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Au PSG, un Manchester City bleu acier

Petits ajustements tactiques, mais surtout confiance inébranlable et fidélité à ses principes, Manchester City semble enfin avoir ajouté au talent de ses joueurs la force mentale pour dominer le Paris SG (2-1) en demi-finale aller de Ligue des champions et rêver au sacre continental.

« Mon expérience passée m’a appris qu’à ce niveau de la compétition, plus on est soi-même, plus on a de chances d’aller loin », avait expliqué mardi en conférence de presse d’avant-match Pep Guardiola.

La réussite qui fuyait ses équipes, aussi bien au Bayern qu’avec City, dans les derniers tours de la C1, avait souvent été ramenée à une explication : Pep cogitait trop.

Entraîneur brillant, sa recherche constante de perfection était son pire ennemi. Jusqu’à mercredi soir.

On pourrait en fait même faire remonter ce constat au match retour contre Dortmund (2-1) en quart, qui offre un parallélisme troublant avec le match au Parc.

Débuts peu maîtrisés, ouverture du score adverse à la 15e minute, égalisation à l’heure de jeu et deuxième but pour l’emporter finalement.

L’exemple était peut-être encore plus frappant dans la Ruhr, où son équipe était virtuellement éliminée à 1-0 pour les jaunes et noirs.

Au Parc comme au Signal Iduna, Pep n’a évidemment pas renoncé à améliorer son équipe au fil des évènements.

Pep n’a rien inventé

Après le début de match très tonique des Parisiens et celui trop timide de ses joueurs, à l’image d’une ligne arrière bien moins haute que d’habitude, par crainte de la vitesse des attaquants adverses ou par manque d’expérience à ce stade de la compétition, il n’a rien chamboulé.

L’idée de confier à Kevin de Bruyne le rôle de faux-neuf, probablement parce que c’est le plus athlétique du quatuor offensif qu’il compose avec Riyad Mahrez, Phil Foden et Bernardo Silva, a isolé le Belge. Par la suite, Phil Foden s’y est plus souvent collé, permettant à « KDB » de retrouver son influence dans la construction du jeu.

En phase défensive, City était le plus souvent en 4-4-2, Silva et de Bruyne menant le pressing, avec un marquage individuel presque tout-terrain, une ligne de défense plus haute pour mettre plus de pression sur les rampes de lancement parisiennes.

En faisant cela, Guardiola n’a rien inventé. Tout ce qui a été mis en oeuvre serait dans le manuel de première année d’une école de coaching « à la Pep ».

Mais cela a suffi pour faire basculer la dynamique du match avant même la pause.

« Après 25 minutes, on a changé notre façon de presser et c’est allé mieux », avait souligné de Bruyne, désigné homme du match, après le coup de sifflet final.

Fraicheur et réussite ont fait le reste

L’utilisation du ballon a aussi été ralentie, en allongeant la préparation des actions, pas en freinant la circulation.

« On a joué davantage quand on avait le ballon. En première période, on se précipitait trop. On voulait aller de l’avant trop vite. En seconde période on a essayé de trouver de l’espace avec davantage de patience », avait poursuivi le Belge.

Résultat: la possession de balle est passée de 54% en faveur des Anglais lors du premier acte à 65% sur les 45 dernières minutes.

La supériorité de la fraîcheur physique que City a réussi à garder en tournant beaucoup avec succès toute la saison, et un brin de réussite sur les deux buts, ont fait le reste.

Les médias britanniques n’ont pas hésité à qualifier ce mach de « meilleure prestation d’un club anglais à l’extérieur de l’histoire de la Coupe d’Europe ».

Plus calme, Guardiola a rétorqué: « Je suis sûr que le match retour sera différent parce que Mauricio Pochettino aura appris. J’étais heureux dans le vestiaire, mais les joueurs étaient tellement calmes. Aucune exubérance. »

La marque d’un club aux certitudes assumées et qui croit enfin suffisamment en lui.

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