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Bilan des demi-finales en Champions League: Benzema, Rodrygo et Ancelotti, les hommes forts d’un Real Madrid en mode survivant

Les 1/2 de finale de la C1 ont livré leurs verdicts. Ceux-ci ont été marqués par la nouvelle remontada du Real Madrid dans un match à élimination directe, même si celle de Liverpool sur la pelouse de Villarreal n’était pas mal non plus. On vous dit tout ce qu’il faut retenir de ces rencontres.

La prestation collective marquante: une nouvelle Realmontada

Ces demi-finales retour seront celles des remontadas. Mardi, Villarreal, battu 2-0 à Anfield Road lors de la manche aller, a mis Liverpool sous pression dès la première mi-temps en marquant deux buts et en recollant au score au total des deux matches. Mais en deuxième mi-temps, pas aidé par son gardien, le Sous-Marin Jaune a finalement été torpillé par des Scousers revigorés par l’entrée de Luis Diaz, auteur du but égalisateur, avant que Sadio Mané ne douche définitivement tous les espoirs des hommes d’Unai Emery à un quart d’heure de la fin. Mais ce n’était rien en comparaison du numéro qu’allait réaliser le Real Madrid ce mercredi soir.

Le Real Madrid a renversé la vapeur dans un match à élimination directe pour la troisième fois.
Le Real Madrid a renversé la vapeur dans un match à élimination directe pour la troisième fois.© iStock

Les Merengue couraient toujours après le score à quelques secondes de la fin. C’est le moment qu’a choisi Rodrygo pour sortir de sa boîte. Le Brésilien, monté au jeu 20 minutes auparavant, inscrivait deux buts en deux minutes et permettait au Real Madrid d’arracher les prolongations.

Portés par ce temps fort, les hommes de Carlo Ancelotti obtenaient un pénalty à la 95e minute grâce à l’inévitable Karim Benzema qui était fauché par Ruben Dias dans les seize mètres. Le Français ne tremblait de nouveau pas face à Ederson et offrait à la Casa Blanca une nouvelle finale. La magie du Santiago Bernabeu venait encore de frapper.

Cette saison, les Madrilènes ont reçu à chaque fois leur adversaire des duels à élimination directe dans leur stade au match retour. On affirme que c’est souvent un avantage, même si les statistiques ne le montrent pas totalement. Toujours est-il que le Real Madrid s’est servi de son antre pour renverser des situations périlleuses. Contre le PSG où il a accusé jusqu’à deux buts de retard, contre Chelsea où après une belle victoire à Londres, il devait marquer deux buts en quinze minutes pour arracher leur billet pour le dernier carré et ce mercredi soir contre Manchester City où deux réalisations devaient tomber dans les arrêts de jeu pour seulement arracher les prolongations.

Depuis la saison 2003-04, lorsque les huitièmes de finale ont été introduits dans la compétition, le Real Madrid est la première équipe à perdre un match en huitième de finale (0-1 contre le PSG), en quart de finale (2-3 contre Chelsea) et en demi-finale (3-4 contre Man City) au cours d’une saison et à quand même atteindre les portes de la finale de la plus belle des compétitions européennes. La chance n’explique forcément pas tout comme le disait Luka Modric juste avant la rencontre.

L’homme des demi-finales: un Karim Benzema record, toujours décisif

L’habitué de cette rubrique. En prenant à contre-pied Ederson à la 95e minute sur un pénalty qu’il venait de forcer, Karim Benzema a offert la qualification à son club. Qui d’autre que lui pouvait le faire ? Le Français a été déterminant lors de ces duels à élimination directe. A l’exception de la manche aller des 1/8e de finale au Parc des Princes, La Benz a marqué lors de chacune des cinq autres rencontres. Deux triplés (contre le PSG et à Chelsea), un doublé (à Manchester City) et un but contre Chelsea et City lors des rencontres au Bernabeu.

