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Euro 2020: l’Allemagne se réveille et dévore le Portugal

Sonnée par sa défaite inaugurale contre la France (1-0), l’Allemagne a magistralement redressé la tête samedi à Munich avec une victoire par KO 4-2 sur le Portugal, qui laisse le groupe F de l’Euro totalement ouvert après le nul des Français (1-1) à Budapest contre les Hongrois.

Les Bleus sont en tête avec 4 points, mais affrontent mercredi dans leur dernier match le tenant du titre Portugais, 3 points, qui aurait pu se qualifier s’il avait gagné à Munich.

La Mannschaft, avec désormais trois points aussi et le vent dans le dos, aura a priori le rôle de favorite à Munich contre la Hongrie (1 pt), mais les Magyars viendront en Allemagne avec une chance de se qualifier en cas de victoire.

« On ne va pas se jeter à l’assaut aveuglément. Nous ne pouvons pas négliger la défense », avait répondu Joachim Löw vendredi à une question sur sa tactique, après avoir déploré le « manque de prise de risques » contre les Bleus.

Morts de faim et d’envie de se racheter, ses joueurs ne l’ont pas vraiment écouté. Ils sont entrés dans le match comme des boulets de canon. On n’avait pas encore joué cinq minutes, et les Portugais avaient à peine touché le ballon, lorsque le latéral gauche Robin Gosens a marqué ce qui aurait pu être le plus beau but de l’Euro – une reprise de volée en ciseaux à l’horizontale dans un angle difficile – si la VAR n’avait pas sanctionné une position de hors-jeu de Gnabry.

Les Portugais contre leur camp

Pendant quinze minutes, le feu d’artifice a continué: Gnabry en déboulé dans la surface, Havertz et Müller de loin, Kroos du point de pénalty, le danger venait de partout et on se demandait combien de minutes tiendrait la défense portugaise.

Et puis le coup de tonnerre, le premier de ce match un peu fou. Sur le tout premier contre portugais, Jota prend la défense allemande de vitesse, sert Ronaldo, qui ouvre le score (0-1, 15e). Explosion de joie dans la tribune derrière le but de Neuer, l’antre des supporters de la Seleçao.

Mais l’Allemagne avait son plan. Tenir derrière, et mettre le feu devant, ce qu’elle avait eu peur de faire contre la France. Les deux buts de la Mannschaft avant la pause ont été marqués contre leur camp par Ruben Dias (1-1, 35e) puis Raphaël Guerreiro (2-1, 39e). Pas par hasard: Dias était sous pression de Havertz, et Guerreiro n’a servi que de bande de billard sur un boulet en retrait de Kimmich.

Enorme Gosens

La pause n’a éteint ni la rage ni l’audace des Allemands. Gosens, l’homme de l’Atalanta Bergame, que l’absence d’ailier nominal dans l’équipe laisse libre de jouer très haut (comme Kimmich à droite) a servi un énième centre tout en puissance, repris victorieusement par Kai Havertz (3-1, 51e). Avant de se récompenser de son match énorme en marquant son propre but, de la tête, sans être rattrapé au vol par la VAR cette fois (4-1, 60e).

Les Allemands ont prouvé qu’ils avaient du coeur. Mais toutes leurs faiblesses n’ont pas disparu par miracle, et notamment leur mauvaise défense sur les coups de pieds arrêtés adverses. Diogo Jota en a profité, pour réduire le score (4-2, 67e). Sans conséquences.

Les supporteurs de Munich, qui ont enfin retrouvé leur voix, attendent maintenant une victoire contre la Hongrie et la qualification pour les 8e de finale.

L’Allemagne en est capable, mais elle ne devra pas oublier qu’au Mondial-2018, elle avait été éliminée au troisième match par une défaite contre… la Corée du Sud (2-0), après une défaite et une victoire. Comme cette année.

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