© Icon Sport (Eric Renard)

Ces matches qui vous ont fait rêver #6: AC Milan-Liverpool (3-3)

Suite à un grand sondage réalisé par Sport/Foot Magazine auprès de ses lecteurs, notre rédaction a compilé le top 25 des matches qui vous ont le plus fait vibrer au fil des ans. Place aujourd’hui à la rencontre classée à la sixième place : la folie anglaise à Istanbul.

Au soir de cet invraisemblable retournement de situation, deux questions restent encore sans réponse : quels mots a bien pu prononcer l’entraîneur milanais Carlo Ancelotti à la mi-temps, pour que son équipe, qui développait jusque-là un foot excpetionnel, cède une avance de 3-0 en quelques minutes ? Et grâce à quel discours d’encouragement Rafael Benitez a-t-il soudainement requinqué un Liverpool désastreux pendant la pause ?

Ce soir-là, dans la nuit d’Istanbul, il est difficile d’imaginer un meilleur départ lors d’une finale européenne pour l’AC Milan (qui avait éliminé le PSV en demie). Après cinquante secondes, Paolo Maldini claque une belle volée pour ouvrir la marque. À la mi-temps, après deux autres buts de l’Argentin Hernán Crespo, le match semble déjà plié. C’est un véritable récital qu’offrent les Rossoneri, tandis que les Anglais sont totalement à côté de leurs pompes. Du moins, c’est ce que l’on croit…

Six minutes de dingue

À la 51e minute, le gardien polonais de Liverpool, Jerzy Dudek, arrivé de Feyenoord quatre ans plus tôt, empêche le 4-0 d’un bel arrêt. C’est le tournant du match. Après six minutes complètement folles, le score affiche alors… 3-3 ! C’est parti pour les prolongations. Là encore, Dudek parvient à empêcher l’attaquant ukrainien Andriy Shevchenko d’inscrire un but fatal à trois minutes de la fin, d’un arrêt devenu historique sur les bords de la Mersey. Dudek le qualifiera plus tard « d’arrêt de [s]a carrière » dans sa biographie.

Le statut de héros ne garantit rien dans le football de haut niveau.

Place à la terrible séance de tirs au but. Comme durant les 120 premières minutes de match, le Polonais sort le grand jeu. Il en arrête deux et offre aux Reds leur première Ligue des champions depuis 1984 (un an plus tard, Liverpool était battu par la Juventus lors de la dramatique finale du Heysel). Mais le statut de héros ne garantit rien dans le football de haut niveau. Dudek passe l’essentiel de la saison suivante sur le banc, suite à une blessure au bras, et le gardien espagnol Pepe Reina a la préférence de Benitez. À Istanbul, l’homme du match s’appelle Steven Gerrard… alors qu’il n’a pas frappé au but une seule fois avant la mi-temps. À Liverpool, Stevie G est aujourd’hui un mythe. The Captain

« Si c’était à refaire… »

Et les perdants, dans tout ça ? Dans sa biographie « Quiet Leadership », Carlo Ancelotti, est revenu sur ce match aussi tragique pour lui que légendaire : « Ce soir-là, il ne servait à rien de me mettre en colère, car l’attitude de mes joueurs avait été exemplaire. La qualité du jeu était la meilleure que j’aie jamais connue en finale en tant qu’entraîneur. C’était un exemple parfait de la façon dont un coach pouvait contrôler tous les aspects d’un match. Tactiquement, en termes de motivation, dans la façon d’aborder l’adversaire – sauf un : le score final. »

« Rétrospectivement, maintenant que l’émotion s’est dissipée, je n’aurais pas agi autrement si c’était à refaire. Aujourd’hui, tout le monde pense que nous avons levé le pied et que nous avons arrêté de jouer au football, mais c’est faux. Nous avons bien joué, même durant les prolongations. S’il faut résumer cette nuit-là, Liverpool a bien joué six minutes sur 120 et Milan 114 minutes sur 120. Quand Liverpool a marqué son premier but, nous jouions toujours si bien que je m’attendais à ce que nous marquions encore plus de buts. »

« Quand ils ont marqué pour la deuxième fois, je voulais faire monter un défenseur supplémentaire, mais tout est allé si vite que le troisième but est tombé avant que j’aie pu faire quoi que ce soit. Mais même après ces six minutes de folie, nous sommes restés la meilleure équipe et nous aurions pu marquer. Même histoire en prolongations. Après le match, la direction ne m’a pas blâmé et m’a confirmé son soutien total. Les joueurs sont partis en vacances le lendemain et sont revenus avec un mental frais. Ce revers était une motivation supplémentaire pour battre Liverpool deux ans plus tard. »

En effet, en 2007, les Lombards prennent leur revanche à Athènes, malgré un but tardif du Red Dirk Kuyt.

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Feuille de match

Buts : Maldini 1e, Crespo 39e et 44e/Gerard 54e, Smicer 56e, Alonso 60e

AC Milan : Dida, Cafú, Stam, Nesta, Maldini, Seedorf (Serginho), Gattuso (Rui Costa), Pirlo, Kakà, Crespo (Tomasson), Shevchenko

Liverpool : Dudek, Finnan (Hamann), Carragher, Hyypiä, Traoré, Garcia, Gerrard, Alonso, Riise, Kewell (Smicer), Baros (Cissé)

Stade olympique Atatürk, Istanbul

Finale de la Champions League

25 mai 2005

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