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Dans l’ombre du Roi-Soleil : comment le FC Versailles, demi-finaliste de la Coupe de France, a été embarrassé par le célèbre château

La belle aventure du FC Versailles en Coupe de France s’est achevé en demi-finale ce mardi soir contre l’OGC Nice. Une demi-finale qui n’a pas pu se jouer ni à domicile ni au Parc des Princes, ce qui était l’intention initiale. La faute à un château prestigieux vieux de 350 ans qui lui a mis des bâtons dans les roues.

Le château de Versailles couvre une superficie totale de 8 millions de mètres carrés et attire 20 millions de visiteurs chaque année. Selon les historiens contemporains, son coût est évalué entre 200 et 300 milliards d’euros. Ce ne sont là que quelques chiffres qui résument l’imposant édifice qui a fait la renommée du Roi-Soleil Louis XIV.

Peut-être l’avez-vous déjà visité pour apprécier la splendeur de la galerie des glaces ou pour passer une journée à vous perdre dans les gigantesques jardins ?

Mais saviez-vous aussi que le village de Versailles possède aussi un club de football ? Le FC Versailles possède le statut amateur et évolue en quatrième division française. Il vient de réaliser, comme pas mal d’autres petits poucets dans l’histoire de la compétition, une campagne de rêve en Coupe de France où il n’a été sorti qu’au stade des 1/2 finale. Lors des 1/8e de finale, le duel contre Toulouse devait se jouer un samedi à 16h15 dans le petit stade de Montbauron, l’antre du club versaillais qui peut accueillir 6200 personnes. Mais la Fédération française de football a décidé que le match ne pouvait y avoir lieu car l’enceinte ne possédait pas d’éclairage. Comme c’était encore l’hiver avec des journées très courtes, les joueurs risquaient de devoir jouer dans l’obscurité au bout d’un moment.

Patrimoine mondial

Mais il existait aussi d’autres raisons à ce refus. Par exemple, Louis XIV lui-même, aurait rédigé une loi pendant son règne au XVIIe siècle qui interdisait toute autre source de lumière que le soleil dans un rayon de cinq kilomètres autour du château. En d’autres termes, il fallait éviter que toute autre chose détourne le regard des visiteurs de l’immense construction. Mais alors, comment expliquer la présence de lanternes dans les rues du village, alors que son centre est pratiquement en face du château ?

Il doit donc exister une autre raison qui explique le manque d’éclairage au FC Versailles. En 1979, le palais est devenu un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Une décision logique, mais le contrat stipulait également que non seulement le château, mais aussi la vue depuis les chambres devenaient un patrimoine mondial. Cela signifie que dans un rayon de 5 kilomètres, aucune modification ne pouvait être apportée à la nature ou aux bâtiments. Bien sûr, la rénovation est désormais autorisée, mais il est hors de question de construire quelque chose de plus haut.

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Cependant, le stade du FC Versailles n’a été construit que dix ans plus tard, lors de la création de l’entité footballistique. L’édification d’une arène à proximité du château ne posait pas de problème car on ne pouvait de toute façon pas le voir à travers le bois. Les pylones d’éclairage posaient en revanche un problème puisqu’ils se seraient élevés bien au-dessus des arbres et auraient donc « considérablement » modifié la vue depuis le palais.

Problèmes à venir

Le FC Versailles avait demandé à avancer l’heure du match contre Toulouse, comme il avait été autorisé à le faire auparavant en Coupe de France. Ce sont alors les droits de télévision qui s’en sont mêlés. Il n’était pas non plus facile de déplacer la rencontre dans un autre stade du quartier, car ils étaient tous déjà pleins ou auraient coûter trop cher à la location. Pour le petit club amateur, le problème de l’enceinte est devenu une vraie source de frustration depuis un certain temps. Mais heureusement, en quatrième division, tous les matches se jouent l’après-midi. Tout va donc bien pour l’instant, mais que se passerait-il si l’équipe était promue en troisième division ? Le FC Versailles serait confronté à une tuile car certains matches se déroulent le soir. Le club cherche donc un nouveau stade ou d’un autre terrain, suffisamment éloigné du château, pour que le club puisse enfin sortir de l’ombre du Roi Soleil et disposer d’un éclairage digne de ce nom.

Pour la demi-finale contre Nices, les Versaillais espéraient pouvoir jouer au Parc des Princes (du PSG). Mais des travaux d’entretien de la pelouse, décalés en raison du match France-Kazakhstan qui avait eu lieu en novembre dernier, ont été reprogrammés à cette période-là. C’est donc une nouvelle fois hors de ses terres parisiennes que Versailles, qui avait éliminé Bergerac au tour précédent, aussi en déplacement, a dû tenter de se qualifier.

Cette fois, l’OGC Nice, . Malgré une belle résistance en première mi-temps, les Versaillais ont cédé en seconde mi-temps, encaissant des buts d’Amine Gouiri et Kasper Dolberg. La belle histoire du club à l’ombre du palais s’arrête là, mais le parcours aura permis de mettre une nouvelle fois en lumière le football amateur français (et ses petits problèmes).

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