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Du Bayern à Schalke via Wolfsburg: le bilan alternatif de la Bundesliga

Des records, une résurrection, et encore des records, mais beaucoup moins flatteurs: c’était la version 2020-2021 de la BuLi.

Flick & Co font la loi

Si voir le Bayern Munich triompher en Bundesliga devient presque banale, la performance n’en reste pas moins bluffante. Un neuvième titre consécutif qui, une fois encore, ne souffre d’aucune discussion. Fair-play, les ouailles d’Hans-Dieter Flick avaient pourtant prévenu tout le monde.

Fin août, un coup de casque de Kingsley Coman élève le Bayern sur le toit d’une Champion’s League qu’ils auront écrasée de bout en bout. Un sixième trait inscrit sur une ardoise européenne qui commencer à peser. A peine le temps de digérer pour l’ogre allemand que le menu Bundesliga arrive sur la table. L’entrée est une spécialité de Gelsenkirchen. Affamés, les bavarois gobent Schalke en huit bouchées. L’appétit de toute la concurrence est coupé.

Arme de destruction massive, l’artillerie offensive munichoise a, une nouvelle fois, fait beaucoup de dégâts. Malgré les blindages adverses parfois très renforcés, 99 roquettes auront touché leur cible. 41 d’entre elles viennent uniquement du tireur d’élite polonais, Robert Lewandowski. Impliqué dans la moitié des buts de son équipe, Lewa marche sur l’eau. Et coule Gerd Müller.

Autour de son buteur attitré, le danger vient de partout. Une diversité offensive qui déséquilibre n’importe quel bloc adverse. Si la fusée Alphonso Davies dynamite un côté gauche supersonique, Thomas Müller a placé ses partenaires 18 fois sur orbite cette saison. Meilleur passeur de Bundesliga pour la deuxième fois consécutive, Müller confirme son retour en grande forme depuis que l’ex-adjoint de la Mannschaft est aux commandes.

Mais cet été, le coach allemand quittera le camp bavarois. En deux ans, Flick a mis tout le monde à l’amende. Deux Bundesliga, une Ligue des Champions, une Pokal, une Supercoupe d’Allemagne, d’Europe et un championnat du monde des clubs. Excusez du peu. Si son successeur pourra difficilement faire mieux, Julian Nagelsmann aura l’occasion de rentrer directement dans l’histoire. Jamais un club n’a remporté le championnat dix fois consécutivement. Le Bayern n’en a jamais été aussi proche.

La faim de Loup du VFL

Passé tout près de la relégation il y a trois ans, Wolfsburg poursuit sa prometteuse remise en forme. Au terme d’une saison rondement menée, le VFL va regoûter à la plus belle des compétitions européennes. Une Ligue des Champions qui devrait permettre au club de garder ses pépites, socles d’un succès bien préparé.

Deuxième meilleure défense de Bundesliga, l’organisation des troupes d’Oliver Glasner est intraitable. Du 19 janvier au 27 février 2021, soit durant huit matches, l’arrière-garde des Loups n’encaissera pas un but. Une solidité incarnée par Maxence Lacroix. Le jeune défenseur français, transféré de Sochaux contre un million d’euros cet été, aura disputé trente matches cette saison. C’est plus que sur l’ensemble de sa carrière avant son arrivée en Allemagne. Véritable roc, Lacroix a cloué le bec de tous les observateurs. Robuste, comme en témoignent ses 2,2 interceptions par matchs, le français se montre également très mature en commettant moins d’une faute par match.

L’autre révélation se nomme Ridle Baku. Autre bonne pioche de la cellule scouting, le joueur allemand peut jouer aussi bien latéral qu’ailier. Une polyvalence qui lui a permis d’être titulaire à chaque match cette année hormis pour la réception d’Augsburg début octobre. Très propre défensivement avec une seule carte à son actif, Ridle apporte Baku offensivement. Six buts et six assists qui font de lui l’homme le plus décisif de l’équipe derrière l’inamovible Wout Weghorst.

Le Néerlandais se positionne en chef de meute d’une attaque des Loups diablement efficace. Dans un 4-2-3-1 qui lui convient à merveille, Weghorst se régale de centres venus de toutes parts. Avec vingt buts et neuf assists, il claque la saison la plus prolifique de sa carrière. Homme de rectangle hors pair, les vingt roses de l’attaquant ont toutes été plantées dans le jardin des 18 mètres.

Schalke doit une revanche à ses supporters

Figure emblématique du football allemand, Schalke 04 évoluera l’année prochaine en deuxième division. Après avoir passé trente ans au sein de l’élite, c’est une page historique de Bundesliga qui se tourne. Un fiasco pourtant prévisible au vu des performances de l’équipe l’an dernier.

Janvier 2020. A la suite d’un premier tour honorable, les Königsblauen sont confortablement installés dans le top 5. Une qualification européenne devient la priorité d’un club qui semble s’être relevé très vite d’une campagne précédente morose. La suite sera beaucoup moins rose pour les hommes de David Wagner. Ils ne goûteront plus qu’une fois à la victoire lors du second tour. Pire, ils ne gagneront plus un seul match en championnat avant 2021.

Le bilan de 7/51 est affligeant. La première victoire de la saison arrive le 9 janvier. Un succès net et sans bavure, 4-0 face à Hoffenheim, qui permet au club de Gelsenkirchen de ne pas égaler le record du nombre de matchs consécutifs sans victoires en Bundesliga détenu depuis la saison 1965-1966 par le Tasmania Berlin. Un « exploit » qui ne changera rien. Schalke quittera l’élite allemande fin avril. Par la petite porte, seize maigres points au compteur.

Si le club est à l’agonie sportivement, ça ne se passe pas mieux en dehors du terrain. Les dirigeants nous ont offert une valse des entraineurs inédite. Cinq hommes différents se sont assis sur le petit banc depuis Septembre. David Wagner, Manuel Baum dont le contrat aura duré 80 jours, Huub Stevens, Christian Gross et Dimitrios Grammozis. Le plus inquiétant reste la situation financière. Etouffé par une dette de 217 millions d’euros, rien ne dit que le club de la Ruhr aura les moyens de respirer l’air frais de Bundesliga à nouveau.

Par Valentin Raskin

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