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Dries Mertens : joker malgré lui

Dries Mertens est le plus décisif à Naples depuis plusieurs semaines mais ça ne suffit pas à lui assurer une place de titulaire

Ce n’est pas que Carlo Ancelotti, l’entraîneur de Naples, n’apprécie pas Dries Mertens. À peine embauché, l’entraîneur a téléphoné à Dries pour lui demander de ne pas utiliser la clause de départ de 28 millions stipulée par son contrat. Mertens est resté.

C’est une bonne nouvelle pour le club napolitain. Pourtant, même s’il a marqué le but de l’égalisation contre l’AS Rome la semaine passée, Mertens n’est pas heureux. À l’issue de la rencontre, il a déclaré qu’il aurait préféré être titularisé pour ce match si important.

Jusqu’à présent, le Diable Rouge est plus souvent monté au jeu qu’il n’a été aligné d’emblée. Ancelotti ne lui a pas porté grief de cette sortie. « Je trouverais plus grave que Dries soit satisfait d’une place sur le banc », a répliqué sèchement le fils d’agriculteurs d’Émilie. Case closed.

Ancelotti apprécie beaucoup les qualités de Mertens. Las, il possède un autre avant, d’une valeur sportive et financière encore plus élevée. L’homme dont la blessure aux ligaments, il y a deux ans, a permis à Mertens de s’imposer en pointe au sein de l’équipe dirigée par Maurizio Sarri.

Depuis, le Polonais Arkadiusz Milik, qui s’est ensuite gravement blessé à l’autre genou, a retrouvé sa forme et l’a prouvé pendant la préparation et les premières journées de championnat, alors que Mertens avait repris du collier avec un peu de retard, ayant bénéficié de congés supplémentaires à l’issue du Mondial.

Dès le début du championnat, donc, le joueur le plus déterminant de Naples durant la saison passée n’a plus eu sa place dans le onze de base. Ancelotti a entamé l’exercice avec le 4-3-3 qui a valu tant de succès à Sarri les deux années précédentes. Il a aligné neuf des onze noms régulièrement repris par son prédécesseur. Seuls le gardien et l’avant-centre ont changé.

En fait, Dries Mertens (31 ans), auteur de 95 buts en six saisons à Naples, dont 72 en Serie A avant le week-end passé, évolue depuis deux ans dans l’ombre de Milik, bien que ses statistiques soient meilleures, même cette saison, avec un but toutes les 133 minutes contre un toutes les 232 minutes pour le Polonais, toutes compétitions confondues.

Mais le propriétaire du club, Aurelio De Laurentiis, a exprimé à plusieurs reprises, dans le passé, son mécontentement quand l’entraîneur laissait un Milik en forme sur le banc. C’est qu’il a versé 32 millions à l’Ajax il y a deux ans pour acquérir le Polonais et il compte bien revendre l’avant, qui n’a que 24 ans, avec un joli bénéfice.

Pour ça, encore faut-il qu’il joue et ce n’est possible qu’à l’avant-centre. Mertens peut en principe se tirer d’affaire sur le flanc mais il est confronté à Lorenzo Insigne, un Napolitain fatalement adoré par les supporters, à gauche, et à droite, il est barré par l’Espagnol José Maria Callejon, un modèle de régularité depuis plusieurs saisons.

La semaine passée, Ancelotti a annoncé qu’il allait faire tourner son noyau, sachant que Milik a besoin d’être approvisionné par les flancs alors que Mertens est meilleur entre les lignes.

Par Geert Foutré

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