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Chelsea-Manchester City: l’élève Tuchel contre le maître Guardiola

Le choc de Premier League samedi prochain est sans conteste Chelsea-Man City. Une énième affiche pour Romelu Lukaku cette saison. Mais comment va le club de Manchester, battu à trois reprises par Chelsea en l’espace de six semaines la saison passée?

Bonne nouvelle pour Manchester City! Kevin De Bruyne (trente ans) est de retour. Progressivement, comme il y a un an. Pep Guardiola ramène notre compatriote à la compétition avec prudence, car la saison est encore longue. Douze minutes contre Tottenham, pour voir où il en est, puis repos et soins. La semaine passée, c’était le grand come-back, avec une titularisation et septante minutes contre Leipzig, puis une entrée au jeu d’une petite demi-heure contre Southampton samedi. De Bruyne a réussi trois tirs cadrés au total. Bref, le Diable s’échauffe…

En attendant qu’il retrouve son rendement habituel, l’intégration et l’impact de Jack Grealish (26 ans), qui a effectué des débuts de classe en Ligue des Champions, attirent tous les regards. Le nouveau venu s’est retrouvé impliqué dans les quatre premiers buts contre Leipzig (6-3). Du spectacle et une issue favorable plutôt bienvenus, car Pep avait suscité la controverse en fustigeant le peu d’intérêt du public pour cette rencontre. Les tabloïds s’étaient jetés sur le sujet pour en faire un Emptyhad, empty signifiant vide dans la langue de Shakespeare. C’était excessif, ce qui a contraint Pep à nuancer ses propos avant la réception de Southampton. Le stade est toujours bien rempli en championnat, avec plus de 52.000 spectateurs, soit 97% de sa capacité. Pour la Coupe d’Europe mercredi, il n’y avait que 38.000 supporters, mais c’était lié à l’horaire, à la distance et au coût de la vie. Une assistance de 38.000 personne est dans la lignée de celle qui prévalait à ce stade de la compétition avant la pandémie. Il y a trois ans, Lyon n’avait drainé que 40.000 spectateurs et il y a deux ans, le Shakhtar n’en avait attiré que 36.000. À un stade plus avancé de la Ligue des Champions, City avait accueilli plus de monde. Ce sera pareil quand le PSG de Lionel Messi se déplacera à Manchester.

Manchester City et Pep Guardiola ont une revanche à prendre face à Chelsea.

Suite à son faux-pas contre Tottenham lors de la première journée – 66% de possession mais 1-0 en faveur des Spurs, le champion accuse un retard sur son rival de Stamford Bridge. Chelsea est l’équipe en forme du moment – 0-3 à Tottenham dimanche – et a pris la mesure de City à trois reprises à la fin de la saison dernière: une première fois le 17 avril en demi-finale de la FA Cup (1-0 à Wembley), puis le 8 mai en championnat (1-2 à l’Etihad) et enfin le 29 mai en finale de la Ligue des Champions (1-0 à Porto). City est donc décidé à prendre sa revanche, mais les Londoniens ont entre-temps acquis un atout supplémentaire: Romelu Lukaku.

Guardiola, qui a été le mentor de Thomas Tuchel, a donc matière à réflexion. Un jour, ce dernier a visionné pendant deux heures un documentaire sur Pep, dans le bus de Mayence. Il s’était surtout concentré sur les trajectoires des passes des Catalans. Tuchel a également adopté les séances que Guardiola consacre à la possession du ballon.

Ralph Hasenhüttl, le coach de Southampton, a révélé samedi le point faible de City. L’Autrichien a procédé en 4-2-2-2, en exerçant une pression élevée dès que Fernandinho, auquel il avait sciemment accordé une grande liberté, était en possession du ballon. « Ça marche contre Pep, car il veut toujours jouer au football », a-t-il commenté ensuite. Guardiola a donné raison à son collègue. City, qui alignait cette fois Raheem Sterling en tant qu’avant-centre à la place de Ferran Torres, afin de miser sur le contre, a de fait eu beaucoup de possession, mais le début de sa construction n’a pas été bon. Les trajectoires des passes des coéquipiers de Fernandinho ont été judicieusement coupées, empêchant City de lancer des offensives: le club se créait des brèches, sans avoir à disposition les joueurs pour les exploiter.

Suite à l’entrée au jeu de Phil Foden, De Bruyne et Ryiad Mahrez, City est parvenu à faire basculer le match. En fin de partie, Foden a failli marquer et Sterling a vu son but annulé par le VAR pour hors-jeu. Le score est donc resté vierge. Les statistiques ont montré pourquoi: sur les seize tirs de City, un seul ballon était cadré. Ça n’était plus arrivé à l’équipe de De Bruyne depuis mars 2017 et un match contre Stoke City.

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