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Blatter prône des réformes et égratigne l’UEFA

Joseph Blatter, le président démissionnaire de la FIFA, a estimé vendredi que les réformes de l’instance « sont encore plus importantes » que l’élection de son successeur, adressant au passage un coup de griffe à l’UEFA présidée par Michel Platini.

« En Europe, un seul sujet revient: l’élection du Président. Toutefois, les réformes que nous n’avons, jusqu’à présent, pas encore pu engager sont encore plus importantes », écrit-il dans une tribune publiée vendredi dans le magazine hebdomadaire de la FIFA.

Un nouveau président de la FIFA doit être élu lors d’un congrès extraordinaire électif, entre décembre et février prochains. Sa date sera annoncée le 20 juillet lors d’un comité exécutif extraordinaire.

Alors que Michel Platini, qui a longtemps réclamé son départ, fait déjà figure de favori pour lui succéder, M. Blatter prend soin de pointer ce qu’il estime être un manquement de l’UEFA sur le plan de l’éthique. « Lorsque la FIFA propose la mise en place de règles de comportement éthique dans l’ensemble de l’organisation, toutes les confédérations s’y opposent, à l’exception de l’Asie », souligne le Suisse. « L’UEFA n’a (…) toujours pas de Commission d’éthique, la fédération allemande (…) non plus », ajoute-t-il.

Des tests d’intégrité indépendants

Sur le plan des réformes, M. Blatter estime qu’il faut « modifier les structures de telle manière qu’elles deviennent inattaquables ». « Le Comité exécutif doit être élu et contrôlé par le Congrès. Des tests d’intégrité indépendants doivent être effectués – par exemple par la Commission d’éthique », juge-t-il.

« Occuper le poste de président ne revêt au final qu’une importance secondaire – bien que l’on se retrouve sous le feu étincelant des projecteurs. J’espère que le Congrès ne se laissera pas aveugler. Car c’est bel et bien la FIFA qui est en jeu – ni plus, ni moins », assure encore M. Blatter.

Alors que la FIFA est secouée depuis plus d’un mois par un vaste scandale sur fond de corruption, le Suisse en profite pour soigner sa défense en rappelant qu’il n’était « pas responsable du comportement des membres du Comité exécutif dans leurs contrées d’origine ».

« Ces dernières semaines, le mécontentement général à l’encontre de la FIFA s’est principalement retourné contre ma personne. Je n’ai aucun problème avec cela, car je suis capable de me défendre », écrit-il.

« J’en appelle cependant à la bonne foi de l’opinion publique. Je ne saurais en effet endosser une quelconque responsabilité pour des membres d’un gouvernement (le Comité exécutif de la FIFA, ndlr) que je n’ai pas moi-même choisis », ajoute M. Blatter, à la tête de la FIFA depuis 1998 et qui a annoncé sa démission début juin quelques jours après avoir été réélu pour un 5e mandat.

Le dirigeant de 79 ans, qui a passé 40 ans à la FIFA, se dit de nouveau « opposé à la limite d’âge ». Mais favorable en revanche à une « limitation du nombre de mandats », comme le réclament nombre de ses opposants.

Ces déclarations interviennent au lendemain de l’annonce par la FIFA de la suspension à vie de l’Américain Chuck Blazer, 70 ans, ex-membre du Comité exécutif de la FIFA, et informateur-clé de la justice américaine dans son enquête sur la corruption au sein de l’instance mondiale du football.

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