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Entretien avec Yannick Carrasco: « En Belgique, on préférera toujours me critiquer »

Le chouchou de Diego Simeone en club est aussi la tête de turc préférée des Belges. Comment un homme qui a déjà mis la Liga deux fois à ses pieds reste une énigme chez nous. Rencontre avec un génie incompris. En Belgique.

Contre le Barça ( 1-0, le 21 novembre dernier), tu as joué pour la première fois en club à cette fameuse position de piston gauche à laquelle Roberto Martinez t’aligne si souvent avec les Diables. Une prestation récompensée par le but de la victoire. Est-ce que tu te verrais t’épanouir durablement à cette position-là en club?

YANNICK CARRASCO: Je vais vous dire une chose. Et c’est ça que je trouve parfois un peu triste. Ici, en Espagne, tout le monde m’a félicité pour ce but, pour le petit pont que je mets à Marc-André ter Stegen, pour mon match dans son ensemble. Et en Belgique, j’ai entendu: Oui, mais c’est la faute du gardien… Vous savez, je suis fier d’être Belge, mais pourquoi vouloir mettre en avant la faille du gardien plutôt que de me féliciter? Parfois, je me dis que si ça avait été un autre joueur à ma place, on aurait crié au génie. Remontrer cent fois les ralentis et à la limite, ne même pas parler du gardien. Mais parce que c’est Yannick Carrasco, on va plutôt pointer ce qui ne va pas. Je ne crois pas être un petit gamin de merde, je crois être quelqu’un de respectueux, je suis même bilingue français-néerlandais, mais on préférera toujours me critiquer. Pourquoi ne pas se réjouir quand je fais quelque chose de bien?

Tu fais sans doute référence ici à ton match en Angleterre, lors de la défaite des Diables à Wembley en octobre (1-2, le 11 octobre), où tu es l’un des meilleurs sur le terrain, mais où on a surtout retenu tes deux ratés face au but…

CARRASCO: Par exemple, oui. Je constate qu’il y a les chouchous et ceux qui sont dans le collimateur des journalistes. Mais j’ai l’habitude depuis le temps, et je ne crois pas que c’est maintenant que ça va changer. Le problème, c’est qu’on écrit certaines choses dans les journaux et que ça créé une mauvaise image de moi. C’est comme quand un joueur qu’on ne voit pas de la rencontre marque un but et qu’on ne parle que de lui le lendemain. Pour des gars comme moi qui travaillons beaucoup, parfois dans l’ombre, c’est évident que, parfois, ça agace.

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