Et de 15 pour Karim Benzema. Qui d'autre que le Français pouvait offrir la finale au Real Madrid ?
Et de 15 pour Karim Benzema. Qui d’autre que le Français pouvait offrir la finale au Real Madrid ?© iStock

Précieux dans la conquête du titre en Liga, dont il est actuellement le meilleur buteur avec 26 réalisations, Benzema a désormais quinze buts à son compteur cette saison en Champions League dont il est le meilleur réalisateur avec deux pions d’avance sur un Robert Lewandowski, déjà éliminé. KB9 rejoint aussi le Polonais au total des buts inscrits en Ligue des Champions (86 buts). En éliminant City, il a sans doute aussi mis Kevin De Bruyne hors-course dans la quête d’un Ballon d’or pour lequel il s’affirme de plus en plus comme le grandissime favori. Il faudra que Mohamed Salah ou Sadio Mané sortent un grand numéro en finale et réussissent à offrir à Liverpool un quadruplé historique.

Mais la performance de Karim Benzema ne s’arrête pas qu’à ses quelques chiffres. Il a marqué 10 buts lors de cette phase à élimination directe et seul son ancien partenaire merengue Cristiano Ronaldo, dont il était le fournisseur attitré à l’époque, avait fait aussi bien lors de l’édition 2016-17. KB9 a aussi fait trembler les filets à sept reprises contre des équipes anglaises cette saison, soit le plus grand nombre de fois par un joueur en une seule campagne dans l’histoire de la compétition. Et le Français pourrait poursuivre sa fabuleuse série contre Liverpool. Un adversaire qui lui a souvent réussi par le passé puisqu’il a déjà planté quatre roses en cinq duels contre les Reds en Ligue des Champions.

Le héros malheureux des demi-finales : Geronimo Rulli, de héros à zéro

Héros de la finale de la dernière édition de l’Europa League où il avait marqué le tir au but décisif avant de s’interposer sur la tentative de David De Gea, Geronimo Rulli n’a pas fait honneur à sa réputation de mains de fer dans des gants de velours lors de la réception de Liverpool ce mardi soir. Alors que Villarreal menait au score 2-0 à la pause et partait vers une possible qualification, il s’est vautré sur les trois réalisations anglaises. Tout d’abord en voyant passer entre ses jambes une frappe excentrée de Fabinho sur le premier but avant que le scénario ne se répète sur la tête plongeante de Luis Diaz. Enfin, sur le troisième goal de Mané, le dernier rempart argentin a tout simplement manqué sa sortie, laissant ainsi le Sénégalais conclure facilement.

Geronimo Rulli voudra tourner la page de cette demi-finale. Héros de la conquête de l'Europa League voici un peu plus d'un an, l'Argentin s'est troué contre Liverpool.
Geronimo Rulli voudra tourner la page de cette demi-finale. Héros de la conquête de l’Europa League voici un peu plus d’un an, l’Argentin s’est troué contre Liverpool.© iStock

Les malheurs de Rulli lui ont valu d’être charrié par la toile qui a repensé aux boulettes d’un gardien de Liverpool, Loris Karius. Et pour cause, le gardien argentin est le joueur qui a commis le plus d’erreurs menant à un but adverse cette saison en Ligue des champions. Il est aussi devenu le premier à en commettre deux lors d’un duel à élimination directe depuis… justement Loris Karius lors de la finale perdue en 2018 par les Reds contre le Real Madrid.

L’ infatigable de la semaine: Toni Kroos, le métronome

Il fait partie du Triangle des Bermudes de l’entrejeu du Real Madrid avec Luka Modric et Casemiro. Toni Kroos est certainement l’un des premiers noms que Carlo Ancelotti couche sur sa feuille de match. Ce mercredi, le métronome allemand a été titularisé pour la 16e fois dans une rencontre de demi-finale de la Ligue des Champions. Seul Cristiano Ronaldo a été plus souvent aligné d’entrée dans le onze de base à ce stade de la compétition (21 fois).

Toni Kroos, un habitué des matches de demi-finales de Ligue des Champions
Toni Kroos, un habitué des matches de demi-finales de Ligue des Champions© iStock

Au cours de sa carrière Kroos a disputé 73 parties en C1 et a été titularisé à 66 reprises. Il y a marqué cinq réalisations et a délivré huit passes décisives.

