous, les joueurs, on n’a pas le droit de se cacher »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

On peut être troisième gardien des Diables, sans aucune chance de jouer, et avoir des avis hyper tranchés sur tous les sujets chauds. Dont notre drôle d’aventure française, ses moments forts, ses moments creux, l’élimination sans gloire. La preuve.

Jean-François Gillet à propos de…

…la position de Marc Wilmots :

« Chacun doit prendre ses responsabilités dans des moments pareils. Les joueurs comme le coach. C’est tout un groupe qui a été sorti en quarts de finale, pas seulement un staff. Nous, les joueurs, on n’a pas le droit de se cacher. Marc Wilmots en prend pour son grade, c’est normal qu’on en prenne aussi. »

…la réunion qu’il a organisée après l’Italie :

 » Je sentais que c’était tendu. Pour moi, c’était le bon moment pour le faire. Si j’avais attendu d’avoir joué contre l’Irlande, ça aurait peut-être été trop tard. J’entendais ce qui se disait à l’extérieur, je ressentais que ça faisait des dégâts à l’intérieur du groupe. En tant que joueur le plus âgé du groupe, j’estimais que je devais faire quelque chose, prendre des initiatives. J’étais sûr que ça pouvait être une bonne idée de faire cette réunion. Dès que ça me vient à l’esprit, j’en parle à ceux qui sont près de moi à table, j’en discute avec des joueurs qui sont avec moi dans le hammam. Il y a Eden Hazard, Axel Witsel, Marouane Fellaini, aussi d’autres. Pour moi, ce n’était pas une première. J’ai souvent fait ça en club. Quand j’étais plus jeune, parfois, j’aurais voulu dire des choses. Mais j’étais trop jeune, donc je ne le faisais pas, et par après, je me disais que j’aurais dû me manifester. Ici, c’était mon premier tournoi, peut-être aussi mon dernier, donc je ne me posais plus de questions. Je suis mon feeling. On était à un moment délicat, et comme je sais que j’ai en face de moi des gars réceptifs et intelligents, j’ai agi. Tu ne peux faire ça qu’avec des gars réceptifs. Au fond de moi, je me suis aussi dit : -Ça passe ou ça casse, mais au moins, j’aurai suivi mon instinct. »

…les transferts durant la compétition :

« Tout le monde était dans son tournoi. Ces histoires de transferts étaient éclipsées par les victoires. Rien à faire, les victoires, ça te booste, ça t’aide, tu vis mieux, l’ambiance devient encore meilleure, la confiance monte. Et ça devient comme un rouleau compresseur. Wilmots avait dit avant l’EURO qu’il ne voulait pas entendre parler de transferts mais rends-toi compte ! C’est impossible avec une équipe pareille, avec des joueurs aussi convoités. On a tellement de talents ! Il y a des trains qui passent, tu ne peux pas les louper. On en parlait très peu. On est arrivés à un point où, quand un Diable est transféré dans un club comme Manchester ou Chelsea, on lui dit : -Super, félicitations ! C’est devenu normal. Il y a quelques années, on disait : -Waw, mais c’est pas possible, c’est historique ! »

…le leadership :

 » Kompany, c’est notre leader indiscutable. Il n’est pas là, on essaie de faire sans lui. Il a une certaine façon de s’exprimer, c’est inné. On a maintenant d’autres gars qui savent prendre leurs responsabilités, ils font ça autrement. Surtout, c’est important que chacun reste soi-même. Il ne faut pas essayer de faire comme Kompany. Hazard, c’est un leader naturel par son talent. J’ai connu beaucoup de capitaines qui ne disaient pas grand-chose. Celui qui rentre dedans en se forçant, seulement parce qu’il est capitaine, il fait fausse route. Hazard capitaine, c’est un choix que personne, dans le groupe, n’a discuté. Il grandit dans son rôle, je suis sûr qu’il aura un jour le brassard à Chelsea. »

Par Thomas Bricmont et Pierre Danvoye, à Bordeaux

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