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Benfica fait trembler le Bayern

Pour la première fois en quatre rencontres, le club portugais n’a pas été corrigé par les Allemands. Il pourrait même faire la différence chez lui ce soir.

Lorsque Arturo Vidal a ouvert la marque contre Benfica après deux minutes au match aller des quarts de finale de la Ligue des Champions, on s’est dit que les Allemands étaient partis pour un nouveau score-fleuve face aux Portugais comme en 1975-76 (5-1), en 1981-82 (4-1) ou en 1995-96 (4-1).

Mais le jeune gardien brésilien Ederson a été très bon et, en deuxième période, Benfica a même mis le nez à la fenêtre. Le score de 1-0 l’autorise donc encore à rêver.

Tout le monde pensait qu’après le départ de Jorge Jesus, le club lisboète vivrait une saison de transition mais il a déjà largement atteint son objectif en Champions League et pourrait aligner un troisième titre national consécutif.

Si sa domination dans le championnat portugais peut s’expliquer par la faiblesse de l’opposition (le président Pinto da Costa n’a plus autant d’emprise sur le FC Porto qui ne s’est plus porté aussi mal depuis 2002 tandis que le Sporting est toujours en pleine reconstruction), le parcours européen démontre également que Rui Vitoria, le modeste entraîneur venu de Guimarães, a beaucoup plus d’envergure qu’on ne voulait bien le dire au départ.

« J’ai fait de Benfica une Ferrari mais il n’y a plus personne pour la conduire », avait déclaré Jorge Jesus après avoir quitté le club.

Rui Vitória n’avait pas répondu. Ses débuts furent un peu poussifs mais, petit à petit, il a imposé son style. Là où Jesus tentait avant tout de s’adapter à l’adversaire, Vitória demande à ses joueurs de prendre le jeu à leur compte, y compris face à des équipes comme le Zenit ou le Bayern. Avec, dans ses rangs, des attaquants comme le Brésilien Jonas (32 buts en 37 matches) ou le grec Konstantinos Mitroglou (19 buts en 33 matches), il veut rendre à Benfica le prestige qui était le sien à la fin des années ’60.

Pour cela, il n’hésite pas non plus à lancer dans la bagarre de jeunes joueurs: le gardien Ederson, Nélson Semedo, le Suédois Victor Lindelöf et surtout Renato Sanches, devenu international et que l’on compare déjà à… Axel Witsel. A 18 ans, il impressionne par sa maturité. Il a signé un contrat dont la clause de rupture est fixée à 45 millions d’euros et est le porte-drapeau d’une génération qui a disputé la finale de la Youth League il y a deux ans (au sein de laquelle on retrouvait aussi Rochinha, qui évolue maintenant au Standard). Pour la première fois depuis longtemps, Benfica donne une véritable chance à ses propres jeunes.

Tout cela sera-t-il suffisant pour éjecter le Bayern du dernier carré du Bal des Champions? Cela reste à voir. Certes, il y aura 62 000 spectateurs et une ambiance électrique à l’Estádio da Luz mais Benfica sera privé de Jonas, suspendu pour abus de cartons jaunes. Il n’empêche que, pour être à l’aise, les Allemands devront marquer au moins une fois et Pep Guardiola l’a dit: « J’ai vu cinq matches de Benfica et, hormis le Sporting, pratiquement aucun adversaire ne s’est créé d’occasion. »

Par Patrice Sintzen

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