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Dirar et Ferreira-Carrasco :  » Ici, t’es dans un autre monde ! »

Thomas Bricmont

C’est l’histoire d’un gamin devenu adulte avant l’âge et d’un « grand-frère » métamorphosé. Rencontre à Monaco avant leur quart de finale de Ligue des Champions face à la Juve.

Nabil a été important dans ton évolution ?

Yannick Ferreira Carrasco : Bien sûr. En jeunes, je n’avais pas le permis, et donc il me ramenait souvent à la maison, il m’évitait de reprendre le bus. Et quand je suis passé pro, il s’est occupé de moi afin que je ne me sente pas seul dans le groupe. Je crois qu’il s’est reconnu en moi et il voulait m’éviter de faire les mêmes conneries qu’il avait pu faire à l’époque. Il m’a donné aussi beaucoup de conseils.

Nabil, tu as connu un tout autre parcours…

Dirar : Je n’ai pas évolué dans le même monde. A 18 ans, j’évoluais à Diegem en D3 sans pression, sans argent en jeu. A Bruges, ce fut totalement différent, je n’ai pas eu d’encadrement, de gens pour me soutenir, j’étais livré à moi-même. Voilà pourquoi j’ai eu quelques soucis. En tout cas lors de mes deux premières saisons. Par après, je me suis marié, tout a été beaucoup mieux pour moi, je me suis stabilisé. Et ça se voyait sur le terrain. J’étais plus calme, plus serein. J’étais devenu responsable.

En Belgique, tu n’as jamais vraiment fait l’unanimité. Comment l’expliques-tu ?

Dirar : J’ai traîné longtemps une mauvaise image, celle d’un bad boy. Et je le regrette vraiment. Aujourd’hui, je suis une autre personne, un gars tranquille.

Qu’est-ce que tu as changé ?

Dirar : Tu sais, quand tu ne t’attends pas à devenir joueur de foot professionnel et que du jour au lendemain, t’as de l’argent, des femmes, des voitures, tu pètes un peu les plombs. Je parle là de mes débuts à Bruges.

Yannick, tu es parti pour l’étranger, seul, à 16 ans. As-tu le sentiment d’avoir grandi très vite ?

Carrasco : Oui, j’ai dû m’assumer. A Genk, déjà, j’avais quitté mon cocon familial puisque je vivais en famille d’accueil. Je suis quelqu’un de solitaire, qui n’a pas de problème à se débrouiller. Mais à l’inverse, je suis quelqu’un de sociable, j’aime bien quand il y a du monde à la maison par exemple.

Pour toi aussi, le bling-bling monégasque n’a pas dû être facile à gérer ?

Carrasco : Ici, t’es dans un autre monde et tu peux facilement être influencé par l’extérieur. Mais j’avais toujours en tête l’objectif de réussir. Et quand c’est le cas comme maintenant, je n’oublie pas de m’amuser quand le calendrier le permet. Mais vu qu’on a match quasi tous les trois jours, c’est compliqué de sortir.

Tu n’as jamais eu le sentiment de te perdre quelque peu ?

Carrasco : Non. Je profite de ma jeunesse mais on va dire que je ne fais pas de boucan…

Par Thomas Bricmont, à Monaco

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