Le remplaçant des demi-finales : Rodrygo, décisif en quart et encore plus en demi-finale

Il avait déjà relancé le Real Madrid contre Chelsea, alors que le score était de 0-3, en envoyant du plat du pied au fond des filets, un assist génial de l’extérieur du pied de Modric. Ce mercredi, le jeune Brésilien a encore fait mieux pour sa montée au jeu. En opportuniste, il a égalisé avant de planter de la tête la deuxième rose des siens quelques secondes plus tard. Rodrygo est ainsi devenu le premier joueur à marquer deux fois à la 90e minute d’un match à élimination directe de C1.

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L’ancien joueur du FC Santos est aussi devenu le premier joueur merengue à marquer deux buts dans un rôle de réserviste depuis le doublé de Gareth Bale lors de la finale 2018.

« Avec ce maillot on apprend à se battre jusqu’au bout. Après leur but on était presque mort, mais avec le 1-1 on y croyait déjà, ça nous est arrivé dans d’autres matchs. Je ne peux pas expliquer ce qui s’est passé, je n’ai pas de mots. Dieu m’a regardé et m’a dit qu’aujourd’hui allait être mon jour », a expliqué le jeune homme visiblement très croyant. A 21 ans, il peut commencer à envisager un autre statut que celui de supersub.

La stat cocasse des demi-finale: Pep Guardiola, le condamné aux derniers carrés et Carlo Ancelotti, le roi des finales

Parfois remis en question pour son management, Carlo Ancelotti peut avoir un sourire en coin depuis ce mercredi soir. Le Mister italien s’est offert un titre dans son cinquième championnat du top différent et une cinquième finale dans la plus belle des compétitions européennes. Personne ne fait mieux que lui à ce niveau. Il dépasse donc son compatriote Marcello Lippi, Sir Alex Ferguson et Jürgen Klopp, qui l’avait égalé mardi avec Liverpool.

Trois de ces finales ont été disputées avec l’AC Milan (2003, 2005 et 2007) et deux avec le Real Madrid (2014 et 2022). Pourra-t-il s’offrir une quatrième Coupe aux grandes oreilles, un autre record, lui qui n’a perdu qu’une seule de ses apothéoses dans la compétition ? Mais ironie de l’histoire, son seul revers est le fiasco de la finale d’Istanbul en 2005 où ses Rossoneri avaient mené 3-0 contre Liverpool à la mi-temps avant d’être rejoints au score et d’être battus aux tirs au but. Mais depuis lors, le spécialiste des remontadas, c’est Carlo Ancelotti.

Son adversaire sera donc Klopp qui n’est donc resté qu’un jour à la table des coaches à avoir disputé le plus de finales de C1. En termes de victoires, l’Allemand n’en compte qu’une seule à son compteur avec Liverpool en 2019, mais aussi une défaite en 2018 contre… le Real Madrid. Autant dire que le technicien, qui a prolongé son séjour jusqu’en 2026 à Anfield Road, aura à coeur de prendre sa revanche contre la Maison Blanche madrilène.

Si Carlo Ancelotti est l'entraîneur de l'histoire à avoir disputé le plus de finales de C1, Guardiola est celui qui a le plus souvent été éliminé au stade du dernier carré. Tout comme son meilleur ennemi.
Si Carlo Ancelotti est l’entraîneur de l’histoire à avoir disputé le plus de finales de C1, Guardiola est celui qui a le plus souvent été éliminé au stade du dernier carré. Tout comme son meilleur ennemi.© iStock

Il a beau être considéré comme l’un des meilleurs entraîneurs du monde, Pep Guardiola, ne compte que deux Coupes aux grandes oreilles à son palmarès. La dernière fois, c’était avec le FC Barcelone en 2011. Il n’a aussi disputé que trois finales, la dernière contre Chelsea l’an passé. Le divin chauve espagnol a en revanche été éliminé à six reprises en demi-finales de la compétition (en 2010 et 2012 avec le FC Barcelone, en 2014, 2015 et 2016 avec le Bayern Munich et cette année avec Manchester City). Un seul entraîneur détient le même record. José Mourinho qui n’a jamais été réputé pour être le meilleur ami du coach des Cityzens.

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