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Finalement, Mkhitaryan ne jouera pas la finale d’Europa League

Arsenal a finalement décidé mardi de ne pas envoyer son milieu de terrain arménien Henrikh Mkhitaryan à Bakou pour la finale de l’Europa League face à Chelsea le 29 mai, « une décision personnelle » du joueur a ensuite souligné son entraîneur Unai Emery, en raison des relations difficiles entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Depuis près de 30 ans, le conflit territorial autour de la région séparatiste du Nagorny Karabakh empoisonne les relations entre les deux pays du Caucase.

Malgré les assurances de Bakou, Arsenal s’est d’abord dit mardi dans un communiqué « très déçu de devoir annoncer qu’ Henrikh Mkhitaryan ne fera pas partie du voyage (en Azerbaïdjan) pour disputer la finale de l’Europa League contre Chelsea ».

« Après avoir examiné toutes les options à notre disposition, nous avons dû prendre la difficile décision de renoncer à ce que je fasse partie du voyage », a tweeté Mkhitaryan.

« Disputer une telle finale est une occasion qui ne se présente pas tous les jours pour un joueur et je dois admettre que c’est un déchirement pour moi de ne pas pouvoir y participer ».

« J’ai parlé ce matin avec Mkhitaryan », a ensuite expliqué Unai Emery, l’entraîneur d’Arsenal. « C’est une décision très personnelle. Il veut jouer et nous aider, mais ils ont parlé, lui et sa famille, et ont décidé de ne pas s’y rendre… Je ne peux pas le forcer à venir avec nous », a conclu le technicien.

La diplomatie azerbaïdjanaise a réfuté toute menace sur la sécurité du milieu international, assurant que des sportifs arméniens avaient déjà participé à plusieurs événements importants.

« Malgré les relations compliquées entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, Mkhitaryan peut jouer la finale », a ainsi déclaré à l’Agence France Presse (AFP) la porte-parole de la diplomatie azerbaïdjanaise, Leyla Abdullayeva, appelant le club anglais à ne pas « mélanger le sport et la politique ».

Bakou et Erevan se déchirent depuis près de 30 ans sur la question du Nagorny-Karabakh, une région à majorité arménienne qui a proclamé son indépendance de l’Azerbaïdjan en 1991 mais qui reste reconnue par la communauté internationale comme faisant partie du Nagorny-Karabakh.

Un cessez-le-feu a été conclu en 1994, après une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, mais aucun traité de paix n’a jamais été signé et des heurts se produisent régulièrement. En avril 2016, une flambée de violence avait ainsi fait au moins 110 morts, des civils et des militaires des deux camps.

Le 10 mai, au lendemain de sa demi-finale victorieuse contre Valence (Espagne), Arsenal avait demandé « des garanties de la part de l’UEFA concernant la sécurité de Mkhitaryan » s’il devait se rendre à Bakou.

Le secrétaire général de la Fédération azerbaïdjanaise de football, Elkhan Mamedov, avait assuré la semaine dernière que Bakou avait « donné à l’UEFA des garanties de sécurité pour Mkhitaryan afin qu’il puisse venir à Bakou »

Malgré les assurances de Bakou et les récentes déclarations de l’ambassadeur d’Azerbaïdjan au Royaume-Uni assurant que Mkhitaryan ne ferait l’objet d’aucune menace s’il se rendait à Bakou, la star et sa famille ont donc estimé qu’elle ne sera pas en sécurité.

En octobre dernier, Mkhitaryan n’avait déjà pas accompagné son club affronter en Azerbaïdjan Qarabag en C3. En 2015, il ne s’y était pas rendu non plus pour disputer un match opposant son précédent club, le Borussia Dortmund, au Galaba FK.

L’absence de Mkhitaryan, l’une des pierres angulaires de la campagne d’Arsenal en Ligue Europa, constitue « une perte dommageable pour l’équipe », a témoigné Arsenal, qui espère, grâce à une victoire face à Chelsea, décrocher en outre son ticket pour la prochaine Ligue des champions.

« Nous sommes très tristes de voir qu’un de nos joueurs manque une finale européenne majeure dans de telles circonstances », a ajouté Arsenal.

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