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Euro 2022 de football féminin: une revanche de la finale perdue en 1984 par les Anglaises ?

La première demi-finale opposera la nation organisatrice et grande favorite de ce championnat d’Europe à la vice-championne olympique suédoise. Un duel qui était celui de la première finale d’un Euro féminin. L’Angleterre prendra-t-elle sa revanche ou la Suède franchira-t-elle le cap avant de peut-être soulever le trophée ?

La première demi-finale de cet Euro féminin mettra aux prises le pays organisateur, l’Angleterre et la Suède, tombeuse de nos valeureuses Red Flames en quart de finale. Bramall Lane, l’antre de Sheffield United, sera le cadre de ce duel alléchant sur le papier entre deux nations importantes du football féminin actuel.

Si l’on se fie qu’aux statistiques, les Lionesses, qui sont en quête d’un premier titre international, ne partent avec les faveurs des pronostics. Sur leurs septs précédentes confrontations avec les Scandinaves, elles ne l’ont emporté qu’à une seule reprise. Les Scandinaves comptent cinq succès et vous l’aurez calculé comme nous, les deux pays se sont quittés une fois sur un partage.

Cependant le contexte de cette demi-finale sera bien différent. Les joueuses locales ont progressé ces dernières années, alors que les Suédoises sont depuis un bon moment l’une des valeurs sûres du football féminin. Sur leurs terres et portées par un public enthousiaste, elles ne craignent personne.

Lors de la phase de groupe, les Anglaises ont empilé les pions à commencer par les huit infligés à la voisine de la Suède, la Norvège. Fortes de leurs quatorze réalisations en trois duels, les Lionesses ont aussi montré qu’elles savaient fermer la porte derrière puisqu’elles n’ont pas encaissé de buts.

En quart, l’Espagne et son beau jeu collectif, malgré les absences de leurs stars Alexia Putellas et Jennifer Hermoso, a bousculé le pays organisateur en prenant l’avance via Esther Gonzalez. Dominées dans la possession et dans le nombre d’occasions, les Espagnoles ont finalement été débordées dans les prolongations après avoir été rejointes au score dans les dernières minutes du temps réglementaire (Ella Toone, 84e). C’est finalement Georgia Stanway, la nouvelle recrue offensive du Bayern Munich, qui allait délivrer la Perfide Albion grâce à une frappe à distance imparable à la 96e minute de jeu.

En quart de finale, Georgia Stanway a libéré l'Angleterre dans les prolongations contre l'Espagne.
En quart de finale, Georgia Stanway a libéré l’Angleterre dans les prolongations contre l’Espagne.© iStock

En face, la Suède n’a pas donné la même impression lors de la phase de groupe. Elle a certes terminé première de son groupe devant les tenantes du titre néerlandaises grâce à une meilleure différence de buts, mais ses joueuses ont alterné le bon et le moins bon, en donnant cependant l’impression de monter en puissance grâce à leur efficacité sur les phases arrêtées.

C’est d’ailleurs l’une d’entre elles, un coup de coin, qui permettra aux Scandinaves d’éviter les prolongations contre des Red Flames qui avaient pliés (Plus de 30 tirs concédés), mais pas rompus grâce à un dernier rempart, Nicky Evrard, au sommet de son art lors de cet Euro.

Définie comme un solide outsider parmi les favorites de la compétition, la Suède, qui est pourtant la vice-championne olympique, possède pourtant les armes pour mettre en danger la nation organisatrice. Ancienne internationale française et consultante pour Canal +, Jessica Houara-d’Hommeaux se montre plutôt élogieuse pour la tombeuse de la Belgique dans un entretien accordé au Parisien. « J’aime beaucoup cette équipe de Suède qui fait peu parler d’elle. Souvent, on ne la cite pas parmi les favoris, mais elle répond toujours présente dans les grandes compétitions. », souligne celle qui a porté le maillot de l’équipe de France à 64 reprises.

Les Scandinaves, qui possèdent une plus longue tradition de football féminin, présentent un sacré palmarès dans les grandes compétitions internationales.

Victorieuses du premier Euro féminin en 1984, justement contre l’Angleterre, les joueuses de Peter Gerhardsson montent en puissance ces dernières années. Troisièmes de la Coupe du monde 2019 en France, finalistes des Jeux olympiques de Tokyo en 2021, elles pointent à la 2e place au classement FIFA.

Elle s’appuie sur des joueuses athlétiques qui arrivent à maturité physique. On peut citer comme éléments importants de la formation suédoise : Kosovare Asllani qui évolue à Milan ou la joueuse la plus capée de l’histoire comme Caroline Seger. C’est donc surtout sur les phases arrêtées qu’il faudra se méfier de cette Suède qui peut s’avérer plus chirurgicale que réellement emballante dans le jeu. Même si elle possède aussi de beaux atouts pour produire un jeu propre et agréable.

En pompière de service, Linda Sembrant (qui gagne ici un duel contre Tessa Wullaert) a éteint les Flames dans les dernières secondes du quart de finale.
En pompière de service, Linda Sembrant (qui gagne ici un duel contre Tessa Wullaert) a éteint les Flames dans les dernières secondes du quart de finale.© iStock

Contre l’Espagne, l’Angleterre n’a pas eu le ballon dans ses pieds aussi souvent que souhaité mais peut se prévaloir de la plus grosse possession de balle moyenne des équipes encore en lice dans la compétition (58 %). Les Lionesses ne manquent pas d’atouts afin de faire vibrer le pays. Le premier est très certainement la présence sur son banc de Sarina Wiegman, l’ancienne coach à succès de Pays-Bas. Invaincue sur les 18 matches qu’elle a dirigés sur le banc anglais, la sélectionneuse des Pays-Bas lors du sacre à l’Euro 2017 s’est signalée par un coaching audacieux mais finalement gagnant en quarts de finale. Alors que sa formation courait après le score, Wiegeman a lancé Toone dans la bagarre. Cette dernière offrira l’égalisation aux Lionesses.

Dans ses rangs, l’Angleterre compte l’inattendue meilleure buteuse du tournoi Beth Mead, qui est bien secondée par Ellen White, la plus fine gâchette de l’histoire de la sélection anglaise. La remuante Lauren Hempest l’atout numéro 1 pour casser les reins adverses.

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