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Dans l’enfer du derby de Belgrade

Son match commencera par un sprint pour éviter balles de golf et briquets: samedi, Damien Le Tallec, le Français de l’Etoile Rouge, s’attend à une entrée mouvementée sur le terrain du Partizan, dans le derby de Belgrade, l’un des plus violents au monde.

« Quand on joue dans le stade du Partizan, par précaution on se change dans les vestiaires de notre stade qui se situe à deux minutes », raconte le milieu, premier Français à porter les couleurs du club serbe. Puis, « tout le long de la route, les policiers sont présents en masse. Dans le tunnel qui mène au terrain, c’est pareil », poursuit l’ancien joueur du Borussia Dortmund qui, après avoir échoué à s’imposer dans les championnats français et allemands, a mis le cap à l’est.

Les jours de derby, le centre de Belgrade, d’ordinaire si bon enfant, est quadrillé par les forces anti-émeutes, la ville est survolée par des hélicoptères. Les supporteurs qui boudent un championnat sans relief ni star, redonnent de la voix.

– Tsiganes contre fossoyeurs –

Les deux stades, le Marakana de l’Etoile Rouge et l’enceinte du Partizan, sont dans le même quartier de Topcider. La rivalité n’est pas plus géographique que politique ou sociale: on est « Cigan » de l’Etoile Rouge (« Tsigane ») ou « Grobar » du Partizan (« Fossoyeur ») de père en fils.

Les rencontres durent rarement 90 minutes, interrompues par les fumigènes et les mouvements de foules des hooligans des deux camps. « La dernière fois le match a été arrêté à trois reprises à cause des fumigènes. Ça fait partie du jeu, il ne faut pas se déconcentrer. »

« Pour entrer sur le terrain, il faut faire un petit sprint. Les supporters adverses ne te loupent pas : j’ai déjà reçu des balles de golf, des pétards, des bombes agricoles et des briquets », raconte le joueur de 26 ans, qui s’est imposé en un an comme un cadre, et sera repositionné samedi en charnière centrale.

Une tension qui disparaît au lendemain du match. Le Tallec n’a « jamais reçu de menace » ni « eu de problème dans la rue ». Tout juste faut-il « savoir qu’il y a des boîtes de nuit ‘Etoile Rouge’ et d’autres ‘Partizan' », dit-il.

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