Jacques Sys

Et soudain, Roberto Mancini n’y connait plus rien du tout

Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine, revient sur le fiasco italien et sur la responsabilité de Roberto Mancini dans cet échec.

Dans le football, les gens sont prompts à juger et à condamner. Après l’échec de l’Italie dans sa quête de qualification pour la Coupe du monde, suite à une défaite plutôt embarrassante contre la modeste Macédoine du Nord, on affirme que le sélectionneur national Roberto Mancini doit démissionner rapidement. C’est de la myopie à l’état pur.

En novembre 2017, l’équipe italienne est déjà en lambeaux lorsqu’elle rate la qualification pour la Coupe du monde en Russie. C’est Roberto Mancini qui a alors jeté les vieux principes du football transalpin par la fenêtre et s’est attaché à la faire jouer avec plus de qualité. Il a clairement montré ce que l’on peut réaliser quand on apporte de la qualité dans le jeu, mais surtout quand on la lie à un plan bien précis. À l’approche de l’Euro, Mancini a testé 73 joueurs et a accordé la possibilité aux jeunes joueurs de se développer. Il a enlevé la rouille d’une équipe en perte de vitesse pour lui fournir un nouveau moteur. Lors de sa nomination, Mancio avait prédit que cette équipe remporterait un titre, et lors de l’Euro, elle s’est réalisée. Tout le monde ou presque a encensé les Italiens à l’époque.

Aujourd’hui, après que l’Italie ait manqué la Coupe du monde pour la deuxième fois consécutive, Roberto Mancini ne s’y connaîtrait tout d’un coup plus du tout en football. Il y a eu beaucoup de possession de balle contre la Macédoine du Nord, il y a eu quelques occasions, mais elles n’ont pas été concrétisées. C’est le problème du football italien. Il manque des opportunistes qui ont fait sa grandeur passée.

Ciro Immobile a inscrit 21 buts en 30 matches pour la Lazio, mais ne parvient pas à se montrer aussi efficace lorsqu’il enfile une liquette au bleu plus foncé que celle de son club. Et si le meilleur de la compétition nationale n’y arrive pas, ce n’est pas dans les autres championnats européens que l’on va trouver le pur finisseur capable de guérir les maux transalpins.

Les buts arrivent de pratiquement toutes les lignes du terrain et il y avait un bon apport du milieu de terrain lors de l’Euro. L’entrejeu n’a pas brillé contre la Macédoine du Nord à l’image d’un Jorginho, pièce maîtresse du sacre européen, mais qui bafouille quelque peu son football depuis quelques mois. Ses partenaires ne semblent pas non plus jouer avec le même entrain qu’il y a huit mois. Dès lors, faut-il blâmer Roberto Mancini pour cela ?

Le président de la Fédération Gabriele Gravina a déclaré qu’il espérait que son sélectionneur, qui avait prolongé voici peu son engagement jusqu’en 2026, restera en place. Il croit pleinement dans le projet proposé. Preuve qu’il reste des managers qui ne se laissent pas emporter par les émotions et qui sont capables de garder la tête froide pour faire preuve de rationnalité dans les moments difficiles.

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