© BELGAIMAGE

 » Je serai champion un jour avec le Standard ! « 

Thomas Bricmont

Après une année galère en Italie, Polo Mpoku nous reçoit sur les hauteurs d’Athènes où il défend désormais les couleurs du Panathinaïkos. Rencontre avec un footballeur qui n’a jamais voulu être un footeux…

Paul-José Mpoku à propos de…

…son passage au Panathinaïkos :  » Ça fait un moment que le coach (ndlr, Andrea Stramaccioni) me veut. Mon agent m’a raconté qu’il voulait déjà m’attirer du temps où il entrainait l’Inter. Et au moins de janvier dernier il m’a appelé pour me dire qu’il me voulait me transférer au Pana. Mais j’ai refusé, je n’étais au Chievo que depuis quelques mois seulement. Et j’avais été opéré de la pommette, on m’a même mis une plaque (ndlr, il sort son smartphone et nous montre son visage tuméfié). Avant ça, j’avais connu aussi une blessure à la cheville. Quand je suis revenu dans le coup, l’équipe tournait bien, elle faisait des résultats. Cet été, j’ai cru recevoir une nouvelle chance, je me sentais bien physiquement. Mais le directeur sportif est venu me trouver pour me dire qu’il avait parlé avec l’entraîneur et qu’il pensait que ce système n’était bénéfique pour moi. Et vu que je voulais éviter une nouvelle saison de galère, je me suis dit qu’il valait mieux partir. Ici, au Pana, je joue la tête, l’Europa League, c’est un club extrêmement populaire, avec des supporters incroyablement passionnés et un coach qui a bâti une équipe pour être champion. »

…un éventuel retour au Standard :  » Ce n’est pas le bon moment. Je ne voulais pas rentrer en Belgique. Je pense que pour progresser, il faut sortit de son cocon, de son confort. Et puis j’ai envie de connaître d’autres expériences, c’est normal je crois. Quand j’ai logé chez William (Vainqueur, ndlr) après mon match à Rome, on a encore parlé de ce titre manqué. On avait tout pour l’avoir : une bonne équipe, une bande de potes, le titre de champion aurait honoré cette génération comme a pu l’être le Standard de Defour, Fellaini, Witsel. Ce titre loupé avec le Standard, ça me reste toujours dans un coin de ma tête. Mais je reste persuadé que je serai champion un jour avec le Standard. Plus tard mais un jour. »

…son échec en Italie :  » L’année passé, on a essayé de changer mon football. Alors que logiquement, on m’a pris pour mes qualités, pas pour être un « joueur de Chievo ». J’ai l’impression qu’on m’a acheté pour le « buzz Mpoku ». Ici, au Pana, on connaît mes qualités, le coach les connaît. Ce qui me reste en travers de la gorge, c’est cette différence de traitement entre l’avant et l’après signature de mon contrat. Quand je me suis fait opérer, je suis resté une semaine en Belgique. Ni le directeur sportif, ni le coach ne m’a contacté pour prendre de mes nouvelles. Même pas un simple: « Alors Polo ça va? ». J’étais aussi un peu esseulé dans le groupe. On était l’équipe la plus vieille d’Europe. Les joueurs étaient sympas, mais ils avaient déjà leurs habitudes. C’était compliqué de s’immiscer dans un tel groupe. Dès que j’avais deux jours de libre, je me rendais en Belgique pour me retrouver avec mes proches. »

…sa foi :  » J’ai « rencontré » Dieu quand j’étais en Angleterre et ça a été un tournant dans ma vie. Ce qui veut dire que beaucoup de choses que je fais aujourd’hui, je ne le fais plus uniquement pour moi mais pour Dieu. Et je crois d’ailleurs que si je n’avais pas la foi, j’aurais pu craquer, ne pas venir à l’entraînement pendant une semaine. Mais comme le raconte la Bible, on ne nous apprend pas être méchant ou gentil mais à être juste. Et donc je fais ce qui est juste, je fais ce que je dois faire. »

…les footballeurs et les footeux :  » Je n’ai jamais envié les joueurs qui sortent en boîte, qui collectionnent les filles. Je m’amuse aussi mais d’une autre manière. (…) L’argent n’a jamais été mon moteur. Mon rêve ça a toujours été d’être footballeur. Ce sont les « footeux » qui pensent voiture, argent, etc. (…) Un footeux c’est celui qui rêve de la vie de footballeur. Alors que le footballeur, il joue parce qu’il aime ce sport depuis tout petit. »

Par Thomas Bricmont, à Athènes

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Paul-José Mpoku dans votre Sport/Foot Magazine

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire