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Derrière les champions du monde, les jeunes peinent à confirmer

L’Allemagne s’est-elle réjouie trop vite de la montée en puissance d’une « nouvelle génération » ? Les matches de préparation ont en tous cas montré que la Mannschaft, qui accueille l’Arabie Saoudite vendredi soir à Leverkusen, ne peut absolument pas se passer de ses cadres champions du monde 2014.

L’an dernier en Russie, le triomphe d’une équipe « B » en Coupe des confédérations avait suscité l’euphorie: sans les Hummels, Boateng, Kroos et autre Müller, l’Allemagne avait remporté le tournoi et fait émerger de nouveaux talents.

Soucieux de garder les pieds sur terre, le sélectionneur Joachim Löw avait alors mis en garde: « Nous avons certes des joueurs qui ont emmagasiné beaucoup de confiance, mais pour ces joueurs le travail ne fait que commencer (…) Se hisser au sommet et à un niveau de classe mondiale représente un autre défi. »

Un an plus tard, le verdict du terrain lui a donné raison. Samedi dernier, une Mannschaft expérimentale s’est fait totalement bousculer en Autriche (1-2) — 5e match consécutif sans victoire — et la question de la qualité du banc est revenue au premier plan.

Lors des rencontres amicales de novembre contre l’Angleterre (0-0) et la France (2-2), et plus encore contre le Brésil en mars (défaite 0-1 à Berlin), les lacunes des potentiels remplaçants pour le Mondial étaient déjà apparues.

« Les champions du monde sont irremplaçables, et le fossé derrière eux est actuellement large », constatait jeudi le magazine Kicker, la Bible du football allemand.

– Boateng apte, Özil touché –

Löw, qui a conduit l’Allemagne dans le dernier carré de tous les tournois depuis sa prise de fonction en 2006, répète qu’il n’est pas inquiet. Mais il a retenu neuf « Brésiliens » dans son groupe, dont sept sont des titulaires indiscutables: Neuer, Boateng, Hummels, Kroos, Khedira, Özil et Müller.

Jérôme Boateng, victime d’un problème musculaire en fin de saison avec le Bayern, est désormais apte à jouer, et une décision sur sa participation contre l’Arabie Saoudite sera prise jeudi soir, a assuré Miroslav Klose, l’ex-star de l’attaque désormais entraîneur-assistant de Löw.

Mesut Özil, touché à un genou contre l’Autriche, sera pour sa part ménagé, mais sa participation au Mondial n’est pas menacée, selon l’encadrement de la Mannschaft.

« Notre génération est juste au bon âge, à son zénith pour ainsi dire », savoure ainsi Mats Hummels, l’élégant pilier de la défense centrale.

« Dans cette ossature de champions du monde, si elle tient », commente Kicker, « des joueurs comme Timo Werner (avant-centre), Julian Draxler (milieu offensif), Joshua Kimmich ou Jonas Hector (latéraux) peuvent grandir et apporter leur pierre à l’édifice. Mais le banc donne clairement des motifs d’inquiétude ».

Goretzka, Rudy, Rüdiger, Süle, Brandt et les autres, révélés au monde par la Coupe des confédération 2017, devront élever leur niveau s’ils veulent sortir de l’ombre et s’installer à la place des héros du Mondial-2014.

Pour prévenir les états d’âme de ceux qui feront banquette, Joachim Löw a martelé durant le stage de préparation qu’un Mondial ne pouvait se gagner qu’à 23. Puis, en guise de motivation, il a rappelé que le but qui a donné la victoire à l’Allemagne en finale contre l’Argentine en 2014 fut l’oeuvre de deux remplaçants, Götze marquant sur un centre de Schürrle.

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