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Atalanta: l’effet Gasperini

Ce mercredi, l’Atalanta Bergame affronte la Lazio en finale de la Coupe. Ou comment un modeste club de province a été plus malin que ses concurrents de Serie A.

L’Atalanta offre du spectacle dans une compétition pour laquelle, selon le cliché, le nul est sacré et le beau jeu est surtout synonyme de victoires. Bergame est un papillon dans un jardin où il n’y a pas grand-chose à admirer. Les chiffres suivants le démontrent : l’Atalanta a inscrit au moins trois buts lors de 11 de ses 18 victoires cette saison. À six reprises, l’équipe a même secoué les filets adverses plus de quatre fois. La Juventus, qui a remporté 28 rencontres, n’a marqué trois buts ou plus qu’à huit reprises et quatre lors d’un seul match.

Le scouting est un pilier important du succès du club. Presque toute l’équipe est composée de footballeurs bon marché, qui ne se distinguaient pas ailleurs mais qui se sont érigés en joueurs convoités sur la scène internationale grâce à l’Atalanta. Un exemple : le Néerlandais Marten de Roon a été transféré l’été 2015, à 24 ans, pour 1,3 million du SC Heerenveen. Un an plus tard, Bergame l’a revendu à Middlesbrough pour 10,5 millions. Deux ans plus tard, il est revenu dans l’équipe, que beaucoup de joueurs considèrent comme une seconde famille.

L’Atalanta est sorti de l’anonymat de l’AC Milan et de l’Inter. Bergame – la ville comme son club de football – est un secret bien gardé. L’Atalanta est actif depuis 58 saisons en Serie A. Elle est onzième au classement de tous les temps, derrière des clubs qui ont enlevé le scudetto au moins une fois. Le club abrite aussi une école des jeunes réputée, un véritable vivier de talents.

Beaucoup d’internationaux ont fait leurs classes à Bergame : Roberto Gagliardini (Inter), Andrea Conti (AC Milan), Manolo Gabbiadini (ex-Southampton, maintenant à la Sampdoria), Mattia Caldara (AC Milan) et Giacomo Bonaventura (AC Milan).

L’Atalanta se porte mieux que des clubs au potentiel plus grand comme Bologne, la Sampdoria et la Lazio. D’après le président Antonio Percassi, l’embauche au poste d’entraîneur de Gian Piero Gasperini a permis au club de relever son niveau. « Il a conduit l’Atalanta vers l’avenir. Avant, tout tournait autour du seul maintien. Le noyau était souvent composé de joueurs chevronnés et costauds. Il a changé la donne », a expliqué Percassi à la La Gazzetta dello Sport il y a un an et demi.

Ce qui joue aussi en faveur de l’Atalanta, c’est qu’il possède et gère son stade, comme la Juventus, Sassuolo et l’Udinese. À l’été 2017, le club a racheté le Stadio Atleti Azzurri d’Italia à la commune de Bergame pour 8,6 millions d’euros, grâce au bénéfice retiré de la vente d’un joueur qui avait entamé sa formation à l’Atalanta à l’âge de sept ans. Alessandro Bastoni, alors âgé de 18 ans, a été transféré à l’Inter pour 31 millions.

Le président Percassi a également essayé de ranimer l’enthousiasme de Bergame pour son club. Il y a quelques années, par exemple, il a trouvé qu’il serait chouette d’offrir à chaque nouveau-né de la ville un maillot de l’Atalanta. Depuis, d’autres ont adopté son idée.

Par Süleyman Öztürk

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