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CAN 2013 : Keshi « le victorieux » dé-démissionne, Put « le perdant » acclamé

Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. Le sélectionneur du Nigeria Stephen Keshi est revenu sur sa décision de quitter l’équipe nationale après avoir remporté la CAN 2013, quelques heures après avoir annoncé son départ. Les Etalons et leur coach Paul Put ont, eux, été fêtés en héros à leur retour au pays, lundi soir.

Dans une déclaration signée par l’entraîneur et rendue publique ce mardi par la Fédération nigériane de football, Keshi explique qu’il continuera à entraîner les Super Eagles après une intervention du ministre des sports. « J’ai eu l’occasion d’exprimer mon mécontentement sur certaines choses qui se sont produites dans le cadre de notre participation à la CAN 2013, que mon équipe a gagnée par la grâce de Dieu. En ce qui concerne mes relations avec la Fédération nigériane de football, j’ai eu depuis l’occasion de discuter de diverses questions avec toutes les parties concernées », a-t-il déclaré.

« Je suis donc heureux de pouvoir dire que j’ai reconsidéré ma position et décidé de poursuivre mon travail », selon le communiqué de Keshi qui remercie « l’honorable ministre des Sports, Mallam Bolaji, Abdullahi, pour son intervention rapide et gentille ».

Sous ses ordres, le Nigeria a remporté son troisième titre de champion d’Afrique en dominant en finale le Burkina Faso (1-0), à Johannesburg, dimanche.

Lundi, l’ancien défenseur d’Anderlecht avait annoncé, sur une radio sud-africaine, avoir présenté sa démission, expliquant que « si une fois rentré au pays, on n’apprécie pas votre travail, eh bien vous ne pouvez pas forcer quelqu’un à vous aimer », confirmant ainsi qu’il existait certaines tensions au sein de la sélection des Super Eagles. Keshi, 51 ans, est devenu en novembre 2011 entraîneur du Nigeria avec un contrat de quatre ans. L’équipe sera reçue par le président nigérian Goodluck Jonathan ce mardi.

Avant la demi-finale face au Mali, Keshi avait déjà déclaré qu’il « ferait ses bagages » s’il se sentait indésirable.

Stephen Keshi est seulement le deuxième entraîneur à avoir remporté la CAN en tant que joueur (en 1994, contre la Zambie) et comme entraîneur (dimanche, contre le Burkina Faso), après l’Egyptien Mahmoud Al-Gohary.

Les Etalons acclamés au Burkina

Par ailleurs, les Etalons burkinabés, entrainés par Paul Put, ont été acclamés lundi soir par des milliers de supporters à leur retour à Ouagadougou, au lendemain de leur défaite face au Nigéria.

Accueillis à l’aéroport de la capitale par les membres du gouvernement conduits par le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, qui les ont félicités chaleureusement, les joueurs, rayonnants, se sont prêtés de bonne grâce à des séances de photos avec des supporters surchauffés. Les services de sécurité étaient manifestement débordés par l’affluence.

Puis le cortège des Etalons s’est mis à traverser la ville. Des milliers de fans étaient massés le long des grandes artères, habillés aux couleurs nationales et agitant des drapeaux. Les joueurs devaient rejoindre ensuite leur hôtel.

Ce mardi matin, nouveau bain de foule : les héros du Burkina étaient attendus au Stade du 4-août, le plus grand stade de la ville, pour y être décorés, avant d’être reçus dans la foulée reçus par le président Blaise Compaoré.

Les autorités de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest ont appelé la population, via tous les médias locaux, à fêter le retour des Etalons. A cette fin, elles ont même décrété l’après-midi du lundi « chômé et payé » dans le public comme dans le privé.

Mais certains ont préféré dédier toute la journée aux vice-champions d’Afrique : les élèves des collèges et lycées de Ouagadougou ont carrément séché les cours. « On va faire la fête avec nos héros », expliquait dans la matinée Sabrina Zoundi, une lycéenne.

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