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De Boer : « A l’Inter, quand on gagne, on se fait vite des amis »

« Je veux donner une identité au football de l’Inter et c’est aussi ce qu’on attend de moi ». Rencontre avec Frank de Boer à Milan.

Chaque entraîneur qui change de club y est confronté : il veut obtenir du succès en peu de temps mais il sait qu’il lui faudra du temps pour inculquer ses idées. Dans un grand club ambitieux de Série A, cet aspect est encore plus présent. « On n’a jamais beaucoup de temps au plus haut niveau mais il nous faudra quelques mois pour être au point physiquement et tactiquement.

Je veux donner une identité au football de l’Inter, c’est aussi ce qu’on attend de moi. Nous voulons une équipe qui presse haut, qui attaque et défend en bloc. Soit en 4-3-3, soit en 4-2-3-1, cela dépendra aussi de l’adversaire. Nous voulons pouvoir maîtriser différents systèmes, ce qui nous permettra d’en changer en cours de match. »

Il y a quelques années, vous disiez que vous ne vous voyiez pas entraîner en Série A.

De Boer : Depuis, les choses ont évolué dans le bon sens. Le football italien est reparti versles sommets. La Juventus fait à nouveau partie des grands clubs internationaux, l’Inter et l’AC Milan ont de nouveaux propriétaires, Naples et la Roma ont beaucoup progressé. Le sommet de la pyramide est de plus en plus large et c’est bon signe pour le football italien. Depuis quelques années, le jeu est de plus en plus soigné. Avant, je n’avais jamais vu GianluigiBuffon oser donner le ballon à un défenseur lorsqu’il était mis sous pression. Aujourd’hui, il le fait le plus souvent possible. Je crois que les Italiens se sont regardés dans le miroir et en ont conclu que les choses devaient changer. De plus en plus de clubs de Série A jouent en équipe. Avant, ils dépendaient d’un ou deux joueurs qui devaient faire la différence. Ils étaient isolés en pointe dans des équipes qui s’appuyaient avant tout sur une défense fermée. C’est quelque chose qu’on voit de moins en moins.

A l’Ajax, les supporters veulent que l’équipe gagne en jouant bien. Qu’en est-il ici?

De Boer : Ici, quand on gagne, on se fait vite des amis. Pour ce qui est de la manière, les gens sont moins critiques qu’à Amsterdam.

Cette approche différente signifie-t-elle que vous allez devoir changer votre façon de travailler?

De Boer: Je ne pense pas. Je veux que l’Inter domine mais sans être naïf. On peut voir du football attractif en Italie également mais il faut d’abord que l’équipe soit bien organisée défensivement. Aux Pays-Bas, c’est un concept qui est souvent vu de façon négative, on prend ça pour de l’anti-football alors qu’une bonne organisation défensive permet de récupérer le ballon plus rapidement et donc de repartir plus vite vers l’avant. Pour moi, c’est positif, surtout si on parvient à récupérer ce ballon sur la moitié de terrain de l’adversaire. Alors, on met celui-ci dos au mur et on produit un jeu offensif.

L’ambition du club est de terminer dans le top 3. Est-ce réaliste?

De Boer : Je pense que oui. L’Inter veut retrouver les sommets européens. Pour cela, il doit jouer en Ligue des Champions. Ce ne sera pas facile car il faudra tenir compte de la Juventus, de la Roma, de Naples et de la Lazio. Sans oublier l’AC Milan, la Fiorentina qui revient bien et Sassuolo, qui s’est glissé parmi les outsiders. On peut penser que la Juventus finira dans le top 3. Reste donc au moins six clubs pour deux places. C’est un défi difficile mais intéressant et qui me correspond parfaitement.

Par Simon Zwartkruis, envoyé spécial à Milan

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