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Atlético-Real, derby crève-coeur pour Morata et Courtois

Alvaro Morata et Thibaut Courtois ont vécu leurs plus belles années au Real et à l’Atlético. Ils disputent le derby de Madrid dans l’autre camp samedi au stade Metropolitano en Championnat d’Espagne. Le coeur partagé… et les oreilles qui vont siffler!

– Le destin rojiblanco du petit Morata –

« Avec l’enthousiasme d’un gamin »: tel est le message publié fin janvier par Morata à son arrivée à l’Atlético Madrid, et accompagné d’une photo de lui enfant… revêtu du maillot rojiblanco des « Colchoneros ».

Ce passé-là, l’avant-centre international espagnol (26 ans) n’en faisait pas étalage lorsqu’il portait les couleurs du Real (2010-2014 puis 2016-2017), son club formateur. Mais il a ressurgi lors de sa signature pour 18 mois en prêt en provenance de Chelsea. Son grand-père supporte l’Atlético et Morata, enfant, jouait les ramasseurs de balle dans l’antique stade Vicente-Calderon. « Mon destin, au final, était d’être ici », a résumé l’attaquant lors de sa présentation, visiblement ému.

A l’Atlético jusqu’en cadets, il n’y était pas toujours titulaire. Et il avait choisi de rejoindre Getafe, avant d’être ciblé par le centre de formation du Real, où il a fait ses classes.

Difficile d’effacer ce passé merengue: échaudés, certains supporters de l' »Atleti » ont entonné des chants à son encontre au Metropolitano. Et les ultras du Frente Atlético ont publié un message glaçant sur Twitter: « Ici, tu n’es pas le bienvenu. »

« Je n’ai pas à m’expliquer sur mes sentiments », s’est défendu Morata, soutenu par le président Enrique Cerezo: « Fais abstraction du fait que tu vas commencer à être la cible des ragots. Tu es ici pour jouer au football. »

Sa première sortie avec l’Atlético a été encourageante (défaite 1-0 face au Betis), notamment sa complicité avec le Français Antoine Griezmann.

Et par un caprice du destin, son premier match à domicile est prévu samedi… face au Real. Des huées l’attendent. Des applaudissements aussi. Que fera-t-il s’il marque contre son ancien club? « C’est un problème de riche! », a souri Morata. « Au moment où cela arrivera, les choses se feront d’elles-mêmes. » Son entraîneur Diego Simeone est allé dans le même sens: « Le respect du rival n’a rien à voir avec l’expression de se propre joie ».

– La mue merengue de papa Courtois –

Révélé à l’Atlético (2011-2014), Thibaut Courtois voulait à tout prix revenir à Madrid. Il gardait le souvenir des trophées conquis avec les « Colchoneros » (Ligue Europa, Coupe du Roi, Liga…) et un fort attachement familial: ses deux enfants vivent dans la capitale espagnole. « J’ai passé trois merveilleuses années à Madrid où je suis devenu un adulte. Je pleurais quand j’ai quitté le club » rojiblanco, a souvent répété le gardien, alors à Chelsea.

Aussi les supporters « colchoneros » n’ont-il pas compris quand l’international belge a fait allégeance au grand voisin merengue, qui l’a recruté pour une quarantaine de millions d’euros. Et Courtois a fait grincer des dents en qualifiant aussitôt le Real de « meilleur club du monde ».

Samedi, voilà le Belge confronté à son ancien public, qui lui réserve sans doute un accueil bouillant.

« C’est un derby, et un derby ici c’est toujours chaud. Ils vont me siffler un peu et tout ça, d’accord, ça fait partie du foot », a souri Courtois le week-end dernier. « La pression maximale est toujours un encouragement pour le joueur, et non l’inverse », a renchéri l’entraîneur Santiago Solari.

Le meilleur gardien du dernier Mondial garde des liens avec plusieurs figures du vestiaire de l’Atlético mais il ne fera pas de sentiments: « Maintenant je suis de l’autre côté et je vais donner mon meilleur pour gagner le match. »

En six mois au Real, Courtois a pris l’ascendant sur le Costaricien Keylor Navas pour devenir titulaire en Liga.

Et avec lui dans la cage, la « Maison blanche » (3e, 42 pts) espère l’emporter samedi pour doubler l' »Atleti » (2e, 44 pts) et se poser en dauphin du FC Barcelone (1er, 50 pts), qu’elle a neutralisé mercredi en Coupe du Roi (1-1).

« Cela reste un match spécial (…). J’espère qu’on va gagner pour refaire notre retard », a lancé Courtois, opposé samedi à Morata, son ancien équipier de Chelsea. Pour un duel aux sentiments mêlés.

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