© iStock

De Bruyne vu par la France: « Un dealer de caviars à Manchester City »

En égalant le record de passes décisives sur une saison de Premier League de Thierry Henry (20), Kevin de Bruyne a montré qu’il arrivait à son apogée et qu’il sera l’atout principal de Manchester City dans sa quête de gloire européenne, analyse l’AFP.

Il « voit des passes et des actions que des humains normaux ne peuvent pas voir », avait dit de lui Pep Guardiola en décembre, après une victoire facile (3-0) contre Arsenal, au cours de laquelle il avait encore régalé son partenaire Raheem Sterling, tout en inscrivant lui-même un doublé.

Samedi, à Lisbonne, Lyon ne pourra rien espérer s’il n’arrive pas à neutraliser l’imprévisible milieu belge, ce que n’était pas arrivé à faire le Real Madrid en huitième de finale.

A Santiago Bernabeu, à l’aller, il avait fait danser Federico Valverde, Dani Carvajal et Raphaël Varane dans la surface de réparation, avant de déposer un centre aveugle sur la tête de Gabriel Jesus pour l’égalisation, puis de transformer le penalty de la victoire (2-1).

Au retour, même si deux bourdes de Varane ont fait basculer le match, il avait créé autant d’occasions nettes à lui tout seul (8) que le Real Madrid.

À 29 ans, de Bruyne n’a jamais semblé aussi fort, même si sa réputation de passeur de génie n’est plus à faire.

« Un GPS dans les pieds »

Lorsqu’il évoluait à Wolfsburg, en 2014/2015, il avait délivré 21 offrandes en Bundesliga, deux ans plus tard, à City, il avait ouvert 19 fois le chemin des filets à ses coéquipiers puis encore 16 fois l’année suivante.

Sa marque de fabrique, ce sont ces centres tendus et fuyants à ras de terre qui prennent la défense à revers et trouvent l’attaquant au deuxième poteau.

Car voir ce que les autres ne voient pas n’est pas suffisant. De Bruyne, c’est aussi un pied – et même deux en fait – d’une qualité rare qui lui permettent les trajectoires les plus osées.

« En fait, c’est comme s’il avait un GPS dans les pieds (…) Kevin, il peut tuer six adversaires avec une seule passe ! », s’était émerveillé récemment Michel Ribeiro, l’un de ses entraîneurs quand il était adolescent, à Genk, dans un article de France Football.

Ce don incroyable, pour lequel il a énormément travaillé, s’est encore épanoui sous les ordres de Guardiola

« Pep lui a donné une nouvelle façon de voir les choses, une nouvelle façon de contrôler le match. Maintenant, il comprend le terrain, son équipe, ce football exigeant et global qui relie les différentes parties de l’équipe par la passe et le mouvement », avait témoigné Mikel Arteta, alors adjoint de Guardiola, dans le livre « Pep’s City ».

Futur capitaine de City?

Son coach, s’il apprécie sa polyvalence qui lui permettent de jouer milieu défensif, relayeur ou meneur de jeu, le préfère plus près du but.

« Quand il peut penser plus à l’attaque et moins à la défense, c’est beaucoup mieux », avait jugé le Catalan, toujours en décembre.

De Bruyne a d’ailleurs ajouté 13 buts à ses 20 passes cette saison en championnat, ce qui a fait de lui le joueur le plus décisif de Premier League et le meilleur buteur parmi les milieux de terrain.

Il a surtout réussi à canaliser le tempérament volcanique d’un joueur capable d’exploser face au sentiment d’injustice et d’ignorer aussi les convenances, comme ce fameux « je m’en bats les c… » lâché en direct à un journaliste belge qui posait une question sur le niveau de jeu moyen de la Belgique lors du premier tour de l’Euro-2016.

Plusieurs fois porteur du brassard cette saison, en l’absence de David Silva, il pourrait bien succéder à l’Espagnol, en fin de contrat, comme capitaine.

« Il est évident qu’il a compris qu’il ne s’agit pas seulement pour les joueurs d’aller sur le terrain et de bien jouer, mais qu’il faut aussi prendre un peu des responsabilités. C’est une personnalité forte, toujours prêt à de nouveaux défis », avait expliqué Guardiola, et remporter la C1 avec City est certainement le plus grand de tous.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire