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Hazard, le brassard lui va si bien

Est-ce l’effet du brassard de capitaine qu’il porte depuis le début de cet Euro ? Eden Hazard, supersonique face à la Hongrie, apparaît transfiguré, dans l’attitude et dans le jeu, au point d’avoir disputé à Toulouse son meilleur match avec la Belgique.

« Cet Eden peut nous emmener au paradis ». « Hazard stratosphérique ! ». « Un joueur XXL ». Au lendemain de la prestation quatre étoiles des Diables Rouges face à Kiraly et ses équipiers (4-0), la presse belge s’est logiquement enflammée.

Souvent décevant sous le maillot national, le joueur âgé de 25 ans (et déjà 69 sélections), n’était jusqu’à cet Euro que l’ombre du génie qu’on annonce depuis des années. Son Mondial-2014 au Brésil avait laissé un goût amer malgré un résultat collectif satisfaisant (un quart de finale). Mais depuis quelques semaines, c’est une toute autre histoire.

Hazard agit en leader, demande beaucoup le ballon. C’était déjà évident lors des trois matches de préparation. C’est flagrant à l’Euro où il renaît après une saison qu’il a lui-même qualifiée de « bidon » avec Chelsea. La faute à une blessure et aux difficultés du club londonien.

Dimanche, Hazard a délivré sa troisième passe décisive dans ce tournoi, soit autant que sur l’ensemble de la saison 2015-16 avec les Blues.

Autre chiffre marquant: en seconde période, Eden Hazard n’a donné aucune mauvaise passe. Il a également remporté 93% de ses duels. Le natif de la Louvière a réussi 11 dribbles, soit plus du double des dribbles tentés par la Hongrie (5).

« Parler avec ses pieds »

Sur l’ensemble de la compétition, le capitaine des Diables a réussi 21 de ses dribbles (seulement 3 dribbles loupés). Seul le Gallois Gareth Bale (15), que Eden trouvera sur sa route vendredi à Lille (nord), se rapproche de lui.

Depuis qu’il a hérité du brassard de capitaine, suite au forfait de Vincent Kompany, Eden Hazard a changé d’attitude.

Les observateurs étaient pourtant sceptiques à propos du choix de Wilmots. « Cela va, le brassard n’est pas trop large pour toi ? », avait même plaisanté à l’aube du tournoi le costaud Kompany à qui Hazard avait répondu: « t’inquiète, je vais faire de la muscu ».

Hazard lui-même avait reconnu qu’il n’est pas « toujours pris au sérieux quand (il) parle au vestiaire ». « Je suis le plus chambreur: quand je parle tout le monde rigole », avait-il concédé la semaine dernière. « Eden doit parler avec ses pieds », avait répondu Wilmots.

Et puis, alors que l’ancien Lillois doit pouvoir jouer libéré pour être décisif, ce capitanat n’allait-il pas lui rajouter un peu plus de pression encore ? Depuis dimanche, on sait que la réponse est non.

« Beaucoup de gens ont été étonnés que je donne le brassard à ce petit bonhomme, s’est rappelé Wilmots. Mais ce petit bonhomme, il faut le laisser grandir. Il faut trouver un contexte où il peut s’exprimer. Contre la Hongrie, c’était impossible de lui prendre le ballon. Il a parlé avec ses pieds ».

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